4D et les partenaires du programme Our Life 21 construisent les passerelles entre les préoccupations citoyennes et les négociations internationales. Le 2 Octobre prochain, 2 mois avant la conférence de Lima et 14 mois avant la Conférence de Paris 2015, un débat fera le point sur les enjeux et les perspectives pour un accord mondial. Et surtout, sur les façons d’envisager le renforcement des capacités d’action, individuelles et collectives. Le Secrétaire-Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a convoqué les dirigeants mondiaux pour un sommet sur le climat le 23 septembre 2014 à New York. L’objectif : susciter l’engagement des dirigeants, optimiser les chances d’aboutir à un accord à Paris en 2015. Alors que l’ensemble des chefs d’Etat sera présent, ce sera le moment de mesurer leur degré d’ambition face aux enjeux mondiaux. Les mouvements sociaux, les citoyens, les acteurs des territoires, les réseaux de jeunes et d’éducation populaire seront au rendez-vous. Des enjeux globaux aux territoires, jusqu’à la personne : ce débat ouvrira la réflexion sur les modes de vie sobres en carbone et désirables : pour se loger, se déplacer, travailler, se nourrir… selon des principes de soutenabilité, mais également dans la perspective d’un mieux vivre pour tous.
Qu’est ce que le défi climatique sinon un défi pour nos civilisations, pour les modes de développement des sociétés dans leur diversité, les activités économiques qu’elles soutiennent…? C’est donc un défi pour les modes de vie individuels, qui évoluent, et évolueront de manière inexorable, vers d’avantage de sobriété. Alimentation, logement, mobilité, santé, communication, travail, formation… L’ensemble des domaines structurants de nos modes de vie sont concernés. Le défi climatique motive des évolutions des modes modes de vie. Mais ce n’est pas le seul facteur d’une évolution multifacettes : les évolutions technologiques, NTIC, sciences cognitives et du vivant, avènement de la bio-économie sont en train de révolutionner l’organisation sociale et économique ; la mondialisation bouleverse les références culturelles. La pluralité des facteurs d’évolution des modes de vie ouvrent une pluralité des possibles : nos modes de vie sont hétéroclites et ils le seront d’autant plus en 2050. Pour autant, il n’y a jamais eu de transcription claire de ce que pourrait être une vie réussie dans un monde qui relèverait le défi climatique. Or, la projection de chacun dans une vie réussie est la condition essentielle d’une transition écologique et sociale acceptée et non subie. Les citoyens sont à ce titre en demande de propositions concrètes, vivantes, palpables… La réussite de la lutte contre le changement climatique ne peut résulter de seuls progrès technologiques et de changements de sources d’énergie, elle nécessite de profonds changements organisationnels et de comportements individuels. Cela pose régulièrement la question de l’acceptabilité sociale de la transition. A quelle condition accepte-t-on les changements ? La réflexion sur la mise en œuvre d’un développement sobre en carbone, et l’élaboration des politiques, à toutes les échelles, de l’international au local, doit prendre en compte l’évolution des modes de vie et les aspirations citoyennes, les capacités d’action tant individuelles que collectives. La capacité pour chacun de se projeter dans une vie réussie, répondant à la fois ses motivations mais également aux exigences de durabilité est la condition d’une transition écologique, sociale et citoyenne.Paris 2015
La conférence pour le climat aura lieu au Bourget en décembre 2015. Un évènement de première importance… Pourtant la négociation climat en elle-même, avec sa complexité technique et sa visée de long terme, ne bénéficie pas de l’attention de l’opinion publique. Nous sommes tous concernés, par le défi climatique, mais n’accordons pas tous le même degré de confiance aux décideurs étatiques et aux institutions internationales… De fait, les fortes oppositions entre pays et l’absence de vision commune de ce que serait un développement réussi, sobre en carbone et résilient, équitable, accessible à chaque pays de la planète, sont autant d’obstacles à l’attention citoyenne sur ces sujet. Dans la perspective de la COP 21, les parties prenantes de Our life 21 convient les citoyens à construire ensemble leur vision de l’avenir. Un avenir posé comme durable ET désirable, répondant aux exigences environnementales liées aux contraintes sur les ressources, mais également aux aspirations sociales, politiques et culturelles de chacun. L’exercice sera ouvert à d’autres équipe, en Chine, en Algérie, au Pérou, au Sénégal… Pour co-construire, en vue de la Conférence Climat de 2015 et plus largement, un mandat citoyen, reposant sur des engagements, une ambition partagée et sachant résonner à l’échelle internationale. Crédits photos : 1 et 3 : Collectif ARGOS. / 2, 4 et 5 : 4D Les parties prenantes du projet Our Life 21 en France : 4D, la Ligue de l’Enseignement, Prioriterre, le CFSI, les Petits Débrouillards, Climates.Vous avez dit : “modes de vie” ?
