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Nous avons besoin d’une « Recivilisation » pour un futur durable qui intégre la finitude du monde

Un livre de Dominique BIDOOU

« Nous n’habitons pas la même planète que nos aïeux, la leur était immense, la nôtre est petite » disait Bertrand de Jouvenel. Il aurait pu ajouter bien d’autres différences : vieillissement de la population, urgence climatique, menace sur la biodiversité, nouveaux équilibres géopolitiques, révolution des nouvelles technologies, etc. Nous avons besoin d’un nouveau mode de penser pour engager une « recivilisation », un nouveau modèle de société, intégrant pleinement la finitude du monde. Recivilisation : pour un futur durable, un livre de Dominique BIDOU.

Extrait

« La décroissance, la sobriété, la frugalité ne sont que des discours, inaudibles par tous ceux encore séduits par les anciens mythes. Les nouveaux, à créer, devront intégrer l’air du temps tout en offrant un espace de rêve pour que nos imaginaires puissent prospérer, et une perspective de dépassement, une voie pour atteindre de nouveaux sommets. Des mythes qui s’adressent à notre sensibilité, “moteur de l’intelligence” selon Paul Valéry, des mythes, qui nous aideront à prendre de la distance par rapport au monde d’hier qui nous envahit encore l’esprit. »

Présentation

Notre civilisation est affectée profondément par le vieillissement de la population, l’urgence climatique, l’érosion de la biodiversité, les nouveaux équilibres géopolitiques, la révolution des nouvelles technologies, etc. Elle est aujourd’hui confrontée à un grand désarroi, dont les symptômes sont notamment la peur du déclassement et l’anxiété face au futur. La « décivilisation » en est le fruit.

Nous avons besoin d’un nouveau mode de penser pour engager une « recivilisation ». Un nouveau modèle de société, intégrant pleinement la finitude du monde, et appelé à se substituer progressivement à l’ancien modèle, fondé sur le principe d’un monde infini.

Une nouvelle civilisation, pour ne pas subir les changements que nous devons affronter mais tenter de les piloter et donner un sens au mot « progrès » dans le contexte qui s’annonce.

Comment substituer un nouvel imaginaire à celui dont nous avons hérité, marqué par les Trente Glorieuses et les rêves qu’elles ont suscités ? Tel est l’objet de Recivilisation, une invitation à participer activement à cette aventure.

Changer, pour vivre mieux.

Introduction : Un nouvel imaginaire pour le XXIe siècle

Le changement de société se manifeste de multiples manières. Climat, ressources en tension, intelligence artificielle, géopolitique, vieillissement, migrations …

Des phénomènes lourds qui s’imposent à nous et nous donnent souvent un sentiment d’impuissance. « C’était mieux avant » en est la traduction dans certains esprits, une nostalgie qui nous empêche d’aborder le futur avec espoir et détermination.

Dommage, car le changement offre l’occasion de repartir sur de nouvelles bases, et de mobiliser une nouvelle énergie. Il faut pour cela abandonner les codes du monde d’hier, les références à l’aune desquelles nous jugeons les événements et les perspectives qui s’offrent à nous. Nous devons en adopter de nouveaux, qui permettent d’appréhender le monde du XXIe siècle.

Tant que nous vivrons avec les codes du passé, tout changement apparaîtra comme une restriction, un frein à la créativité, une atteinte aux libertés, et en définitive une punition.

Sentiment aggravé par un discours écologiste inspiré par la morale, la culpabilité, et parfois la honte.

Les nouveaux codes ne sont pas écrits, il nous faut les imaginer collectivement à partir d’une vision du futur que nous voulons, et de l’imaginaire qui le représente. Un imaginaire qui suscite l’adhésion du plus grand nombre, et qui donne envie de s’engager.

Dans son livre « Le jardin planétaire1 », le paysagiste Gilles Clément nous propose une formule qui pourrait être utilement transposée dans cette recherche de nouveaux codes.

« Faire AVEC le plus possible, CONTRE le moins possible ».

Recherchons les amorces de ces nouveaux codes en gestation dans la société, ils sont nombreux et encore fragiles, et favorisons leur développement. Cela vaudra bien mieux que d’en imposer d’en haut, que ce soit de l’État, des militants ou d’autres sachants. Des codes enracinés dans la société pour avancer vers le monde de demain.

Confrontés aux anciens codes, aux imaginaires hérités des temps d’abondance, les porteurs du changement se sont enfermés dans un discours maladroit, privilégiant une approche moralisatrice qui a permis de les caricaturer en donneurs de leçons, en ennemis du progrès, voire en Amish.

La qualité de la vie, pourtant un des moteurs de l’écologie à ses débuts politiques, qui touchait tout le monde, a été progressivement abandonnée au profit de la survie de la planète. Une position défensive de lutte pour éviter les catastrophes, qui n’a pas porté les fruits attendus.

Il faut offrir des perspectives attrayantes pour entrer gaillardement dans le XXIe siècle, avec un imaginaire renouvelé qui intègre les enjeux d’aujourd’hui.

Adopter un nouveau mode de pensée pour trouver le sens de l’histoire à cette étape clé de l’aventure humaine. « Nous n’habitons pas la même planète que nos aïeux, la leur était immense, la nôtre est petite », nous dit Bertrand de Jouvenel2. Nous ne pouvons plus raisonner comme avant.

Nous ne partons pas de rien. De nombreuses initiatives sont prises ici et là, notamment dans les entreprises. Malgré les puissantes oppositions de l’ancien monde, le mouvement est engagé, encore timide mais plein de promesses. Il est irréversible.

A propos de l’auteur : Dominique Bidou

donner l’envie du développement durable

Consultant en développement durable, Ingénieur et démographe de formation, membre associé de l’académie d’architecture, membre du Cercle « Entreprises et Santé », Dominique BIDOU a acquis la conviction que pour mobiliser nos concitoyens pour le développement durable, il ne faut ni leur donner de leçons, ni les culpabiliser, mais leur en donner envie.



Il fut notamment directeur au ministère de l’environnement, membre du Conseil général des Ponts et chaussées au ministère de l’Equipement, président de l’association HQE (haute qualité environnementale) et président du Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB, www.bruit.fr).
Il est l’auteur de nombreux articles sur le développement durable, notamment en relation avec les questions d’aménagement et de construction, et de plusieurs ouvrages sur le développement durable.

  1. Publié chez Albin Michel, 1999. ↩︎
  2. Dans Arcadie, essais sur le mieux vivre, ©S.E.D.E.I.S., 1968. ↩︎

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