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Rapport du WWF France

Pesticides : arme de destruction massive contre la biodiversité

Après une première étude parue en 2011 sur l’incidence des perturbateurs endocriniens sur la biodiversité, le WWF présente aujourd’hui un rapport intitulé « la biodiversité, victime silencieuse des pesticides » mettant en avant la question de la santé environnementale et l’absence de volonté politique face au danger encouru par les écosystèmes et l’homme.

Des écosystèmes entiers affaiblis par les pesticides L’usage de pesticides induit des perturbations, à des degrés divers, sur tous les êtres vivants exposés à ces substances et déstabilise des écosystèmes entiers. On observe ainsi des abeilles incapables de rejoindre leur ruche (les pesticides perturbant totalement leur mémoire), ou encore des amphibiens sujets à des métamorphoses hormonales. 50 ans après le célèbre « Printemps silencieux » de Rachel Carson qui avait montré les effets négatifs des pesticides sur l’environnement et déclenché une prise de conscience dans le monde occidental, le WWF France publie cette nouvelle synthèse des connaissances concernant l’impact des pesticides sur, les individus et les éco-systèmes dans leur totalité. Il montre les impacts se sont généralisé sans réponse politique à la hauteur des impacts. Situé en bout de chaine, l’Homme subit en effet directement la toxicité des pesticides. Ainsi, le 7 mai dernier, les pouvoirs publics français ont reconnu la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle pour les agriculteurs, établissant ainsi un lien de causalité entre cette maladie et l’utilisation des pesticides. La pollution grandissante par les pesticides s’ajoute aux autres causes du déclin d’espèces que sont : le changement climatique, la destruction des habitats, la surexploitation des ressources naturelles et l’introduction d’espèces invasives Une industrie chimique florissante A ce déclin de la biodiversité, on peut opposer le bilan financier d’une industrie chimique florissante. En effet, le chiffre d’affaire mondial de l’industrie des pesticides a augmenté de plus de 44%, en 5 ans à peine, avec un chiffre d’affaire annuel de plus de 40 milliards de dollars. Cet essor n’est pas sans conséquences. 90 à 95% des volumes de pesticides vendus sont utilisés en agriculture. Les 5 à 10% restant sont destinés à des usages non agricoles (entretien des infrastructures routières et ferroviaires, entretien des parcs et des jardins publics, opérations de dératisation ou de désinsectisation, et usages domestiques) et seraient responsables de près de 40% des pollutions des eaux de surface. Les engagements pris par le gouvernement français doivent désormais se concrétiser en actes L’utilisation croissante de pesticides en France reflète le faible effet d’entraînement des engagements pris par le gouvernement français, tel que le plan Ecophyto 2018 , qui vise à « réduire de 50%, si possible, l’usage des produits phytosanitaires en France » en 10 ans (échéance en 2018). Sans compter le manque de politique forte concernant les usages non agricoles. Un sondage réalisé à la veille de la conférence environnementale par l’IFOP et le WWF révélait que la préoccupation majeure des Français était la question de la santé environnementale. il est donc impératif de changer en profondeur notre approche en matière de gestion des territoires et de pratiques agricoles. « En 2050, il y aura 9 milliards de personnes à nourrir sur Terre. Il est impératif que nous passions à des pratiques agricoles efficaces et responsables. Nous ne pouvons pas vivre en bonne santé sur une planète malade. La question de la santé environnementale doit repositionner l’homme dans son écosystème » a déclaré Isabelle Autissier, Présidente du WWF France. L’agriculture biologique ou l’agro-écologie : des solutions alternatives à portée de mains En matière d’agriculture, l’agriculture biologique qui fait appel à des pratiques agronomiques (rotations de culture de 6 à 7 ans) qui n’utilisent qu’en dernier recours des pesticides non issus de la chimie de synthèse est une partie de la solution. Leurs impacts sur la biodiversité sont sans commune mesure avec les pesticides chimiques. Une autre solution alternative à l’usage de pesticides chimiques est l’agro-écologie qui passe par la rotation des cultures, les cultures de légumineuses, le pâturage des prairies naturelles et l’utilisation d’auxiliaires de culture. Ainsi, il est possible de réduire de moitié l’utilisation de pesticides à l’échelle d’une exploitation sans en compromettre l’équilibre économique. Atteindre les objectifs d’Ecophyto 2018 est donc possible, il s’agit d’une question de volonté politique et de moyens. Le WWF France attend donc du ministre de l’Agriculture qu’il réaffirme cet objectif – ce qui n’a pas été le cas dans la feuille de route de la transition écologique établie après la Conférence environnementale. Quelques chiffres :
  • De 50 à 500 fois supérieur : c’est le taux d’extinction observé actuellement chez les espèces vivantes par rapport au taux d’extinction attendu pour une biodiversité stable
  • +44% : c’est l’augmentation en pourcentage, entre 2006 et 2011, du chiffre d’affaire mondial de l’industrie des pesticides
  • Plus de 40 milliards de dollars : c’est le chiffre d’affaire annuel du monde de l’industrie des pesticides
  • 90 à 95% des volumes de pesticides vendus sont utilisés en agriculture
  • 5 à 10 % des volumes de pesticides destinés à des usages non agricoles seraient responsables de près de 40% des pollutions des eaux de surface.
  • En 2012, la justice française condamne la firme Monsanto, responsable de l’intoxication d’un agriculteur français par un des pesticides qu’elle commercialisait.
Pour plus d’informations : – Télécharger le Rapport WWF, 2012 « La biodiversité, victime silencieuse des pesticides »Rapport WWF France, 2011 « Perturbateurs endocriniens et biodiversité »

 

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David Naulinhttps://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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