Les premières réunions du Grenelle Environnement ont débuté lundi 16 juillet. Mais selon les ONG écologistes y participant, les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs attentes et des promesses du gouvernement.
« Le Grenelle Environnement sera un contrat entre l’Etat, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations. Je veux que ce contrat engage les responsables » Extrait du discours du Président de la République prononcé le 21 mai 2007 lors de la réunion préparatoire avec les associations écologistes. Jean-Louis Borloo a présenté vendredi 6 juillet les grandes orientations du Grenelle Environnement, qui comprendra six groupes de travail : – un groupe « lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d’énergie » – un groupe « préserver la biodiversité et les ressources naturelles » – un groupe « instaurer un environnement respectueux de la santé » – un groupe « adopter des modes de production et de consommation durables » – un groupe « construire une démocratie écologique » – un groupe « promouvoir des modes de développement écologiques favorables à l’emploi et à la compétitivité » Les premières réunions ont débuté lundi 16 juillet. Si tout se déroule comme prévu, les participants devraient parvenir à un consensus afin de définir la nouvelle stratégie gouvernementale en matière de développement durable. L’objectif du Grenelle est d’aboutir à la fin du mois d’octobre à un plan d’action de 15 à 20 mesures concrètes et quantifiables en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables et recueillant un accord le plus large possible des participants. Seulement, à l’issue des premières réunions, la réalité semble bien eloignée du discours… Les ONG écologistes contestent la préparation du Grenelle de l’environnement. L’Alliance pour la planète a donc créé « le blog des écolos qui dévoile les coulisses du Grenelle de l’environnement », baptisé «Grenellorama. On peut y découvrir les surprises et difficultés rencontrées : – Absence de cadrage réel, « dilution » des thèmes, comme les OGM ou les biocarburants traités dans plusieurs groupes ce qui ne facilitera pas le consensus. – Aucune méthode de travail n’a été définie clairement (pour les calendriers, les remises de propositions de mesures, etc.). – Des experts et des « personnes morales associées » ont été désignés unilatéralement par le gouvernement sans concertation (et leur nombre est au final plus important que les effectifs du groupe initial ! si bien que les écologistes ne représentent plus qu’un faible pourcentage par rapport à des gens dont la légitimité n’est pas avérée). – Au total, les groupes comportent donc quarante à cinquante personnes autour de la table donc presque autant de propositions et de points de vue sont exprimés… difficile d’y voir clair et d’arriver à des propositions concrètes ! – Les écologistes craignent finalement que tout ce flou ne serve de prétexte au gouvernement pour faire sa propre sélection sans réel débat avec les associations… Mais, pour les ONG écologistes, il est hors de question de sortir du Grenelle maintenant ! Face à cette situation très inquiétante, les responsables de l’Alliance pour la planète se sont réunis et ont décidé de demander un rendez-vous en urgence à Jean-Louis Borloo pour traiter chacun de ces points. Un courrier officiel lui a été adressé. Ils attendent maintenant sa réponse. Ils ne veulent pas d’un énième diagnostic sur la gravité de la crise environnementale mais une vraie négociation.