Face à la hausse du cours du brut, le gouvernement cherche à montrer sa préoccupation. Le Premier ministre Dominique Villepin, épaulé par Thierry Breton, ministre de l’Economie, et François Loos, celui délégué à l’Industrie, réunissait le vendredi 26 août dernier un groupe de travail sur l’énergie. Pas encore un conseil de guerre, mais la vingtaine de représentants du secteur de l’énergie et d’experts rassemblés a été appelée à «accélérer et intensifier les investissements pour préparer l’avenir». Jean-Paul ROUSSET pour le journal « Libération » (27/08/05), nous donne quelques précisions sur cette réunion.
Des industriels comme les PDG de Veolia, d’EDF, de Total ou de Suez, mais aussi la responsable de l‘Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), et le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), se sont réunis pendant deux heures. De l’aveu de plusieurs participants, il s’agissait d’une simple prise de contact, mais avec un tour de table inhabituellement large.
«Une première». «Depuis dix ans passés à la tête du SER, c’est une première, souligne son président André Antolini. Nous avons des contacts réguliers avec les producteurs énergétiques ou les ministères, mais je n’ai jamais connu une telle réunion avec un Premier ministre.» Belle occasion pour le SER, qui regroupe 150 adhérents poids lourds tels Total et Shell et associations réunissant des centaines de PME , de rappeler les retards français dans les énergies renouvelables. La part de celles-ci dans la consommation électrique française est en régression, inférieure à 13 % en 2003 alors qu’elle était encore à 18 % en 1990. Or les objectifs fixés par la législation européenne sont d’atteindre une part de 21 % en 2010. «Les entreprises énergétiques ne peuvent se désintéresser des énergies renouvelables, tout simplement parce que c’est leur avenir», assure Antolini.
Un argument que les gros producteurs comme Total ne réfutent pas. Le quatrième groupe pétrolier mondial met en avant le site de cinq éoliennes, plantées près de la raffinerie de Dunkerque : un investissement de plusieurs millions d’euros… Effort louable. Mais pas grand-chose comparé aux 8 à 9 milliards d’euros annuels qui seront dépensés jusqu’en 2008 pour la filière pétrole (exploration, production, raffinerie, chimie). Pour Total, premier raffineur en France avec la moitié de la capacité, l’urgence est de renforcer ce secteur.
Gaspi. Les consommateurs, de leur côté, cherchent à se prémunir contre de futures hausses des prix. Les commandes de fioul domestique ont doublé en août, par rapport à août 2004. Un contexte favorable au grand retour de la chasse au gaspi, tube des années 70.