Le concept de développement durable, comme « mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs« , fait désormais partie du langage courant grâce à l’engouement nouveau pour la protection de l’environnement, la défense des droits humains et une plus grande solidarité internationale. Mais de nombreux acteurs, dont certaines entreprises françaises figurant parmi les plus puissantes au monde, l’ont malheureusement récupéré à des fins purement cosmétiques. Un discours engagé sur le développement durable est ainsi souvent utilisé pour masquer les impacts réels de leurs activités, tout en améliorant leur image auprès des clients et actionnaires. En 2014, plus personne ou presque ne conteste l’urgence environnementale et sociale au niveau planétaire. Mais les entreprises, acteurs économiques de poids, ont fait trop peu de progrès en terme de responsabilité sociale et environnementale. Il est nécessaire de mettre fin au double-discours. Qui ment ? Qui n’a de vert que la couverture de son rapport développement durable ? Aidez Les Amis de la Terre à relancer le débat public pour que les entreprises assument leurs responsabilités ! Votez pour les Prix Pinocchio !
Edition 2014
Les Amis de la Terre France, en partenariat avec le CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement) et Peuples Solidaires-ActionAid France, lancent aujourd’hui le vote public pour l’élection des Prix Pinocchio 2014. Mettant en lumière des cas concrets de violations de droits sociaux et environnementaux par des multinationales nominées, ces Prix sont l’occasion de dénoncer le fossé entre les discours « développement durable » et les actes réels constatés sur le terrain. Au travers des Prix Pinocchio, ces organisations militent pour un encadrement juridique contraignant des activités des multinationales. Livret des cas. Les nominés aux Prix Pinocchio du développement durable 2014Les Amis de la Terre France, en partenariat avec le CRID et Peuples Solidaires, lancent aujourd’hui la septième édition des Prix Pinocchio du développement durable et appellent au vote sur www.prix-pinocchio.org. Neuf entreprises sont ainsi nominées dans trois catégories : – Plus vert que vert : prix décerné à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles.- EDF et le charbon de Serbie
- Pur Projet et la compensation carbone au Pérou
- GDF Suez et les « obligations vertes »
- Perenco, pétrolier opaque en République Démocratique du Congo
- Samsung et l’exploitation d’enfants en Chine
- Lyon-Turin Ferroviaire et les tunnels sous les Alpes
Edition 2013
Après le lancement du vote public le 15 octobre dernier, Les Amis de la Terre, en partenariat avec Peuples Solidaires – ActionAid France et le Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID), ont mis fin au suspense lors de la cérémonie de remise des Prix Pinocchio ce soir à La Java (Paris). Cette année, un nombre impressionnant d’internautes se sont mobilisés pour désigner leurs lauréats parmi les entreprises nominées : plus de 41 000 votes au total, soit plus du double des années précédentes. Veolia, Areva et Auchan remportent les Prix Pinocchio 2013 ! – Veolia a reçu le Prix Pinocchio dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi » avec 39 % des votes, pour son implication dans des projets de privatisation de l’eau en Inde, en particulier à Nagpur. Alors que la multinationale se présente en héros apportant l’eau aux pauvres, sur le terrain, les échos sont bien différents : augmentation des tarifs, opacité des contrats de partenariat public-privé, retard des travaux, conflits avec les villageois et les élus locaux. Si Veolia semble réussir à retirer des profits de ces projets, l’eau, quand elle arrive jusqu’aux populations, est toujours livrée en camion-citerne… – Dans la catégorie « Plus vert que vert », Areva remporte haut la main le Prix Pinocchio avec 59 % des votes. Il faut dire que la multinationale du nucléaire avait osé l’inimaginable : ouvrir « Urêka », un musée à la gloire des mines d’uranium, et ce, sur le site d’anciennes mines du Limousin qui ont laissé un lourd passif environnemental et sanitaire. « Entrez dans