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Création du premier collectif pour promouvoir le lien Santé-Environnement

Réseau Environnement Santé (RES) : se rassembler pour peser sur les politiques publiques

Pour la première fois en France, des ONG, des professionnels de la santé, des malades, des scientifiques et des citoyens se rassemblent dans un Réseau Environnement Santé (RES). Ce collectif a été créé le 3 mars dernier pour peser sur les politiques publiques, trop influencées par les intérêts industriels, selon les initiateurs. « Le RES se donne pour but d’agir pour peser sur les politiques publiques mais aussi sur les producteurs de risques, lesquels restent encore très largement guidés par une politique de négation de leur responsabilité », ont-ils expliqué à AFP. Pour eux, « il est urgent de changer de logique ». La première campagne du RES vise le Bisphénol-A dans les plastiques alimentaires, substance interdite depuis l’an passé au Canada dans les biberons. Le Bisphénol-A, une substance chimique utilisée dans la composition de certaines matières plastiques est considéré comme un perturbateur endocrinien (modifie le fonctionnement hormonal et la santé reproductive). Des tests sur les animaux l’ont également rendu responsable de certains cancers (sein, prostate, testicules), de troubles du comportement et de diabètes, selon André Cicolella, chimiste et chercheur en santé environnementale, porte-parole du réseau. « Ce qui fera bouger les choses, ce sera la pression de l’opinion publique : en rassemblant des scientifiques, des professionnels de santé, des ONG et des associations de malades, on a davantage de chances de se faire entendre », estime M. Cicolella. Les membre du collectif appellent syndicats et citoyens à les rejoindre.

Pourquoi un Réseau Environnement Santé ?

