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GreenUnivers présente son panorama des Cleantech en France

Les cleantech en 2012 : recentrage sur l’industrie

Le Panorama des cleantech en France en 2012, réalisé par GreenUnivers, le site d’information économique et financière sur les marchés de l’environnement, montre une nette mutation : des secteurs tels le solaire et l’éolien terrestre reculent, mais sous l’impulsion de l’Etat, qui concentre ses efforts sur les filières industrielles les plus prometteuses, d’autres montent en puissance, comme les compteurs intelligents et l’éolien offshore. Plus sélectifs, les investisseurs financiers ont réduit de près de 30% leurs investissements en 2011, mais les grands groupes ont misé sur l’expansion avec d’importantes acquisitions à l’international.

Le Panorama 2012 dresse, en 95 pages, un état des lieux de l’action de l’Etat, des grands groupes et des investisseurs sur les marchés de la croissance verte. Il analyse douze secteurs-clés (voitures électriques, énergies renouvelables, bâtiment vert, eau…) et évalue leurs perspectives de développement pour 2012. Pour chacun, il identifie les grands acteurs, les start-up innovantes, les leviers du marché et la place de la France par rapport aux autres grands pays.
Téléchargez le Panorama ici (pdf gratuit)
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Sur les douze secteurs étudiés, quatre catégories se distinguent : Les secteurs les plus prometteurs
  • Smart grid : Le gouvernement a confirmé, en 2011, la généralisation du compteur communicant Linky. Pour installer les 35 millions de compteurs Linky, ERDF (filiale d’EDF) déboursera 4,3 milliards d’euros. Au-delà de Linky, les investissements devraient monter en puissance pour développer les smart grids, du pilotage des lignes haute tension jusqu’aux compteurs chez les particuliers : 15 milliards d’euros d’investissement seront nécessaires sur les réseaux électriques d’ici à 2030, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
  • Bâtiment & efficacité énergétique : Malgré les nombreux dispositifs en place, le gouvernement a reconnu en 2011 que la France était en retard sur les objectifs du Grenelle : elle devrait atteindre 17 % d’augmentation d’efficacité énergétique en 2020, par rapport à 2005, et non les 20 % visés. De nouvelles mesures ont été adoptées pour accélérer le mouvement. Par ailleurs, la réglementation thermique, RT 2012, se met en place : elle prévoit de diviser par trois la consommation d’énergie, par rapport à 2005, pour les bâtiments neufs. La rénovation devrait aussi accélérer, avec un objectif de 400 000 logements rénovés par an à partir de 2013. Le secteur est donc prometteur.
  • Véhicules électriques et écomobilité : La mobilité électrique lutte encore pour s’imposer. En France, les véhicules électriques immatriculés en 2011 se limitent à 2 630 unités, selon le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Les objectifs du gouvernement – 400 000 véhicules électriques ou véhicules électriques rechargeables à l’horizon 2015 – seront, sans doute, difficiles à tenir et le secteur a encore besoin d’une nette baisse de ses coûts. Mais les commandes des collectivités et des entreprises ainsi que la mise en place de dispositifs d’autopartage dans les villes, comme Autolib’ à Paris, tirent le marché.
Les étoiles montantes
  • Eolien offshore : La France a enfin lancé un premier appel d’offres, représentant un investissement de 10 milliards d’euros, pour l’installation de 3 GW au large de ses côtes, clos le 11 janvier. Les lauréats devraient être connus en avril 2012 et les premières éoliennes seront posées à partir de 2014-2015. Un deuxième appel d’offres pour une puissance installée de 3 GW doit être lancé au printemps. Même si ses objectifs sont beaucoup plus modestes que ceux de ces grands voisins britannique (42 GW à terme) et allemand (31 GW), la France est en passe de franchir un cap décisif pour se positionner dans le peloton de tête mondial.