l’aventure de l’uranium », propose ainsi Areva, sans aucun complexe par rapport aux graves impacts sociaux et environnementaux que continuent d’avoir ses mines d’extraction d’uranium dans le monde entier, notamment au Niger et peut-être bientôt sur le territoire des Inuits. – Enfin, avec 50 % des votes, le Prix Pinocchio de la catégorie « Mains sales, poches pleines » a été décerné à Auchan. Le numéro 2 de la grande distribution en France refuse de reconnaître sa responsabilité et de participer à l’indemnisation des victimes de l’effondrement des usines textiles du Rana Plaza au Bangladesh, alors que des étiquettes de ses vêtements ont été retrouvées dans les décombres de cet accident qui a fait 1133 morts et encore plus de blessés, essentiellement des femmes. Auchan a admis qu’une partie de sa production y avait été sous-traitée de manière informelle et s’en dit victime. Or les entreprises donneuses d’ordre, comme Auchan, imposent à leurs fournisseurs des conditions intenables qui favorisent le phénomène de sous-traitance informelle. Dénonçant de nombreuses violations des droits des peuples et de l’environnement, les Prix Pinocchio ont su gagner en importance depuis leur création en 2008, et contribuer ainsi à faire pression sur les entreprises pour qu’elles changent leurs pratiques. Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises aux Amis de la Terre, commente : « Cette année, les Prix Pinocchio interviennent au moment même où une proposition de loi sur le devoir de vigilance des multinationales est déposée à l’Assemblée Nationale[[Cette proposition de loi est portée par les députés Danielle Auroi, Philippe Noguès et Dominique Potier : Texte de la proposition de loi ; [Communiqué de presse des députés Noguès et Potier : http://pnogues.fr/wp-content/uploads/2013/11/Communiqu%C3%A9-de-presse-Nogu%C3%A8s-Potier-07112013-D%C3%A9p%C3%B4t-dune-proposition-de-loi.pdf].]]. C’est un premier aboutissement du combat mené de longue date par la société civile, notamment Les Amis de la Terre, Peuples Solidaires et le CRID. Nous espérons vivement que les parlementaires et le gouvernement sauront maintenant résister aux pressions des lobbies et que cette loi sera votée et mise en œuvre rapidement, ouvrant enfin la voie à la reconnaissance de la responsabilité légale des maisons-mères des multinationales sur leurs filiales et sous-traitants ». Pour Fanny Gallois, responsable des campagnes à Peuples Solidaires-ActionAid France, « Ces Prix sont un moyen de faire entendre la voix de celles et ceux qui partout dans le monde souffrent des impacts négatifs des activités des multinationales et luttent pour le respect de leurs droits. Il est temps d’agir et de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les multinationales qui refusent d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis des populations ». Cette année, les Prix Pinocchio étaient organisés en partenariat média avec Basta !, l’Observatoire des Multinationales et la Radio Monde Réel, qui ont publié des articles d’éclairage et des interviews sur chacun des nominés[[Ces articles et interviews sont disponibles ici.]]. – Accédez au classement complet des Prix PinocchioNominés
Six ans après la première édition des Prix Pinocchio du développement durable, les Amis de la Terre France, en partenariat avec le CRID et Peuples Solidaires, lancent l’édition 2013 et appellent au vote sur www.prix-pinocchio.org. Neuf entreprises sont ainsi nominées dans trois catégories[[La présentation détaillée des Prix Pinocchio et des neuf cas nominés en 2013 est accessible en français, anglais et espagnol sur le site suivant : www.prix-pinocchio.org à partir du 15 octobre.]] : – Plus vert que vert : prix décerné à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles.- Areva et son musée de la mine Urêka
- Air France et la compensation carbone à Madagascar
- BNP Paribas et la recherche contre changement climatique
- Auchan et l’effondrement de l’usine du Rana Plaza au Bangladesh
- Apple et la mine d’étain de Bangka en Indonésie
- Alstom et les grands barrages de Belo Monte et Rio Madeira au Brésil
