Labels, normes, certificats… Les démarches de qualité environnementale, économique et d’équité sociale ne manquent pas pour valoriser une entreprise, un produit ou un service. Même si ces types de valorisation attestent bien de la conformité d’un produit, d’un service ou d’une politique d’entreprise à un cahier des charges précis, leur nombre et leurs spécificités ne les rendent-elles pas opaques pour les parties prenantes de l’entreprise ? En d’autres termes, n’aurait-on pas intérêt à créer un label d’entreprise unique, clair et englobant la démarche solidaire globale de l’entreprise ?
Que fait l’entreprise pour la société ? Voilà des questions très simples. Mais, pour y répondre, il faut consolider de nombreuses informations éparses. Tous les labels existants aujourd’hui ont leur intérêt car ils témoignent honnêtement de la dynamique d’amélioration des pratiques des entreprises, chacun dans de nombreux domaines : le social, l’économique, la protection de l’entreprise ou encore la gouvernance. Mais cette profusion a ses limites. Outre un manque de transparence pour les clients qui doivent souvent décrypter de nombreux sigles opaques, l’entreprise doit aussi mettre en œuvre une cohérence dans sa communication interne et externe. Saviez-vous que La Poste collectait les cartables à la rentrée au profit d’une association marocaine d’aide aux enfants en situation précaire ? Que Orange, en Pologne, a lancé un programme pour les jeunes déficients visuels qui leur permet de découvrir les tableaux de la collection du Musée de Silésie de Katowice ? Ou encore que Konica Minolta a aidé l’Office national des forêts à créer le premier sentier accessible aux personnes en situation de handicap en Aquitaine ? Autant d’informations sur des initiatives pour un développement durable, et pour une entreprise solidaire, que les entreprises se doivent de mettre en valeur. Solidarité : la gestion du handicap dans l’entreprise La loi sur le Handicap remonte, en France, à 1987. Depuis cette date, toutes les entreprises de plus de 20 salariés doivent respecter le quota de 6% de personnels en situation de handicap. En 2009, soit 22 ans après sa promulgation, seulement 100 000 personnes handicapées travaillent en entreprise. Ce chiffre ne témoigne pas encore d’une réelle dynamique d’entreprise même si avant la loi, le nombre d’emploi n’était que de 8000. Une des raisons à cette évolution, encore trop timide, est la visibilité trop limitée des initiatives des entreprises au sein d’une démarche globale de transformation vers l’entreprise solidaire. Pourtant, les initiatives remarquables ne manquent pas. La société informatique Dell a signé fin 2008 un accord d’entreprise en faveur de l’emploi et d’une meilleure insertion des personnes handicapées. Outre l’engagement de recruter 30 travailleurs handicapés sur 3 ans et de leur offrir les mêmes droits que les autres, le programme prévoit, sur 3 ans, une formation personnalisée pour chaque travailleur handicapé ainsi qu’une prime pour les collaborateurs handicapés effectuant les démarches de reconnaissance de leur statut. La société TNT Express France est un autre exemple éloquent d’entreprise ayant intégré de nombreuses dimensions de l’entreprise solidaire. Depuis plusieurs années, cette société, leader en France sur le marché du service aux entreprises pour le transport express, s’est engagée, en la personne de son président Eric Jacquemet, pour refuser globalement toute forme de discrimination. Côté handicap, cela s’est traduit par plusieurs démarches dont un programme de maintien dans l’emploi pour les collaborateurs handicapés, c’est-à-dire l’amélioration de leurs postes de travail. Résultat : en trois ans, le nombre de travailleurs handicapés reconnus chez TNT Express France a triplé. Handicap et diversité étant étroitement liés, l’entreprise a également signé la charte de la diversité et son patron, Eric Jacquemet affiche clairement une politique sociale engagée. TNT Express France est aujourd’hui la plus grande entreprise française à être certifiée Investor in People (IIP), reconnaissance internationale décernée aux entreprises intégrant dans leur politique de management la formation et le développement professionnel de chaque collaborateur. Eric Jacquemet, dirigeant autodidacte est allé jusqu’à proposer de revisiter la convention collective des salariés des entreprises de transport en arguant que «la convention collective est, sur certains aspects, en dessous des minimas légaux». Un label solidaire permettrait en outre à des entreprises de moindre envergure de se faire connaître du grand public. Dans ce sens, l’exemple de Speechi, PME très innovante, est marquant. Cette société spécialisée dans les solutions technologiques et nomades d’éducation et de partage du savoir, a inventé le concept de « capital altruiste ». Son fondateur, Thierry Klein, a élaboré les statuts permettant à une entreprise d’accueillir une ONG dans son capital. Concrètement, Speechi a fait don de 10% de son capital à une ONG dédiée à la préservation des gorilles des montagnes. Devenue actionnaire à vie, cette ONG reçoit chaque année 10% des bénéfices. On le voit, une société oeuvrant pour favoriser la diversité mériterait de se voir attribuer un label global d’entreprise solidaire. A partir de critères précis et exigeants, ce label pourrait grandement aider les clients, les salariés, le grand public, toutes les parties prenantes, à apprécier l’entreprise à sa juste valeur.
Plaidoyer pour un label d’entreprise solidaire
L’AFNOR Certification qui n’hésite pas à créer des labels (assurant ainsi une confusion certaine pour le public) a déjà :
– un label diversité
– un label égalité
Quant à l’idée d’un label solidaire plus global, il ne viendrait que se juxtaposer à l’ensemble des labels DD déjà plétorique
Sachant qu’aujourd’hui l’ISO 26000 se veut déjà une norme sociétale ayant une vision très globale (pour rappel 190 pays ont amené leurs parties prenantes clés à contribuer à 5 ans de travail)
Et bien que l’ISO 26000 ne soit pas certifiable, l’AFNOR Certification, ECOCERT (entre autres) proposent déjà des solutions de labellisation à travers l’évaluation des stratégies DD/RSE des organisations
Plaidoyer pour un label d’entreprise solidaire
Il est vrai que nos labels nous perdent, et que finalement, les initiatives remarquables de certains dirigeants apparaissent au public comme une action de communication déguisée.
Un véritable label solidaire, inclus tous les aspect d’un monde repensé.
Ce label s’il existait ne trouverait pas beaucoup de suiveur, tant il est difficile d’appliquer de très beau concept dans une réalité sociaux économique de guerre
C’est à nous de faire, à nous de convaincre de plus en plus de consommacteur que la moindre de nos actions à une incidence, et que ces labels ont un sens, que c’est du bon sens !