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Le nucléaire n’est pas la solution à la crise climatique | Par Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts

Ce texte récemment publié dans Ouest France et signé Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts, nous a été transmis par Michael Luzé :

Avant même de rencontrer les principales organisations environnementales pour le Grenelle de l’environnement, Alain Juppé, bref ministre d’Etat chargé de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durable, affirmait qu’il n’existe pas de «solution sans le nucléaire». Cette position inflexible confortait les partisans du nucléaire répétant inlassablement : «Le nucléaire ne produit pas de CO2». Il convient de répondre à certaines contrevérités largement répandues.

S’il est effectivement peu émetteur de gaz à effet de serre, le nucléaire ne représente que 2% de la consommation finale d’énergie dans le monde, il ne permet donc d’économiser qu’une infime part des émissions de gaz à effet de serre. Seule la construction immédiate de plusieurs milliers de réacteurs dans le monde, notamment dans des régions géographiquement et politiquement instables, permettrait au nucléaire de jouer un rôle face à la crise climatique. L’exemple iranien et bien d’autres dans le monde, rappellent chaque jour qu’un usage civil du nucléaire peut mener au nucléaire militaire.

De plus, en confondant habilement énergie et électricité, les férus du
nucléaire se gardent bien de rappeler que les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, comme les transports ou l’agriculture, utilisent bien peu d’électricité ! Dès lors, le nucléaire ne saurait être d’une quelconque utilité dans la réduction de CO2 et autres gaz incriminés.

D’autre part, le nucléaire ne garantit pas l’indépendance énergétique de la France. L’uranium utilisé dans les centrales est importé dans sa totalité et les stocks sont limités à une durée d’environ 70 ans. Si le monde entier, à l’exemple de la France, se jetait dans l’impasse nucléaire, cette durée se réduirait à 10 ans.

Le chantage à l’emploi autour du nucléaire est aussi un dangereux alibi.
Alors que nos partenaires qui sortent du nucléaire créent un grand nombre d’emplois dans les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie, la France ignore ces marchés du futur. Elle refuse ainsi de créer des emplois durables, non-délocalisables et équitablement répartis sur le territoire.

Une réelle volonté politique qui ferait le choix de l’efficacité
énergétique pourrait potentiellement réduire notre consommation énergétique de 50% sans altérer notre confort
. La fin du gaspillage est la seule véritable garantie de notre indépendance énergétique. En concentrant plus de 90% des subventions publiques allouées à l’énergie, le nucléaire se rend même coupable de priver les alternatives existantes des moyens qu’elles nécessitent pour constituer une réelle solution face à la crise climatique.

Dépassé, anti-démocratique et coûteux (bien au-delà des prix indiqués sur les factures EDF), le nucléaire bénéficie d’un acharnement thérapeutique qui s’opère au détriment des réelles attentes des citoyens, mais aussi et surtout, des générations futures.

Il est une autre politique plus réaliste. Nous pouvons choisir la fin du
gaspillage, les énergies renouvelables et le développement soutenable pour notre pays
. Les études à l’appui d’un scénario alternatif au nucléaire ne demandent qu’à être mises en oeuvre. Faut-il encore avoir le courage, l’intelligence et la responsabilité de sortir des schémas du siècle passé!

Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts

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