Afin de mieux comprendre la manière dont l’opinion mondiale perçoit les risques liés au changement climatique et pour contribuer à faire avancer le débat et les solutions en la matière, AXA a sollicité l’Institut Ipsos pour mettre en place un observatoire international des risques climatiques. Le but est de faire le point sur la manière dont le changement climatique est désormais perçu. Est-ce à présent une réalité aux yeux des individus ou sont-ils toujours sceptiques ? Ont-ils conscience de la responsabilité humaine dans le processus de réchauffement ? Connaissent-ils l’ensemble des conséquences possibles du changement climatique ? Y ont-ils déjà été eux-mêmes confrontés ? Sont-ils inquiets pour eux-mêmes et pour leur famille par leur possible survenue ? Qui porte la responsabilité du changement climatique ? Et qui sont les acteurs qui ont la responsabilité de réduire les risques causés par ce changement ? Les compagnies d’assurance ont-elles un rôle à jouer ? Si oui lequel ?
C’est pour répondre à l’ensemble de ces questions qu’Ipsos a interrogé du 5 juillet au 6 août 2012 plus de 13000 personnes âgées de 18 ans et plus et résidant dans 13 pays du monde : la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, la Suisse, l’Espagne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Mexique, le Japon, Hong-Kong, l’Indonésie et la Turquie. Principaux enseignements de ce sondage Le changement du climat est désormais avéré aux yeux de l’opinion : 88% des sondés ont le sentiment que notre climat a changé au cours des 20 dernières années. Près de la moitié (48%) a même le sentiment que c’est « tout à fait » le cas. Le Mexique, l’Indonésie ou Hong Kong sont parmi les pays ou territoires sondés dans le cadre de cette enquête ceux dont les habitants ont le plus le sentiment que le climat a changé. Ils sont aussi parmi les plus vulnérables aux événements climatiques extrêmes. Plus qu’un ressenti, le changement climatique est scientifiquement prouvé aux yeux d’une majorité. Pour plus de trois personnes interrogées sur quatre, le changement climatique a été scientifiquement prouvé (77%). Les populations en sont d’autant plus convaincues qu’elles vivent dans des zones particulièrement vulnérables aux évènements climatiques extrêmes. Il ne subsiste par ailleurs guère de doutes quant à la cause principale du changement climatique : 82% d’entre eux considèrent qu’il est dû en grande partie à l’activité humaine. Seuls 18% pensent au contraire qu’il est dû en grande partie à des facteurs naturels. Interrogés sur la situation de leur région face au changement climatique, 73% des répondants disent avoir constaté un tel phénomène. Les Mexicains (98%) et les Indonésiens (94%) sont les interviewés qui ont le plus constaté un changement de climat dans leur région. Les sondés se montrent d’ailleurs pour une majorité déjà impactés dans leur vie quotidienne ou craignent de l’être dans un futur proche, en particulier en ce qui concerne leur confort personnel (30% estiment qu’il est déjà affecté et 34% qu’il pourrait l’être dans un futur proche) et leur santé (21% déjà et 36% dans un futur proche). Cette prise de conscience de la réalité du changement climatique génère de l’inquiétude : 86% des répondants se disent inquiets des effets possibles de ce changement du climat, dont 42% « tout à fait ». A l’échelle nationale, les répondants sont particulièrement soucieux en Turquie (97% dont 77% de « très inquiets »), au Mexique (99% dont 76% de « très inquiets ») et en Indonésie (97% dont 67% de « très inquiets »). Dans ces pays où les effets du changement climatique sont déjà tangibles, on redoute le pire. La responsabilité du changement climatique est collective : elle incombe certes en premier lieu aux pays développés (91% les jugent responsables), aux entreprises du secteur de l’énergie (91%) et aux entreprises industrielles (88%), mais les sondés n’exonèrent pas pour autant de leurs responsabilités les pays émergents (jugés par 85% responsables), y compris lorsque les répondants sont eux-mêmes ressortissants des nouvelles économies. D’ailleurs, 85% des répondants jugent que leur propre gouvernement / pays est responsable. Aux yeux des personnes interrogées, les gouvernements sont collectivement responsables : 81% considèrent qu’ils ne prennent pas aujourd’hui suffisamment de mesures pour traiter les risques liés au changement climatique. Les répondants sont convaincus que des solutions existent : 88% d’entre eux considèrent que nous pouvons trouver des solutions novatrices pour réduire l’impact du changement climatique. Seuls 12% de répondants fatalistes considèrent au contraire que l’on ne peut rien faire. C’est dans les pays parmi les plus touchés par les conséquences du changement climatique que l’on affiche l’attitude la plus volontariste : au Mexique, 98% des répondants sont convaincus que des solutions existent. C’est également le cas de 97% des Indonésiens, de 94% des Espagnols, 93% des Italiens et 92% des Turcs. Les personnes interrogées considèrent que si la responsabilité est collective, les solutions elles aussi doivent l’être : une large majorité de sondés considère que « tous les pays devraient fournir les mêmes efforts pour résoudre les problèmes liés au changement climatique » (83%) et ils n’exonèrent aucun des acteurs évoqués de leurs responsabilités. Dans ce contexte, les compagnies d’assurance ont un rôle à jouer : elles peuvent aider les citoyens-consommateurs à s’adapter aux conséquences du changement climatique. Aux yeux d’une majorité de répondants (57%), les compagnies d’assurance ont la capacité d’aider les gens à s’adapter aux conséquences possibles du changement climatique, que ce soit par le biais de produits et polices d’assurances incitatives, à la recherche ou à l’enseignement par exemple. Interrogés sur les actions que les compagnies d’assurance devraient selon eux entreprendre en priorité à l’égard des risques climatiques, les sondés attendent avant tout d’elles qu’elles proposent des nouveaux produits d’assurance qui incitent à des comportements plus respectueux de l’environnement.
L’opinion mondiale s’inquiète du réchauffement climatique
Opinion mondiale… sans l’Inde, la Chine, la Russie, le continent Africain et l’Amérique du Sud..