Un investissement de 30 milliards de dollars par an — représentant moins de 7 % des 480 milliards de dollars de subventions globales annuelles aux combustibles fossiles — dans l’initiative en matière de conservation des forêts REDD+ peut accélérer la transition mondiale vers une croissance verte et durable et assurer le bien-être à long terme de dizaines de millions d’individus dans les pays en développement, selon un nouveau rapport publié aujourd’hui.
Mettre en valeur le capital naturel : le soutien que l’initiative REDD+ peut apporter à l’économie verte, un rapport du Groupe d’experts international sur la gestion durable des ressources et du programme ONU-REDD, décrit comment l’intégration de programmes REDD+ dans une approche en faveur d’une économie verte peut conserver, voire accroître, les avantages économiques et sociaux que les forêts procurent à la société humaine.
Le rapport du Groupe d’experts international établit des recommandations sur la mise en œuvre de la nouvelle approche intégrée REDD+ et Économie verte, notamment une meilleure coordination, un engagement plus important du secteur privé, une modification des cadres d’incitation fiscale, un plus grand accent sur l’assistance accordée aux décideurs politiques pour comprendre le rôle joué par les forêts dans le soutien des économies et un partage équitable des avantages. Le rapport souligne en particulier la nécessité d’une approche fondée sur les droits afin de veiller à ce que les avantages aillent aux pauvres des zones rurales.
L’initiative REDD (réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement) est l’approche qui vise à diminuer les émissions de gaz à effet de serre causées par la déforestation et la dégradation des forêts – estimées à plus de 20 % du total mondial – par les paiements des services. L’initiative REDD+ est une approche élargie qui comprend la conservation et la gestion durable des forêts ainsi que l’accroissement des stocks de carbone forestiers.
Les forêts contribuent aux moyens de subsistance de 1,6 milliard d’individus, la valeur des services écosystémiques des forêts tropicales ayant été estimée, en moyenne, à 6 120 dollars par hectare par an. Malgré ces avantages économiques, la perte de superficie forestière a atteint, en moyenne, 13 millions d’hectares par an entre 2000 et 2010, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette défaillance des marchés et des politiques compromettra le développement durable en détruisant le capital naturel qui soutient tant d’économies.
Le rapport affirme qu’une intégration de REDD+ dans l’ensemble des processus de planification économique est essentielle, la déforestation et la dégradation des forêts étant déterminées par les modes de consommation dans pratiquement tous les secteurs de l’économie. Les innovations en matière d’économie verte résultant de l’initiative REDD+ peuvent accroître l’efficacité des ressources dans un grand nombre de ces secteurs.
L’initiative REDD+ est jusqu’à présent financée à hauteur d’un montant total de 6,27 milliards de dollars. Toutefois, selon les estimations, 30 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année à partir de 2020. Le rapport du Groupe d’experts international cherche à encourager la mise en place de ce financement en démontrant que les approches REDD+ peuvent soutenir le développement économique et augmenter les rendements à long terme des investissements.
Le rapport montre comment des activités soutenues par l’initiative REDD+ peuvent être conçues de manière à augmenter les revenus par un accroissement des rendements des terres cultivées, la mise en place de nouvelles industries vertes, la promotion d’un écotourisme dérivé des forêts et une hausse de la production durable de marchandises pour lesquelles la demande augmente. Par exemple, un programme d’incitation en matière de gestion durable des forêts pourrait créer jusqu’à 16 millions d’emplois supplémentaires au niveau mondial. Parallèlement, la restauration de seulement 15 % des forêts dégradées peut doubler les revenus des ménages dans les zones rurales des pays en développement, comme le montre un exemple concernant la République-Unie de Tanzanie cité dans le rapport.
Il indique également qu’un nombre croissant de pays disposent de plans de croissance en faveur d’une économie verte qui définissent clairement les activités en matière de protection des forêts et d’autres formes de capital naturel.
Le programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (ONU-REDD) – mis en œuvre conjointement par la FAO, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le PNUE – soutient les efforts pour la préparation de REDD+ dans 49 pays partenaires en Afrique, en Asie-Pacifique et en Amérique latine.
– M. Achim Steiner, Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a déclaré : « La véritable valeur des forêts est révélée lorsque les processus décisionnels nationaux et locaux sont orientés vers des investissements dans le capital naturel, soutenant les moyens de subsistance et réalisant une croissance économique durable. Les services écosystémiques fournis par les forêts tropicales sont estimés à environ 6 120 dollars par hectare par an. Malgré cet argument macroéconomique de poids, les pertes forestières annuelles totales s’élèvent, en moyenne, à 13 millions d’hectares par an – ce qui est équivalent à la surface d’un terrain de football détruit toutes les trois secondes. »
« REDD+ est un projet audacieux qui offre aux pays une opportunité de suivre une voie de développement plus durable par le biais de la conservation, de la restauration et de la gestion durable des forêts. Nous devons mettre en place les conditions requises permettant à l’initiative REDD+ de porter ses fruits, allant de la bonne gouvernance et de politiques de financement durables à la répartition équitable des avantages. Ces conditions constituent les fondements-mêmes d’une économie verte inclusive, » a-t-il ajouté.
– M. Kuntoro Mangkusubroto, Chef du Groupe présidentiel pour la mise en œuvre du contrôle et de la supervision du développement, a déclaré : « l’initiative REDD est un point de départ pour responsabiliser les citoyens et les amener à être de bons intendants afin de construire une Indonésie plus durable, équitable et économiquement viable … grâce aux partenariats, à la concertation et à la collaboration, [nous donnons] à l’Indonésie et aux indonésiens les moyens de prendre les choses en mains et de les faire avancer. »
Ressources
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Créé en 1972, le PNUE a pour mission de montrer le chemin et d’encourager la coopération pour protéger l’environnement. Il se doit aussi d’être une source d’inspiration et d’information pour les États et les populations et un instrument de facilitation leur permettant d’améliorer la qualité de vie sans compromettre celle des générations à venir. Voir le site Internet : http://www.unep.orgÀ propos du programme ONU-REDD
Lancé en 2008, le programme ONU-REDD est un programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD) dans les pays en développement. Il s’appuie sur le rôle rassembleur et l’expertise technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Le programme soutient des efforts nationaux pour la préparation de REDD+ dans 49 pays partenaires situés en Afrique, en Asie-Pacifique et en Amérique latine. Voir le site Internet : www.un-redd.orgÀ propos du Groupe d’experts international sur la gestion durable des ressources
Le Groupe d’experts international sur la gestion durable des ressources a été créé en 2007 pour établir des évaluations scientifiques indépendantes, cohérentes et faisant autorité sur l’utilisation durable des ressources naturelles et l’impact sur l’environnement de l’utilisation des ressources tout au long de leur cycle de vie. En fournissant des informations à jour et les meilleures données scientifiques disponibles, le Groupe d’experts international contribue à une meilleure compréhension des moyens de dissocier le développement humain et la croissance économique de la dégradation de l’environnement. Le PNUE héberge le secrétariat du Groupe. – http://www.unep.org/resourcepanel/