- Total et les gaz de schiste en Argentine
- Veolia et la privatisation de l’eau en Inde
- Société Générale et la mine de charbon Alpha Coal en Australie
Les Prix Pinocchio du développement durable 2013 sont organisés en partenariat avec Basta (www.bastamag.net), L’Observatoire des multinationales (www.multinationales.org) et la Radio Mundo Real (www.radiomundoreal.fm/fr)
Edition 2012
Le concept de développement durable, comme « mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs« , fait désormais partie du langage courant grâce à l’engouement nouveau pour la protection de l’environnement, la défense des droits humains et une plus grande solidarité internationale. Mais de nombreux acteurs, dont certaines entreprises françaises figurant parmi les plus puissantes au monde, l’ont malheureusement récupéré à des fins purement cosmétiques. Un discours engagé sur le développement durable est ainsi souvent utilisé pour masquer les impacts réels de leurs activités, tout en améliorant leur image auprès des clients et actionnaires. En 2012, plus personne ou presque ne conteste l’urgence environnementale et sociale au niveau planétaire. Mais les entreprises, acteurs économiques de poids, ont fait trop peu de progrès en terme de responsabilité sociale et environnementale. Il est nécessaire de mettre fin au double-discours. Qui ment ? Qui n’a de vert que la couverture de son rapport développement durable ? Les Amis de la Terre, en partenariat avec le CRID et Peuples Solidaires, ont décerné hier soir, après un vote public, les Prix Pinocchio 2012. Cette année, plus de 17 000 internautes se sont exprimés pour élire leurs lauréats parmi les entreprises nominées. Lesieur, Bolera et Areva sont les grands vainqueurs de l’édition 2012. A coup de révélations choc et d’abus concrets, ces Prix sont l’occasion de montrer le fossé entre les discours « développement durable » et les actes réels des multinationales nominées. A travers les Prix Pinocchio, les Amis de la Terre militent pour un encadrement juridique contraignant des activités des multinationales françaises. Pour Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale du CRID : « Alors que le comité Nobel vient d’attribuer le Nobel de la paix à l’Union européenne, celle-ci serait bien avisée d’encadrer enfin la « responsabilité sociale et environnementale » dont se targuent beaucoup d’entreprises qui prétendent respecter les droits fondamentaux. Cette année encore, la remise des prix Pinocchio sera l’occasion de mettre en lumière que sans une volonté de légiférer sur cette question, de nombreuses multinationales françaises et européennes continuent de générer des profits au détriment des droits fondamentaux des populations, notamment au Sud ». Pour Fanny Gallois, chargé de mission à Peuples Solidaires : «Ces prix seront remis au nom des milliers de femmes et d’hommes dans le monde qui luttent pour faire respecter leurs droits face à des entreprises ignorant délibérément leur responsabilité sociale et environnementale. Ils le seront également au nom des milliers de femmes et d’hommes qui, chez nous, refusent d’être dupes des beaux discours que ces entreprises tiennent pour se dédouaner des effets parfois catastrophiques de leurs activités dans les pays de production ». Pour Romain Porcheron, chargé de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises aux Amis de la Terre : « Il est urgent que soit enfin formalisé un encadrement juridiquement contraignant des activités des multinationales, pour que cessent les perpétuels scandales dénoncés à travers les Prix Pinocchio. Reconnaître la pleine responsabilité des maisons mères des multinationales pour les dommages causés par leurs filiales est donc une priorité pour que les populations affectées soient enfin protégées ».Les prix 2012
