Lors d’un voyage en Chine, le photographe Edward Burtynsky documente les effets néfastes de la pollution et de l’industrialisation sur les paysages naturels. Ce documentaire est à la fois une œuvre d’art et une réflexion sur l’industrialisation, la mutation des paysages et la condition humaine. Paysages Manufacturés réveille notre conscience du monde et de notre mode de vie sans jugements simplistes, ni résolutions réductrices.
Paysages Manufacturés de Edward BurtynskyLa première scène est un plan-séquence incroyable qui suit une chaîne de montage comme on imagine qu’il en existe des milliers dans ce pays plus grand que nature. Le plan n’en finit pas de décliner à l’infini les gestes répétés et automatiques des ouvrières et ouvriers s’agitant sous la rumeur grondantes des machines, fabriquant les produits qui iront inonder les marchés du monde entier : fers à repasser, ventilateurs, interrupteurs électriques. Séquence à la fois étourdissante par l’immensité de cette chaîne mi-homme, mi-machine et effrayante, vision déshumanisée d’une ruche à fabriquer du consommable, du jetable.
Ces mêmes ventilateurs, ordinateurs, écrans de télévision, partiront dans des cargos, seront vendus, utilisés, puis finalement jetés pour revenir en petits morceaux dans des déchetteries de Chine, ironie du sort… Les déchetteries occuperont peu à peu les terrains vagues, envahiront les espaces vacants, les friches encore vierges, près des villages… Là, des gamins, des vieux, des moins vieux passeront des journées entières, l’échine courbée, à scruter le moindre composant récupérable, susceptible d’être refondu, recyclé, revendu… Bien sûr, les poisons des composants glisseront en douce dans les nappes phréatiques…Greenpeace France
– Voir un extrait du film sur le site de PremièrePaysages Manufacturés de Edward Burtynsky Comme d’autres photographes, Edward Burtynsky est préoccupé, voire obsédé par les effets de l’action de l’homme sur la planète, et utilise le point de vue de l’image pour produire non pas un constat politique, mais une observation esthétique. Cette approche voisine celle d’un autre photographe que nous connaissons bien, Yann Arthus-Bertrand. Avec une différence majeure dans la réalisation : dans Manufactured Landscapes, l’homme est encore plus présent. Grâce à la caméra de Jennifer Baichwal, on plonge littéralement dans l’action. Le commentaire du photographe aide à appréhender ce que l’image fixe ne pouvait à elle seule expliquer et rend ces scènes encore plus édifiantes lorsque l’on comprend qu’elles sont en train de se produire en ce moment même. En orient, la tragédie de l’industrialisation à outrance que nous avons connue progressive et que nous essayons chez nous de mieux maîtriser, se joue avec une orchestration et une célérité hallucinante. L’objectif capte sa réalisation en direct, le micro est tendu à ceux qui en sont les artisans. Etes-vous fiers de ce chantier leur demande-t-on. A peine une réponse. Résignation, docilité, lucidité.
A une vitesse vertigineuse, certaines régions sont en train de connaître des bouleversements dont la dimension humaine ne pose même plus question. L’homme est au service de ce développement, et s’il a le malheur de le gêner, il sera reconverti et employé à sa cause. Comme celui, bien malheureux, pour ne pas dire humilié, réduit à mettre en miette, pierre après pierre, sa propre maison pour pouvoir favoriser le passage de l’eau qui envahira toute une vallée. Les besoins hydroélectriques sont démesurés pour une ville qui sort de terre à un rythme record car programmée pour être l’endroit le plus urbanisé de la planète.
On assiste – bien impuissants, car l’habitude de notre précieux confort et l’engouement bien légitime de ceux qui y aspirent nous défendent de toute conclusion hâtive – à un emballement incontrôlé de notre capacité à produire et à exploiter notre environnement tout entier. Lorsque l’homme regarde le polaroïd du photographe, il s’étonne que le cadrage soit si large. On ne voit pas les détails dit-il, comprenant qu’il ne compte plus. Curieux de constater que c’est l’ampleur de la désolation de son environnement qui aura peut-être pour nous un quelconque intérêt.
– Pour en savoir plus sur le travail de Edward Burtynsky
Les rencontres autour du film en 2008
Les Amis de la Terre et Greenpeace soutiennent le documentaire « Paysages manufacturés », meilleur long métrage canadien au Festival de Toronto 2006 et Génie du meilleur documentaire 2007.
Dans le cadre de ce soutien, des conférences-débats sont organisées en France :
– le 10 janvier 2008 au cinéma Utopia Bordeaux – 5, place Camille Julian – 33000 Bordeaux, en présence de Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes au sein des Amis de la Terre
– le 17 janvier 2008 au Cinéma Utopia Avignon – 4, rue des escaliers 84000 Avignon, rencontre organisée par Volubilis à 20h40
– le 18 janvier 2008 au Cinéma Le Rex – 364, avenue de la Division Leclerc – 94290 Châtenay Malabry ; en présence d’Anne-Sophie Simpere, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre
Sources : Greenpeace – Les Amis de la Terre – Utopia – Première
Paysages manufacturés
– Réalisé par : Jennifer Baichwal
– Avec : Edward Burtynsky
– Film : Canada, documentaire, 2006, Couleur, Tout public
– Durée : 1h 28min
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