Au point de départ, un constat réalisé par les membres du collectif :Il y a un an se tenait le Grenelle de l’Environnement, dont un des 5 ateliers était intitulé « Santé Environnement ». Un an après, le constat peut être fait sans ambiguïté: cet atelier est celui dont les résultats sont les plus décevants. A l’exception de la réduction des pesticides obtenue grâce à l’engagement des ONG, la loi d’orientation ne contient plus que de vagues promesses : les engagements chiffrés ont disparu, tout comme les quelques modifications institutionnelles qui subsistaient. Autre échec cinglant, le Plan Cancer arrivé à échéance en 2007 : l’objectif de réduire la mortalité de 20 % en 5 ans n’a pas été atteint, mais, par contre, le nombre de nouveaux cas a continué sa progression. Malgré cela, l’absence d’un volet environnement n’est pas remise en cause. Le Plan National Santé Environnement (PNSE) n’a jamais eu les moyens de ses ambitions et il s’achève dans l’indifférence générale sans avoir véritablement changé le potentiel de recherche en ce domaine. Malgré cela, le PNSE se prépare en dehors de tout bilan et de tout débat public. Les 100 objectifs de la loi de santé publique de 2004 n’inspirent pas plus les politiques publiques que les engagements internationaux. La France ira à la conférence de l’OMS Europe sur la Santé Environnementale prévue à Parme en 2010 sans avoir respecté l’engagement pris à Budapest en 2004 de faire un plan de santé environnementale de l’enfant. Pendant ce temps là, l’épidémie de maladies chroniques continue. Le cancer est devenu la première cause de mortalité. Son incidence a doublé en 25 ans et il frappe aujourd’hui un homme sur deux et une femme sur trois. Le cancer de l’enfant progresse, preuve que le phénomène n’est pas la simple conséquence du vieillissement. L’obésité et le surpoids touchent maintenant un tiers de la population générant un ensemble de maladies chroniques, et au premier chef, le diabète dont le nombre a doublé en 10 ans. Les atteintes de la reproduction, notamment la baisse de la qualité du sperme et l’infertilité qui touche un couple sur sept, laissent planer un doute sur l’avenir même de l’espèce humaine. L’asthme et les allergies ont doublé en 20 ans…Les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson) progressent avec des causes environnementales de plus en plus clairement identifiées. Les nouvelles maladies de l’environnement comme les syndromes d’hypersensibilité touchent une fraction notable de la population sans être vraiment prises au sérieux. La santé mentale est aussi impactée par l’environnement, notamment pour l’enfant à la suite de l’exposition de ses parents au mercure, aux PCB ou aux pesticides, mais aussi de sa propre exposition (saturnisme, additifs alimentaires). Des progrès ont été faits en matière de pollution urbaine, mais la pollution intérieure est encore peu prise en compte. La ressource en eau est maintenant quasi-totalement polluée par les pesticides et de façon durable. Le milieu de travail continue d’être géré selon une conception de la prévention qui a conduit à la crise de l’amiante. Des études de plus en plus nombreuses montrent que la population se retrouve imprégnée dans sa quasi-totalité, y compris dès la gestation, par des substances toxiques sans que cela n’entraîne de programmes d’action conséquents pour diminuer, voire éradiquer ces pollutions. Le fossé est ainsi de plus en plus béant entre la réalité de ces épidémies modernes que vivent les Français et la faiblesse des politiques publiques pour y faire face et agir sur les causes environnementales. Le gouvernement s’apprête ainsi à réformer le système de santé sans faire même référence à la réalité sanitaire de la croissance des maladies chroniques pourtant cause de la majorité des dépenses de santé, préférant s’en tenir au discours lénifiant et faux du vieillissement comme la seule et unique explication de cette augmentation. Pire, à cette occasion, sous prétexte de rationalisation, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire et Environnementale (AFSSET) va disparaître sans avoir jamais eu véritablement les moyens de remplir sa mission. Pour une part, cette myopie politique tient à une vision dépassée de la conception de la santé reposant sur la seule politique de soins et ne laissant qu’une place marginale à la santé environnementale. Cela tient aussi à une mauvaise volonté évidente de faire vivre le principe de précaution, en raison d’une complaisance trop fréquente pour les producteurs de risque. Comment expliquer que des technologies nouvelles comme la téléphonie mobile, les nanomatériaux ou les OGM aient pu être ainsi développées sans avoir été sérieusement évaluées ? Une réponse : la constitution d’un Réseau pour promouvoir le lien Santé-Environnement Les membres du Réseau ont lancé un appel « Nous affirmons qu’il est urgent de changer de logique et de considérer comme primordiale la relation de l’homme à son écosystème afin de mettre la santé environnementale au cœur de la politique de santé. Nous appelons à constituer un Réseau Environnement Santé pour rassembler tous ceux qui se reconnaissent dans cet objectif : associations, syndicats et personnes (citoyens, professionnels de santé et scientifiques). Le RES se donne pour but d’agir pour peser sur les politiques publiques, mais aussi sur les producteurs de risques, lesquels, malgré des progrès comme le mouvement pour la chimie verte, restent encore très largement guidés par une politique de négation de leur responsabilité. L’objectif du RES est aussi d’agir au niveau européen avec les forces regroupées dans l’Alliance pour la Santé et l’Environnement et plus largement au niveau mondial avec tous ceux qui luttent pour promouvoir le lien Santé-Environnement. » Si vous souhaitez rejoindre le Réseau, cliquez ici pour prendre contact.

