Les grandes puissances de la planète se réunissent du 6 au 8 juin 2007 à Heiligendamm, en Allemagne, dans le cadre du G8. Après avoir convaincu ses partenaires européens d’adopter un plan ambitieux pour lutter contre le réchauffement climatique, la Chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays préside à la fois le G8 et l’Union européenne, tentera de rallier le reste du monde à cette cause.
Une priorité pour l’Union européenne Au cours des derniers mois, l’Union européenne a fait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité, tant sur le plan intérieur que dans ses relations avec le reste du monde. Lors du Conseil européen des 8 et 9 mars, les Vingt-Sept ont adopté un plan d’action en matière d’énergie dont l’ambition est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport à leur niveau de 1990. Pour ce faire, l’Union européenne s’est notamment engagée à porter à 20 % d’ici 2020 la part des énergies renouvelables dans la consommation globale. Les Etats membres ont également convenu que la part des biocarburants devait être augmentée de 10 % et que des efforts devaient être consentis pour améliorer l’efficacité énergétique. En s’imposant des objectifs chiffrés contraignants, les Européens se sont placés à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique. Un combat qu’ils souhaitent désormais porter au niveau mondial. – Le site de la Commission européenne Convaincre le reste du monde Le sommet du G8 qui s’ouvre demain à Heiligendamm, en Allemagne, constitue une occasion pour l’Europe de convaincre le reste du monde d’adopter une stratégie concertée pour combattre le réchauffement climatique. Si elle parvenait à rallier ses partenaires, l’UE pourrait même revoir à la hausse ses propres objectifs de réduction de gaz à effet de serre, qui passeraient de 20 à 30 %. La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays préside à la fois le G8 et l’Union européenne, a placé le dossier climatique en tête de son agenda pour les trois jours que durera ce sommet. Pour marquer l’importance planétaire de ce sujet, elle a tenu à inviter à Heiligendamm les représentants de pays émergents comme la Chine et l’Inde, dont la croissance exponentielle contribue largement à l’augmentation des rejets de gaz polluants. Angela Merkel plaidera pour l’adoption de mesures contraignantes pour l’après 2012, date d’expiration du protocole de Kyoto. Elle devrait proposer à ses partenaires un accord portant sur la diminution de 50 % des émissions des gaz à effet de serre d’ici à 2050, par rapport au niveau de 1990. L’objectif est de limiter à 2°C le réchauffement climatique par rapport au milieu du 19e siècle. Par ailleurs, elle tentera de convaincre ses interlocuteurs que la lutte contre le réchauffement climatique doit se poursuivre dans le cadre de l’ONU. Cette volonté de mutualiser les efforts risque de buter sur les réticences américaines. Le Président George W. Bush, dont le pays n’a pas ratifié les accords de Kyoto, semble peu disposé à adopter des objectifs contraignants dans le cadre des Nations Unies. Il a proposé que les 15 pays les plus polluants de la planète se retrouvent fin 2008 pour se mettre d’accord autour d’objectifs communs en matière d’émissions carbonées. L’avenir de l’Afrique, l’état des négociations commerciales et la situation au Darfour figurent également au programme du sommet du G8. Nul doute que la Russie, les Etats-Unis et l’Europe ne manqueront pas d’évoquer aussi leur contentieux autour du projet de bouclier antimissile américain.