  • Energies marines : La France veut devenir l’un des leaders mondiaux des énergies marines (énergie des marées et des vagues, hydrolien, énergie thermique des mers). Son ambition affichée est de créer une filière industrielle, avec au moins 11 000 emplois à la clé. En incluant l’éolien flottant, les projets en cours représentent plus de 10 GW. Entre 600 millions et 1 milliard d’euros devraient être investis dans la R&D des énergies marines renouvelables en 2012. L’énergie hydrolienne est la plus avancée avec un objectif d’une centaine d’hydroliennes installées d’ici à 2018.
  • Chimie verte : Représentant moins de 8 % de la chimie en France, la chimie du végétal, qui utilise des matières premières renouvelables à la place du pétrole, est encore émergente. Mais l’objectif est d’intégrer 15 % de biomasse dans les approvisionnements en 2017, puis 20 % en 2020. Le secteur commence à se structurer sous l’impulsion des pouvoirs publics.
  • Biocarburants : Le pays souhaite produire du biocarburant de deuxième génération à horizon 2015 pour le bioéthanol et 2017 pour le biodiesel. Un premier démonstrateur de bioéthanol G2 est en service depuis octobre 2011 et le lancement d’une première unité pilote de biodiesel est prévu en 2013. D’ici à 2020, la France projette une production de 200 ktep de biocarburant G2. Reste des barrières à surmonter : la réglementation ainsi que l’exploitation et la collecte de la biomasse.
  • Stockage d’énergie : Ce marché très prometteur est encore embryonnaire et les entreprises françaises sont engagées, dans leur grande majorité, dans des projets pilotes. Le stockage doit avant tout lever les freins au développement de masse des énergies intermittentes, solaire et éolien en tête. Plusieurs jeunes sociétés sont dans les starting-blocks, dont McPhy Energy, avec une solution passant par l’hydrogène solide.
Les secteurs délaissés
  • Solaire : 2011 restera une année noire pour le solaire français. En mars, après trois mois de gel des subventions, le gouvernement a mis en place un nouveau système où seuls les petits toits (<100 kW) bénéficient encore de tarifs d’achat, mais réduits. Quant aux installations plus grandes, elles doivent passer par un système d’appel d’offres complexe et plafonné. L’objectif de 5,4 GW de puissance installée en 2020 est dix fois plus faible qu’en Allemagne. Ce nouvel environnement a provoqué des faillites en série, dont celle de Photowatt.
  • Eolien terrestre : Sur les neuf premiers mois de 2011, 606 MW (soit 79 parcs) ont été raccordés, en baisse de 30 % par rapport à la même période de 2010. Le parc éolien français comptait 6 576 MW à la fin du troisième trimestre 2011, sur près de 600 parcs, en hausse de seulement 10 % par rapport à fin 2010.
Des secteurs en rythme de croisière
  • Eau : Le secteur reste la première éco-industrie française en termes d’activité et d’emplois (112 000 salariés) avec deux champions, Veolia Environnement et Suez Environnement, qui dominent aussi le marché mondial.
  • Déchets & recyclage : Les incitations publiques ont dynamisé le marché du recyclage : 2011 aura été une année record, avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 13 milliards d’euros, grâce à la hausse du prix des matières premières. Mais la crise risque de rattraper la filière en 2012, un ralentissement qui affecte déjà les géants du secteur, Veolia Environnement et Suez Environnement. Cependant deux secteurs sont prometteurs : le biogaz et la gestion des déchets électriques et électroniques.
  • Biomasse : Première source d’énergie renouvelable en France, la biomasse représente plus du tiers du potentiel de développement des énergies renouvelables à l’horizon 2020 avec, en locomotive, la filière bois-énergie. Pour 2012, l’appel à projets de l’Ademe vise une production de 125 000 tep/an et la Commission de régulation de l’énergie doit lancer un nouvel appel d’offres pour des centrales à biomasse.

 

GreenUnivers, fondé par Patricia Laurent et Laurence Benhamou en 2008, est le premier site d’information économique et financière sur les marchés de l’environnement (green business) en français. Son objectif : suivre au plus près le déferlement du « vert » dans l’économie mondiale, détecter les tendances des investissements, les entreprises et secteurs qui montent, avec l’idée que toute réponse concrète pour la planète ne deviendra réalité qu’à travers l’économie. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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