- Lesieur a reçu le prix « Plus vert que vert » avec 38 % des votes pour sa campagne publicitaire « Aidons l’Afrique : une bouteille d’huile Lesieur achetée, une bouteille envoyée », illustrant l’engagement du groupe français en matière d’aide aux populations africaines souffrant de famine. Pourtant, Lesieur, via sa maison mère Sofiprotéol, est l’un des plus importants producteur et promoteur de l’industrie des agrocarburants, qualifiée de « crime contre l’Humanité » par Jean Ziegler, ancien rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation. Entre 2002 et 2008, près de 75 % de la hausse des prix alimentaires serait en effet imputable aux mouvements financiers spéculatifs utilisant les politiques de soutien aux agrocarburants dans l’Union européenne et aux États-Unis. [[L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « A l’automne 2011, alors que l’Afrique de l’Est connait l’un des pires épisodes de crise alimentaire, Lesieur décide d’employer les grands moyens et de se lancer dans l’humanitaire : pour chaque bouteille d’huile achetée, l’entreprise s’engage à en envoyer une autre directement en Somalie, en Ethiopie, en Erythrée ou au Kenya. Mais ce que donne Lesieur d’une main, ses dirigeants le reprenne de l’autre ! Pour comprendre, il est utile de rappeler qui contrôle cette entreprise. Lesieur est, en effet, le fleuron du « Pôle Valorisation des Oléagineux » du groupe Sofiprotéol et bénéficie ainsi « de l’expertise d’un groupe présent sur l’ensemble de la filière huile, qu’elle met au service de l’innovation durable ». Sofiprotéol ? Une véritable machine de guerre, avec à sa tête, Xavier Beulin, patron de la FNSEA et fervent promoteur des agrocarburants. Une industries qualifiée de « crime contre l’Humanité » par Jean Ziegler, le rapporteur des Nations-Unies pour le droit à l’alimentation et dont les Amis de la Terre, ainsi que de nombreuses associations, journalistes, experts en tout genre, dénoncent, depuis des années, les impacts environnementaux et sociaux désastreux, notamment en Afrique.
- Bolera Minera, une joint venture formée par les groupes Bolloré et Eramet l’emporte dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi » avec 35 % des votes. L’entreprise a obtenu en 2010 un permis d’exploration pour la recherche de lithium en Argentine, dans une région où vivent 33 communautés indigènes. S’estimant lésées dans leur droits à être consultées et à décider de leur propre développement, tel qu’inscrit dans le droit argentin, ces communautés se sont mobilisées : une plainte a été déposée devant la Cour Suprême d’Argentine à l’encontre des gouvernements locaux censés assurer l’effectivité des droits de ces communautés, ainsi qu’auprès du Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui en juillet 2012, a émis un rapport pointant du doigt les impacts socio-environnementaux de l’exploitation du lithium dans la région de Salinas Grandes. [[L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « Dans le désert de sel Salinas Grandes, sur l’altiplano argentin, l’entreprise Bolera Minera met en danger un environnement précieux et le mode de vie des communautés locales pour l’exploitation du lithium.
Les autres entreprises nominées en 2012
AUCHAN L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « A en croire les trésors de communication développés par Auchan, environnement et éthique seraient des valeurs importantes pour le groupe. Pourtant, Auchan s’apprête à sacrifier 80 hecatres de terre agricole fertile à Gonesse (Val-d’Oise) pour les remplacer par un immense complexe touristique. Destiné au divertissement, au commerce et à l’hôtellerie, le projet devrait voir le jour en 2022 et coûterait 1,7 milliards d’euros. En plus des 600 boutiques et restaurants et 12 hôtels qui accueilleraient les 25 à 40 millions de visiteurs annuels, Auchan prévoit un centre aquatique, un cirque, et, clou du spectacle, une piste de ski indoor de 300 mètres de long! » « Et le développement durable dans tout ça ? » s’interroge Les Amis de la Terre. « Auchan se défend par l’élaboration d’un Agenda21 propre au projet, censé présenter la prise en considération des dimensions sociales et environnementales du groupe. Culture, biodiversité, création d’emplois… Auchan n’hésite pas à utiliser les grands mots et à jouer sur la corde sensible pour légitimer ses ambitions ! Mais ce projet n’est pas responsable ! » L’ONG rappelle : « Chaque année, 820 000 hectares de terres agricoles disparaissent en