Les contraintes liées aux limites de la planète induisent de nouvelles règles communes : sobriété des comportements, efficacité des modes de production et de consommation, réorientation du système fiscal et donc du système de redistribution… La réponse au défi environnemental, notamment énergétique et climatique, sera ainsi un facteur majeur d’évolution des modes de vie. Un facteur parmi d’autres, car le monde bouge : mondialisé, ouvert, interculturel, connecté, créatif… Par « modes de vie », nous entendons la prise en compte de fonctions qui structurent notre quotidien : se loger, se déplacer, se nourrir, se vêtir, travailler, échanger, se divertir etc. Mais également des valeurs, représentations du monde et de soi qui nous traversent individuellement et qui nous rassemblent ; autant de dimensions sociologiques, psychologiques et culturelles. Ces usages et valeurs sont conditionnés par un contexte nourri de politiques publiques, et plus généralement d’offres publiques et privées, de biens et de services. OUR LIFE 21 repose sur une hypothèse : un avenir durable et désirable est possible. Cette affirmation n’est pas anodine, les exigences sont réelles, nos ressources naturelles sont limitées, mais nous voulons tous, autant que nous sommes bien vivre. Cela ne se fera pas sans une démarche partagée d’élaboration des politiques d’intérêt général, impliquant l’ensemble des parties prenantes. L’objectif : l’affirmation de nouvelles sources de satisfaction accessible à tous.Dès lors que nous optons pour la durabilité, quels pourront être nos modes de vie en 2050? Plus solidaires, plus mobiles… ? Quels seront les critères de réussite, les intelligences recherchées, les organisations sociales qui domineront, les filières qui se développeront, les partenariats publics-privé sur les territoires…? La projection de chacun dans une vie réussie est la condition essentielle d’une transition écologique et sociale acceptée et non subie. Cela pose régulièrement la question de l’acceptabilité sociale de la transition. A quelles conditions accepte-t-on les changements ? Quand ils sont choisis voire désirés… Parce qu’ils s’inscrivent dans un projet de société qui remporte l’adhésion. OUR LIFE 21 est une démarche résolument propositionnelle : les citoyens sont invités à exprimer leur vision du futur, un futur qui répond à leurs aspirations. Les partenaires partagent l’ambition d’un développement humain, respectueux des différences, soucieux de développer de nouvelles formes de relations sociales… Afin, dans un monde fini où nos ressources sont limitées, d’envisager un infini de possibilités, pour chacun; Afin d’ouvrir l’imaginaire sur le monde de demain, de se réapproprier l’avenir, dont nous avons tant besoin. La valorisation des pratiques et des innovations A travers Our Life 21, les parties prenantes, organisations, citoyens, s’attèlent à montrer et valoriser les graines de la transition, innovantes et dynamiques, conduites au cœur des territoires, qui esquissent les voies de nouveaux modes de développement, permettant la maîtrise du changement climatique et préparant un monde durable. Une nouvelle vision d’une négociation climat gagnant-gagnant Le changement climatique et les contraintes sur nos ressources naturelles imposent à l’humanité une nouvelle solidarité planétaire et en même temps une puissante évolution des modes de vie. Au Nord, au Sud, en ville comme en milieu rural, les modes de vie, aussi différenciés soient-ils, font partie d’un même monde, unique, limité, et sont, par là, indissociablement liés. Malgré les apparences, le changement climatique lie définitivement les peuples entre eux. L’évolution des modes de vie doit être compatible avec l’aspiration au développement de tous les peuples de la planète, avec la finitude des ressources naturelles et avec la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre. Selon les conditions spécifiques des pays, cette compatibilité devra être équitable. Our Life 21 envisage donc une nouvelle éthique de la gouvernance internationale. A travers la transformation nécessaire des modes de vie et de production, se pose la question de la responsabilité des acteurs au sens large. En exprimant leur engagement, ils contribueront à la construction de nouvelles solidarités et coopération, à l’émergence d’un consensus sur une responsabilité commune et à l’acceptation de nouvelles normes d’autorité.