L’Etude porte sur les 17 filières stratégiques suivantes : 1. Biomasse (valorisation énergétique) 2. Biomasse (valorisation matériaux) 3. Biocarburants 4. Chimie verte (dont chimie biomasse) 5. Recyclage des déchets à haute valeur ajoutée 6. Eolien, dont off-shore 7. Energies Marines 8. Géothermie 9. Captage et stockage de CO2 10. Photovoltaïque 11. Véhicules électriques 12. Stockage d’énergie / Batteries 13. Métrologie – instrumentation 14. Optimisation des procédés industriels 15. Logistique et gestion de flux 16. Réseaux énergétiques intelligents (smart grids) 17. Efficacité énergétique dans le bâtiment
La sortie de la crise financière et économique actuelle passera par le développement d’un nouveau modèle de croissance permettant de répondre au défi climatique et, plus globalement, de développer des nouveaux modes de consommation et de production beaucoup plus sobres en ressources naturelles. En effet, la sortie de crise fera réapparaître les tensions sur les matières premières que le monde a connues en 2007, prémisses d’une situation qui ne fera que s’amplifier lorsque les pays émergents reprendront leur rythme de croissance antérieur, dans un contexte de reprise mondiale généralisée. L’analyse du contenu des plans de relance montre que les responsables politiques et économiques de la plupart des pays du monde en sont aujourd’hui convaincus, ce qui les a conduits à concentrer, de manière relativement homogène, leurs efforts budgétaires et financiers sur un certain nombre de filières qualifiées de « vertes », dont le développement simultané doit soutenir ce qu’on appelle également la « croissance verte ». Bien qu’il n’existe aujourd’hui ni une liste exhaustive de ces filières, ni une définition précise de cette « croissance verte », il est nécessaire d’élaborer rapidement des politiques publiques vigoureuses et cohérentes pour développer dans notre pays ces nouvelles filières sans lesquelles non seulement nous risquons de sortir moins vite de la crise, mais surtout de perdre définitivement notre place sur la scène économique mondiale.
1 Filières retenues dans le périmètre de l’étude
En croisant notamment les choix faits dans les différents plans de relance, nous avons retenu dans notre champ d’analyse la plupart des filières dont le développement est nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le domaine de l’énergie, c’est-à-dire les « NTE » (nouvelles technologies de l’énergie) : énergies renouvelables, smart grid (réseaux intelligents) et captage et stockage du CO2. Nous avons également sélectionné les filières qui ont un impact sur la lutte contre le changement climatique parce qu’elles réduisent les besoins d’énergie : efficacité énergétique dans le bâtiment, véhicules décarbonés et logistique. Par ailleurs, nous avons élargi notre champ d’analyse à des filières, sans lien direct avec l’énergie, mais qui sont des composantes efficaces de l’action pour réduire nos consommations de ressources naturelles et de matières premières : recyclage, chimie verte, métrologie, optimisation des procédés. Au total, le rapport concerne donc 17 filières, qu’il a fallu elles-mêmes segmenter pour pouvoir proposer des choix industriels stratégiques opérationnels et pertinents. Ce choix n’a pas l’ambition d’être exhaustif du fait des délais contraints de cette étude (2 mois et demi). Il serait probablement utile de le compléter par une analyse de quelques filières complémentaires, notamment dans le domaine de l’eau et des piles à combustible. Présentation des filières et de leur segmentation – 1. Biomasse Énergie : Chaleur domestique / Chaleur collective et industrielle / Électricité – 2. Biomasse Matériaux : Biomatériaux à maturité technologique / Biomatériaux émergents de niche – 3. Biocarburants : 1ère génération / 2ème génération / 3ème génération – 4. Chimie verte : Chimie fine et de spécialité / Chimie de base et intermédiaires chimiques – 5. Recyclage des déchets : Déchets des entreprises / Déchets ménagers et assimilés (DMA) / Déchets du BTP – 6. Eolien : Eolien terrestre / Eolien maritime / Eolien domestique (micro-éolien) – 7. Énergies marines : Hydrolienne / Marémotrice / Houlomotrice / Gradient de salinité / Thermique – 8. Géothermie : Profonde / Superficielle – 9. Photovoltaïque : Grosse couche / Couche mince / 3ème génération – 10. Véhicule décarboné : Véhicule thermique avancé / VHR / Véhicule électrique – 11. Stockage de l’énergie : Application stationnaire / portable / embarquée – 12. Optimisation procédés : A visée curative / préventive – 13. Captage et stockage du CO2 : Captage / Transport / Stockage – 14. Métrologie / Instrumentation : « Terrestre » / satellitaire – 15. Logistique et gestion de flux : Amont / Aval / Interne / Retour – 16. Réseau énergétique intelligent (smart grid) : Smart Home / Smart Metering / Infrastructures de réseau intelligentes – 17. Efficacité énergétique des bâtiments: Rénovation thermique / Appareils de chauffage / Gestion active de la performance énergétique2 Analyse des marchés et des forces et faiblesses des acteurs français
L’analyse filière par filière de l’état du marché, en tenant compte des segmentations, a permis de classer ces filières en fonction de leur maturité. Selon leur classement, les choix stratégiques sont plus ou moins ouverts, les marchés en phase de décollage ou de maturité étant souvent déjà entre les mains d’acteurs industriels aux situations bien assises alors que les secteurs en émergence laissent souvent plus de place à la créativité des start up et à l’apparition possible de nouveaux acteurs.
