Alors que la semaine du Développement durable commence aujourd’hui et qu’à cette occasion, la presse célèbre unanimement le développement de la consommation responsable, le WWF alerte sur les conséquences de l’ajournement de l’étiquetage écologique. Après la taxe carbone, c’est un nouvel outil de réorientation de la consommation des ménages et de stimulation de la croissance verte qui s’éloigne.
Le Grenelle de l’Environnement avait fait de la fiscalité environnementale et de l’information du consommateur sur l’impact environnemental des produits, deux points essentiels pour faire évoluer les comportements de consommation. Sur le plan fiscal, on sait que le bonus-malus automobile a eu un effet positif sur l’évolution du parc automobile. On attendait beaucoup aussi de l’étiquetage environnemental des produits de grande consommation.
L’étiquetage écologique se généralise et nécessite un encadrement.
Depuis plusieurs années, les initiatives des acteurs économiques en France (Casino, Leclerc, Orange…) et en Europe (Sainsbury, Tesco…) se sont multipliées pour afficher le « prix carbone » de leurs produits. Ces initiatives volontaires, qui démontrent l’engagement des entreprises, nécessitaient aussi un cadre réglementaire et surtout la définition d’un standard afin d’éviter d’augmenter la confusion que ressentent les consommateurs devant la multiplication des labels écologiques.
L’article 85 du projet de loi Grenelle II ouvrait la possibilité d’un étiquetage écologique progressivement obligatoire à partir du 1er janvier 2011 et dont les modalités seraient fixées par la publication de décrets d’applications propres à chaque catégorie de produits. C’est pourquoi depuis maintenant prés de 2 années, le WWF a participé activement au travail de consultation des parties prenantes initié par le MEDDM et piloté par l’ADEME au sein de la plate-forme d’échange sur l’affichage environnemental. L’étiquetage écologique devait permettre d’informer clairement le consommateur sur les impacts environnementaux des produits de grande consommation au moment de leur acte d’achat, tout en inscrivant l’environnement comme un réel vecteur de différenciation et de compétitivité pour tous les acteurs économiques.
Une mauvaise nouvelle pour le consommateur et les entreprises engagées.
L’adoption par la Commission du Développement Durable et l’Aménagement du Territoire de l’amendement CD 1245 remettant en question le caractère obligatoire de cette mesure forte du Grenelle, tout en repoussant l’étude de sa mise en œuvre après les prochaines échéances présidentielles (au mieux au 1er juillet 2012), est donc une autre mauvaise nouvelle pour l’environnement, les entreprises qui se sont engagées à faire des efforts et les consommateurs qui sont en attente d’informations pour agir.
Ce nouveau report des engagements du Grenelle de l’environnement ne fait que renforcer la nécessité d’une réunion, dans les délais les plus brefs, entre le président de la République, les ONG parties prenantes et les autres acteurs du Grenelle de l’environnement. Grenelle qui doit être l’axe de la transformation écologique de la société française pour accéder au développement humainement durable.
Semaine du développement durable : qui veut la peau de la consommation responsable ?
Ce fait après tant d’autres montre clairement, s’il en était encore besoin… la mascarade du Grenelle de l’environnement. Il est démontré par ces reculades successives que le politique est impuissant à infléchir l’appétit de profit des multinationales. Une fois de plus c’est au consommateur, par ses achats ciblés, de provoquer le changement souhaité. Mais le pourra-t-il? la manipulation tout azimut (médias, politique, médecine, groupes de pression divers)le conditionne afin qu’il vive la tête dans le guidon. La multiplication des cancers qui touche des populations de plus en plus jeunes ne semble pas impressionner beaucoup de personne.