Les membres fondateurs

Le Réseau Environnement Santé (RES) est lancé sous l’égide de l’Alliance pour la Planète et plus particulièrement des ONG suivantes : – Fac Verte présente dans de nombreux campus. Les représentants sont Emmanuel Bucki et Davy Cottet. Dernières Campagnes de Fac Verte : « du Bio dans mon RU » et « du Soleil sur mon campus » – Fondation Sciences Citoyennes : André Cicolella chercheur en santé environnement, porte-parole du RES est fondateur de la Fondation Sciences Citoyennes. La FSC a pour objectif de mettre la science au service du bien commun et défendre les lanceurs d’alerte. – Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (MDRGF) : Le président est François Veillerette, porte-parole du RES. Le MDRGF dénonce la présence de pesticides dans notre alimentation et propose des alternatives. Organisation de la Semaine sans Pesticides du 20 au 29 mars. – Nord Ecologie Conseil : Regroupe des membres scientifiques d’organisations de la région Nord. Le représentant est Alfred Leclercq. Localement Nord Ecologie Conseil se préoccupe plus particulièrement des pollutions des sites Seveso et réclame des moyens de recherche, notamment des registres de cancer et de jumeaux. – Objectif Bio : Regroupe des membres professionnels de l’agriculture, de la transformation et de la certification biologique. La représentante est Maria Pelletier. Objectif Bio interpelle les élus français pour le développement de l’Agriculture Biologique et défend le cahier des charges AB. – WWF France Organisation mondiale de protection de l’environnement : Sous la direction de Serge Orru, le WWF France interpellait en 2008 les pouvoirs publics sur la pollution des fleuves au PCB. La campagne DETOX menée par le WWF a révélé l’imprégnation de la population à de nombreuses substances toxiques et contribué à l’adoption du règlement européen REACH. Les autres membres fondateurs sont respectivement des associations de professionnels de la santé et des associations de malades et de victimes : – Comité pour le Développement Durable en Santé : Présents dans les maternités, hôpitaux et cliniques parce que les établissements de santé doivent montrer l’exemple en matière de développement durable. Le président est Olivier Toma directeur d’établissement de santé. Le C2DS est, avec la CNMSE et le WWF France, à l’origine de la campagne cosmétiques bébé appelant au boycott des mallettes distribuées dans les maternités. – Coordination Nationale Médicale Santé Environnement : Regroupe les professionnels de santé . Le président est Francis Glémet, ancien pharmacien industriel. La CNMSE s’est constituée en réponse à l’absence de professionnels de santé lors du Grenelle de l’Environnement. Ses membres ont été très actifs dans les luttes anti-incinération au travers des collectifs locaux de Clermont-Ferrand et du Nord, au côté du C2DS dans la campagne cosmétique bébé et sur la question des OGM débattue avec les parlementaires. – SOS-MCS : L’Association regroupe les personnes atteintes du syndrome d’hypersensibilité chimique. Les responsables sont Catherine Lemasson et Marion Tayol. La chimie moderne engendre de nouvelles maladies de nature toxique ou allergique que la médecine ne sait pas encore déceler et traiter. Les malades, diversement affectés, sont nombreux mais isolés et sans recours. C’est cette solitude des personnes victimes de pollutions chimiques multiples que l’association SOS MCS s’engage à rompre. Les réseaux européens HEAL et WECF soutiennent le Réseau Environnement Santé : – Health And Environment Alliance : + de 60 organisations à travers l’Europe faisant de la protection de l’Environnement et la Santé. HEAL participe au suivi de REACH grâce à son projet Chemical Health Monitor et s’investit particulièrement dans la campagne « Pesticides et Cancer » . – Women in Europe for Common Future : WECF est un réseau d’organisations féminines et environnementales présentes dans 40 pays d’Europe, du Caucase et de l’Asie centrale. WECF s’appuie sur le potentiel des femmes pour équilibrer économie, écologie et santé. WECF France est à l’origine de la campagne « Stop aux Mauvais Joueurs » et des ateliers de « Nesting » : information et sensibilisation sur les sources de pollution de l’air intérieur et leur impact sur la santé. La liste des membres n’est pas limitative et l’adhésion est ouverte à toute association ou toute personne qui partage les objectifs du Réseau définis dans l’Appel.

Comment soutenir le RES ?

Sans votre soutien le RES ne peut faire son travail avec sérieux et application! Alors devenez membre du Réseau et faites le pari d’un avenir durable! Pourquoi soutenir le RES? « Parce que notre environnement, c’est notre santé ! » Faire un don et/ ou adhérer au RES c’est de lui permettre de mener ses actions de biomonitoring, de sensibilisation et d’information du grand public : – Vous êtes une ONG ou un scientifique et vous souhaitez vous impliquer dans le RES ? contactez le Réseau! – Vous êtes un particulier ? Adhérez ! Montant d’adhésion pour les particuliers = 30 euros. Envoyez un chèque à l’ordre du : Réseau Environnement Santé au 40 rue de Malte 75011 PARIS

 

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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