Après la condamnation récente de Total Énergies pour greenwashing, un collectif d’associations lance l’Observatoire Citoyen de la Publicité (OCP), un outil de signalement participatif des contenus publicitaires abusifs. Cette initiative inédite vise l’implication des citoyens dans le débat sur la réforme de la régulation des contenus publicitaires.

7 associations fondatrice de l’OCP
Sept Associations membres fondatrices de l’OCP :
- Communication & Démocratie,
- HOP – Halte à l’Obsolescence Programmée,
- Institut Veblen,
- Les Amis de la Terre – France,
- Résistance à l’Agression Publicitaire,
- Sherpa,
- Zéro Waste France

Ces associations se sont engagées en faveur de la transformation de l’économie, de l’écologie politique, de la lutte contre l’impunité des multinationales et de la régulation de la publicité lancent l’Observatoire Citoyen de la Publicité (OCP) avec 13 partenaires, incluant des associations de consommateurs et des influenceurs spécialisés.
Douze partenaires
Organisations partenaires de l’OCP :
- Alerte Greenwashing,
- Alternatiba,
- Association Addictions France,
- La Confédération Syndicale des Familles,
- Éclaircies,
- Observatoire des Multinationales,
- Paye Ton Influence,
- Pépites Sexistes,
- Perles de greenwashing,
- Quota Climat,
- Reclaim Finance,
- Réseau Action Climat

Un rapport interministériel favorable au renforcement de la régulation de la publicité
Le rapport des inspections générales des finances (IGF), de la culture (IGAC) et du développement durable (IGEDD) intitulé « Contribution et régulation de la publicité pour une consommation plus durable », révélé dans la presse le 25 mars 2025, a été publié par le gouvernement en septembre 2025.
Le rapport proprement dit (40 pages) conclut sans équivoque que la publicité actuelle, concentrée sur des produits néfastes pour l’environnement et la santé, est défavorable à la consommation durable et que la régulation actuelle (autorégulation incluse) est insuffisante.
Il élabore une feuille de route assortie de recommandations, développées dans un plan détaillé
(30 pages) comprenant 13 propositions et un calendrier pour sa mise en œuvre. L’ensemble est
soutenu par 8 Annexes thématiques totalisant 375 pages. Les auteurs du rapport proposent notamment de :
- confier la coordination et le pilotage d’une politique globale de régulation de la communication commerciale au Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) (proposition 1)
- renforcer les interdictions sectorielles : améliorer celles introduites par la loi Climat et résilience et pas encore mises en application (sur les énergies fossiles et certains véhicules thermiques) et leur ajouter celle pour les vols courts en avion ou à haute intensité carbone (proposition 13)
- encadrer l’autorégulation par la loi et mettre l’ Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) sous supervision de l’ARCOM (proposition 7)
- renforcer l’information du consommateur, notamment en rendant le Nutri-Score obligatoire dans les publicités et in fine, en mettant fin aux obligations de mentions légales (propositions 8, 9, 10 et 11)
- renforcer les moyens de régulation de la publicité en ligne et des activités des grandes plateformes à travers la révision, à l’échelle européenne, des directives E-Commerce, DMA et SMA
Les inspections générales des trois ministères précités avaient été missionnées par le premier ministre Gabriel Attal en juillet 2024 pour « [évaluer] l’impact de la publicité sur les comportements de consommation et de l’efficacité de la régulation des communications commerciales (CC) au regard des enjeux environnementaux ». Elles ont abouti à leur rapport en décembre 2024.
Comment ça marche ?
l’OCP permet à chaque citoyen de signaler, par un formulaire simple, une publicité qu’il considère abusive en raison d’un discours incitant à la surconsommation, trompeur sur le plan écologique et social ou véhiculant des stéréotypes dégradants.
L’équipe permanente de l’OCP publie ensuite les signalements considérés comme recevables (Publicités signalées) su la base des critères objectifs rendus publics (Notre méthode). Les organisations membres et partenaires de l’ OCP peuvent alors produire une analyse approfondie des campagnes épinglées et les rendre publiques (Nos analyses).

L’OCP publiera chaque année un rapport d’activité. Son objectif est de construire une critique collective des discours véhiculés par les marques et d’interpeller les pouvoirs publics pour faire évoluer les règles qui les encadrent.
Reprendre le contrôle sur les discours publicitaires permet de participer concrètement à l’émergence d’une consommation et d’une société plus responsables.

Page d’une analyse : l’exemple de la campagne de Shein
Le lancement de cet Observatoire intervient peu après après la publication officielle du rapport des inspections générales des finances (IGF), de la culture (IGAC) et du développement durable (IGEDD), intitulé « Contribution et régulation de la publicité pour une consommation plus durable ».
Très critique du secteur publicitaire, ce rapport inclut de nombreuses propositions de réformes sur lesquelles la réaction de l’exécutif tarde à se concrétiser.