France, grignotés par l’urbanisation et l’artificialisation. Et la situation de cette partie de l’Ile-de-France est alarmante: 2 900 hectares (soit 28 % de son espace agricole) sont menacés de disparition à l’horizon 2025, alors que les exploitations agricoles aujourd’hui installées dans cette zone sont considérés comme viables. Pour ce seul projet, ce seraient 740 tonnes de blé par an qui sont abandonnées sur l’autel de la démesure. Europa City est ainsi le parfait exemple du phénomène de spéculation sur les terres agricoles, contribuant à bloquer l’installation de nouveaux prducteurs souhaitant développer une agriculture boilogique et de proximité ». « Récemment, lors de l’ouverture d’un hypermarche du groupe, les responsables de la direction affirmaient fièrement: « Nous avons décidé de nous installer sur une ancienne friche industrielle, nous n’avons pas été consommateur de terrains agricoles et cela, c’est s’inscrire dans le développeme,t durable! ». Pour Auchan, les vérités d’un jour ne sont pas toujours celles du lendemain… » conclut l’association écologiste. Urbaser Environnement L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « Transformer vos pots de yaourts ou vos lingettes désinfectantes en compost de qualité prêt à l’emploi pour vos jeunes pousses ? C’est ce à quoi s’engage Urbaser Environnement, spécialiste du secteur et tenant de la technique révolutionnaire du « Tri Mécano Biologique ». L’entreprise prévoit d’ailleurs de construire l’une de ces usines miracles à Romainville (Seine-Saint-Denis). Présentées comme une alternative à l’incinération ou à la mise en décharge, les usines de traitement biologiques des déchets sont surtout une énième tentative des industriels pour transformer nos déchets en profits, en se parant d’une image verte. En 2011, Urbaser Environnement a ainsi enregistré un chiffre d’affaire de 152 millions d’euros en 2011 pour ses seules activités en France. Que cache le doux nom de « Tri Mécano Biologique de nos déchets »? La promesse, pour le citoyen de jeter tous ses déchets dans une même poubelle et que, d’un simple coup de baguette magique, un tri rigoureux soit effectué. Dans le plus strict respect de l’environnement et « en toute confiance » bien évidemment. Mais la réalité est malheureusement moins reluisante ! La technique est chère et mal maîtrisée. Le compost produit par ce type d’usine est refusé par les agriculteurs et pour cause, la norme française autorise qu’1m3 de compost issu de ces usines contienne jusqu’à 5 kilos de verre ou de métaux et 2, 7 kilos de sac plastique ! Une norme déjà très laxiste, mais qui bien souvent n’est même pas atteinte, obligeant l’abandon du compost en décharge et in fine une nouvelle accumulation de déchets ! Nuisances olfactives, risques de fuite de gaz, d’incendie ou d’explosion s’ajoutent au tableau, provoquant les craintes des riverains face à l’implantation de ces nouvelles usines. Cessons de jouer avec des industriels peu scrupuleux, dénonçons leurs projets et imposons nos alternatives citoyennes : un compost trié à la source et valorisable par un retour au sol ! » VINCI L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « En 2008, VINCI, le géant français du BTP, s’est vu confier la construction de la première autoroute payante de Russie entre Moscou et Saint-Pétersbourg, en partenariat avec le gouvernement russe. Un partenariat public-privé qui semble essentiellement servir les intérêts privés, ne tenant compte ni de l’environnement, ni des populations locales. Le tracé adopté traverse en effet la forêt de Khimki, poumon vert de la capitale moscovite dont les 1 000 hectares abritent chênes centenaires, bouleaux, lac, rivière, marécages sauvages… Une biodiversité rare, aujourd’hui menacée par la construction. Signataire du Pacte Mondial de Nations Unies, VINCI affiche pourtant des objectifs de « préservation des écosystèmes » et prévoit de réduire « au maximum les impacts » liés à son activité. Or, le déroulement du projet suggère le contraire: douze tracés alternatifs permettant de contourner la forêt ont été proposés, mais tous ont été rejetés! Plusieurs études