Survival International organise le premier “contre-congrès” international sur la conservation de la nature pour dénoncer “le plus grand accaparement de terres du monde”. Le premier grand congrès international qui s’intéressera à la manière de décoloniser la conservation de la nature, “Notre terre, notre nature”, aura lieu à Marseille, en France, le 2 septembre 2021, juste avant le Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tiendra dans la même ville.
Lors de ce congrès, des représentants et des intervenants autochtones de quelques 18 pays partageront des preuves et des témoignages de première main sur le vol des terres, ainsi que les atrocités commises au nom de la conservation de la nature, et présenteront un modèle pour une conservation de la nature alternative.
“Notre terre, notre nature”, soutenu par Minority Rights Group, Rainforest Foundation UK, Survie, Attac et Survival International, entre autres, mettra en lumière l’opposition mondiale aux tentatives de gouvernements, de l’industrie de la conservation et de grandes ONG de transformer 30 % de la planète en “aires protégées” (“30×30”). Elle remettra également en question l’idée des “Solutions fondés sur la nature”, qui posent une valeur marchande sur la nature et constituent une fausse solution pour lutter contre le changement climatique.
“Notre terre, notre nature”, du 2 au 3 septembre 2021 à Coco Velten, 16 rue Bernard du Bois, Marseille. La participation en ligne sera également possible. – Inscrivez-vous ici Parmi les intervenants figureront : • Pranab Doley and Birendra Mahato, militants autochtones du parc national de Kaziranga en Inde et du parc national de Chitwan au Népal, qui exposeront les atrocités qui se cachent derrière la conservation de la nature sur leurs terres ; • Guillaume Blanc, historien et maître de conférence, auteur de L’invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain paru chez Flammarion ; • Ludovic Pierre, co-fondateur de Jeunesse Autochtone de Guyane; • John Vidal, ancien rédacteur en chef des questions environnementales au Guardian ; • Lottie Cunningham Wren, défenseuse des droits autochtones au Nicaragua, lauréate du prix Right Livelihood 2020 ; • Victoria Tauli Corpuz, Tebtebba et ancienne Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ; • Blaise Mudodosi Muhigwa, avocat et juriste environnemental congolais ; • Dina Gilio-Whitaker, USA, maîtresse de conférences en études amérindiennes à la California State University San Marcos et éducatrice indépendante, notamment en politique environnementale amérindienne ; • Archana Soreng, activiste khadia et membre du Groupe consultatif de la jeunesse du Secrétaire général des Nations unies sur les changements climatiques.
Caroline Pearce, directrice internationale de Survival International, a déclaré aujourd’hui : « Les arguments en faveur des 30×30 et des SfN sont un #GrandMensongeVert. Les aires protégées n’apportent aucune solution à la crise climatique, à la perte de biodiversité ou aux pandémies, et ont déjà dépouillé des millions de personnes de leurs moyens de subsistance durables, de leurs terres et de leurs vies. Le projet des 30×30 est susceptible de nuire à des centaines de millions de personnes supplémentaires, y compris aux peuples autochtones dont la voix est réduite au silence par l’industrie de la conservation de la nature. »“Notre terre, notre nature” brisera ce silence et offrira une tribune (en personne ou par visioconférence) à des représentants locaux, des militants autochtones, ainsi que des universitaires et scientifiques de tous les continents. Il mettra le Congrès mondial de la nature au défi d’abandonner les 30×30 et les SfN au profit d’approches qui placent les peuples et la justice sociale au centre de la conservation de la nature. “Notre terre, notre nature” sera diffusé en ligne dans le monde entier. Le congrès sera inauguré par Fiore Longo, responsable de la campagne “Décoloniser la protection de la nature” de Survival, qui a déclaré aujourd’hui : « Les meilleurs gardiens du monde naturel sont les peuples autochtones, dont les territoires abritent aujourd’hui environ 80 % de la biodiversité mondiale. Mais ce sont eux qui sont chassés de ces terres par une industrie de la conservation de la nature de plus en plus militarisée, qui s’associe à des intérêts commerciaux qui saccagent la Terre au nom du profit. Le projet des 30 % représente le plus grand accaparement de terres de l’histoire ; il est fondamentalement colonialiste et raciste, et il doit être empêché. »
“Notre terre, notre nature”, du 2 au 3 septembre 2021 à Coco Velten, 16 rue Bernard du Bois, Marseille. La participation en ligne sera également possible. – Inscrivez-vous ici Parmi les intervenants figureront : • Pranab Doley and Birendra Mahato, militants autochtones du parc national de Kaziranga en Inde et du parc national de Chitwan au Népal, qui exposeront les atrocités qui se cachent derrière la conservation de la nature sur leurs terres ; • Guillaume Blanc, historien et maître de conférence, auteur de L’invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain paru chez Flammarion ; • Ludovic Pierre, co-fondateur de Jeunesse Autochtone de Guyane; • John Vidal, ancien rédacteur en chef des questions environnementales au Guardian ; • Lottie Cunningham Wren, défenseuse des droits autochtones au Nicaragua, lauréate du prix Right Livelihood 2020 ; • Victoria Tauli Corpuz, Tebtebba et ancienne Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ; • Blaise Mudodosi Muhigwa, avocat et juriste environnemental congolais ; • Dina Gilio-Whitaker, USA, maîtresse de conférences en études amérindiennes à la California State University San Marcos et éducatrice indépendante, notamment en politique environnementale amérindienne ; • Archana Soreng, activiste khadia et membre du Groupe consultatif de la jeunesse du Secrétaire général des Nations unies sur les changements climatiques.
Décoloniser la protection de la nature
Les peuples autochtones sont les meilleurs gardiens de la nature Il est prouvé que les peuples autochtones comprennent et gèrent leur environnement mieux que quiconque. Ce sont 80 % de la biodiversité sur Terre qui se trouvent sur des territoires autochtones et, lorsque les droits des peuples autochtones sur leurs territoires sont garantis, ils obtiennent des résultats de conservation de la nature au moins égaux, sinon meilleurs, à une fraction du coût des programmes de préservation conventionnels. Mais en Afrique et en Asie, les gouvernements et les ONG volent de vastes étendues de terres aux populations autochtones et aux communautés locales en prétendant à tort que cela est nécessaire à la conservation ou protection de la nature. Ils qualifient ensuite les terres volées » d’aire protégée » ou de “parc national” et empêchent les habitants originaux d’y pénétrer, parfois en ayant recours à un niveau de violence choquant. Alors que les touristes et d’autres étrangers y sont accueillis, les écogardes et les gardes des parcs brûlent les maisons des populations locales, volent des biens et vandalisent les propriétés ; ils frappent, torturent, violent et tuent les populations locales en toute impunité. Si cela vous semble difficile à croire, regardez ces témoignages vidéo de personnes autochtones qui en ont fait l’expérience directe .