3 Positionnement stratégique des filières
Compte tenu de ces constats, tant sur la maturité de chaque filière que sur le positionnement actuel de l’industrie française, nous avons tenté de déterminer les forces et faiblesses de la situation française, tant en terme d’évolution des marchés que d’organisation des acteurs et de leur capacité actuelle ou potentielle à se positionner et à jouer un rôle majeur sur ces marchés. Le graphique suivant résume le croisement entre le potentiel de croissance de chaque marché et les forces de la France pour chaque filière, soit en termes de potentiel naturel (espace maritime ou couverture forestière, par exemple), soit en termes de potentiel industriel (PME innovantes, champions français, niveau de la recherche française…). Il permet de repérer visuellement : – les filières pour lesquelles la France a le plus de raisons de développer des actions industrielles vigoureuses parce qu’elle a la capacité de se positionner parmi les leaders mondiaux ; ce sont les filières qui sont positionnées dans la case C (« les moteurs »); – les filières qui méritent une attention particulière parce que leur marché est en croissance très forte et qu’il serait dommage que la France n’y soit pas présente, même sans viser une place de premier plan (case B, « les gisements ») ; – les filières pour lesquelles la France dispose d’atouts particulièrement significatifs qu’il ne faut pas gaspiller même si le marché semble un peu moins dynamique que pour d’autres filières (case F, « les relais ») ; – les filières pour lesquelles la France est aujourd’hui relativement mal positionnée alors que le marché est très prometteur (case A) ; si on décide de les faire passer dans les cases B ou C, cela va nécessiter une politique particulièrement volontariste ; – les filières pour lesquelles les efforts en termes de politique industrielle seront probablement plus limités (case E). Le classement des filières présenté dans le graphique suivant est donc particulièrement « sensible » et important. Il sera par conséquent nécessaire de valider le positionnement des filières sur les deux axes du graphe en approfondissant les éléments qui nous ont conduits à proposer ces positionnements. En outre, si le potentiel de croissance du marché est un indicateur important, il doit cependant être relativisé : un taux de croissance modeste sur un marché mature représentant un volume d’affaire déjà très significatif n’est pas à négliger, surtout si la France y a des positions industrielles fortes. Perspectives d’évolution : potentiel de développement des marché et atouts de la France
4 Choix de stratégie industrielle par filière et conséquence en termes de plan d’actions
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments d’analyse, que l’on peut retrouver filière par filière dans la 3ème partie du rapport (Enjeux et priorités d’action par filière), et de l’analyse détaillées par filière qui a été réalisée en amont, nous avons récapitulé, pour chaque filière, les axes stratégiques et les mesures-phares identifiées, présentés sous forme résumée dans la 2ème partie du rapport. Nous nous sommes efforcés d’en tirer des conséquences en termes de vision « cible » du tissu industriel français à moyen terme, ce qui permet : – de distinguer les filières dans lesquelles on peut espérer voir se constituer des champions mondiaux parmi les entreprises françaises : véhicules électriques, captage et stockage de CO2, énergies marines, éolien off-shore, biocarburants de 2ème et 3ème générations, applications satellitaires en terme de métrologie, recyclage des déchets à haute valeur ajoutée ; – de repérer les filières dans lesquelles on a intérêt à soutenir l’implantation de grandes entreprises étrangères ou à s’associer avec elles : captage et stockage de CO2, éolien off-shore, métrologie satellitaire, biomasse matériaux et smart Grids ; – de préciser dans chaque filière le rôle respectif du tissu de PME et des grandes entreprises, qui varie singulièrement selon les cas. En résumé, nos analyses nous conduisent : – à distinguer 6 filières prioritaires en termes de politique industrielle, compte tenu du rôle que la France pourrait y jouer et de l’intérêt qu’elle en retirerait en terme de développement économique :- véhicules décarbonés,
- énergies marines,
- biocarburants de 2ème et 3ème générations,
- éolien off-shore,
- efficacité énergétique du bâtiment,
- captage et stockage de CO2.
- applications satellitaires en métrologie,
- recyclage des déchets à haute valeur ajoutée,
- géothermie profonde (filière en décollage),
- biomasse énergie.
- batteries embarquées,
- chimie verte,
- biomasse matériaux,
- photovoltaïque,
- smart grids.
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