indépendantes démontrent pourtant clairement que le tracé est non seulement le plus néfaste pour l’environnement, mais aussi le plus coûteux. Quand aux populations concernées? Aucune concertation ,’a été organisée par le gouvernement russe ni par VINCI, malgrè les nombreuses manifestations de militants écologistes et citoyens engagés poru la préservation de leur cadre de vie. Pire, des agressions, passages à tabac sur le chantier, actes d’intimidations, emprisonnements abusifs de manifestants… sont régulièrement rapportés, sans que la société française n’ait jugé utile de réagir. VINCI prétend pourtant « placer l’humain au coeur de toute démarche » et « dialoguer avec les parties prenantes »! Ce n’est pas tout! Montages financiers opaques, coûts inabordables pour les usagers, dégradation de leur cadre de vie… Si les citoyens russes ne semblent guère devoir tirer avantage de cette autoroute, le géant du BTP est lui assuré de profits faramineux. En attendant, le groupe multiplie les communications éthiques, dont l’illustration la plus ironique est sans doute « La fondation VINCI Autoroute pour une conduite responsable ». » ALTEO L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « En octobre 2011, submergée par des torrents de boues rouges, la ville d’AJka avait été le théâtre du plus grand accident industriel de l’histoire de la Hongrie. Impossible en France me direz-vous? Ce scénario se réalise pourtant quotidiennement au large des côtes méditerranéennes ! Construite par le groupe industriel Pechiney, l’usine d’alumine de Gardanne (Bouches-du-Rhône) est depuis peu détenue par ALTEO, une alliance entre le géant minier Rio Tinto Alcan et HIG Capital, filiale européenne d’un fonds d’investissement américain. Depuis une cinquantaine d’années, une conduite longue de 47 kms déverse en plein cœur du Parc National des Calanques et à 320 mètres de profondeur les boues rouges produites par l’usine de Gardanne et l’ensemble des produits chimiques qui les composent (vanadium, plomb, chrome, titane, mercure…). Se déposant sur les fonds marins et se dispersant au rythme des courants, ces matières toxiques polluent durablement la mer Méditerranée. Un siècle est en effet nécessaire pour renouveler l’eau qui la constitue. 80 % des déchets produits par l’usine sont actuellement rejetés en mer. Soit approximativement 30 millions de tonnes de boues rouges depuis 1966 ! Si la fin de ces rejets est prévue pour 2015, elle ne fera que marquer le début d’une nouvelle étape de la catastrophe. Quelles conséquences à long terme pour les espèces marines de cette zone qui absorbent et concentrent par bioaccumulation les métaux lourds toxiques présents dans ces rejets ? Quels risques sanitaires pour l’homme ? Conscient de l’échéance, Rio Tinto Alcan réfléchit déjà à la suite. Le groupe initie une pression sur les communes de la région pour obtenir le déclassement de zones boisées dans le but de stocker ces déchets sur terre en attendant leur transformation pour les vendre dans différents secteurs dont celui de la dépollution ! En 1993, une étude d’impact commandée par Pechiney concluait à la toxicité des boues rouges. Une étude classée confidentielle pour une quinzaine d’années à la demande du groupe qui depuis clame l’innocuité des boues rouges et des produits commerciaux issus de leur transformation ». BNP Paribas L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « En 2009, le directeur général de BNP Paribas déclarait solennellement : « Nous avons décidé de fermer nos filiales dans les paradis fiscaux ». Trois ans plus tard, force est de constater que la discipline promise par la banque ne s’est pas réellement concrétisée. Pire, le nombre de ses filiales situées dans des paradis fiscaux a même augmenté ! Nous en comptons 360 aujourd’hui, soit près du quart du nombre total de ses filiales. Auditionné le 16 avril 2012 par la commission d’enquête du Sénat sur l’évasion fiscale, Baudoin Prot, PDG de BNP Paribas a déclaré que sa banque « a pour principe constant de n’encourager en aucune façon les comportements assimilables à de l’évasion des capitaux ou à de la fraude fiscale ». Mais différents documents internes à la banque prouvent très clairement le contraire. La banque fait ainsi la promotion de produits et de montages financiers miracles permettant à leur clientèle de se soustraire à la plupart de leurs obligations fiscales et contourner les nouveaux petits obstacles posés par le G20 en la matière. Parmi ces montages, la possibilité offerte par la BNP de créer des trusts, des fondations ou autres structures opaques à la chaine visant à dissimuler l’identité du véritable détenteur d’une entreprise ou d’un compte bancaire. Les territoires utilisés par la banque sont notamment Jersey, les Bahamas, le Liechtenstein, Panama, les Antilles Néerlandaises, le Luxembourg, les îles Vierges britanniques, les Pays-Bas, la Suisse et Hong Kong. Autre exemple, une Sicav baptisée Luxumbrella (le parapluie luxembourgeois), permettant à ses clients de contourner toute retenue fiscale à la source, prévue dans le cadre européen. Suite à l’audition au Sénat, la banque a annoncé néanmoins que le produit avait été retiré du marché… Mais BNP Paribas n’est pas le seul acteur à profiter largement des attraits des paradis fiscaux. Plus de 20 % des filiales des 50 plus grandes entreprises européennes sont en effet localisées dans les paradis fiscaux. Dans une récente étude, Tax Justice Network a estimé que les actifs financiers détenus offshore s’élèveraient autour de 25 000 milliards d’euros. Soit 10 fois le PIB de la France ». PERENCO L’ONG Les Amis de la Terre explique leur sélection : « Dans le cadre d’un accord signé en 2010 avec l’Etat guatémaltèque, Perenco s’est engagé à financer le fonctionnement de six bataillons militaires dans sa zone d’exploitation. Officiellement, ces « Bataillons verts », sont chargés de protéger la nature et de lutter contre les narcotrafiquants. Mais leur véritable mission ne fait pas de mystère : empêcher les mobilisations sociales afin de faciliter le développement de mégas projets dans la zone au profit du secteur privé national et international. Pour le plus grand bonheur de Perenco, le principal détachement militaire étant situé à l’entrée de la concession du groupe pétrolier… En 2010, l’entreprise a versé trois millions de dollars pour la création de ces bataillons, ainsi que 0,30 euros par baril produit pour leur fonctionnement. Mais Perenco est aussi actif en Colombie, pays en proie à un conflit armé interne des plus violents. Plusieurs témoignages d’anciens chefs paramilitaires attestent ainsi des financements accordés par l’entreprise française à certains groupes armés d’autodéfenses entre 2002 et 2005 (groupes responsables de nombreuses exactions, de disparitions forcées et de déplacements de civils). En novembre 2011, un ex-paramilitaire déclarait ainsi devant la justice que Perenco, afin de protéger ses installations pétrolières contre les groupes guérilleros, finançait par des donations ces groupes armés illégaux, leur fournissant de l’essence et les payant pour escorter les camions de l’entreprise. Enfin, lorsqu’en avril 2009, 30 000 personnes s mobilisent contre le processus de privatisation de la forêt amazonienne, plusieurs compagnies pétrolières, dont Perenco, interpellent le gouvernement péruvien et lui demandent de réagir afin que soient protéges leurs installations. Sitôt demandé, sitôt fait, le gouvernement décrète l’état d’urgence, suspendant les droits constitutionnels et réprimant les manifestations dans le sang. En septembre dernier, des représentants des communautés guatémaltèques affectées par les activités du groupe pétrolier ont fait le déplacement en France pour interpeler les décideurs publics français. Perenco pourra-t-il continuer longtemps à faire la sourde oreille ? »
Voilà … « a voté ! »
Prix Pinocchio du développement durable, je connaissais pas, mais c’est finalement aussi drôle que de bon sens. Je suis allée voir sur le site officiel et bien que 9 candidats au trône soient proposés, ont pourrait même en rajouté bien d’autres qui le mérite tout autant ! Mais rien qu’avec ces 9 nominés on a que l’embarras du choix… Total, Veolia, Astom, et compagnie, que du beau monde ! 😉