Le Journal de l’Éolien est un magazine spécialisé à destination des professionnels1 de l’éolien et des énergies renouvelables. Édité depuis 2007, il fut 8 ans un hors-série du Journal des Énergies Renouvelables. En 2016, le magazine a pris son indépendance et à l’occasion du Colloque France Renouvelables 2025, il publie un numéro spécial à découvrir.

Le Journal de l’Éolien, l’info sur la filière éolienne

- des dossiers sur les sujets majeurs qui font l’actualité,
- des reportages de terrain dans les parcs éoliens,
- des portraits d’entreprises et de start-up de l’éolien,
- des zooms sur les produits innovants,
- des brèves et informations issues des territoires,
- des actualités internationales,
- des analyses de marché et des informations financières,
- des chroniques juridiques liées à l’énergie éolienne,
- des pages emplois et formation…
Du plomb dans les pales
L’édito de Vincent Boulanger, Rédacteur en chef
Chose peu habituelle, une pétition a défrayé la chronique au mois de juillet. Une étudiante de 23 ans l’a déposée sur le site de l’Assemblée nationale en opposition à la loi du sénateur Laurent Duplomb qu’elle décrit comme « une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire ». Cette loi, adoptée le 8 juillet par l’Assemblée nationale, prévoit notamment la réintroduction d’un pesticide interdit en France, l’acétamipride. Le journaliste du Monde Stéphane Foucart a rappelé dans un éditorial2 envers et contre qui les députés ont voté ce jour-là, contre les associations écologistes bien sûr, mais « ils ont surtout voté contre vingt-deux sociétés savantes médicales, contre la Ligue contre le cancer, contre les administrateurs et les personnels de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, contre le troisième syndicat agricole de France, contre la Fondation pour la recherche médicale, contre vingt mutuelles, groupes mutualistes ainsi que la Fédération des mutuelles de France, représentant plusieurs millions d’assurés, contre le Conseil scientifique du CNRS, contre la Fédération des régies d’eau potable, contre des centaines de médecins et de chercheurs qui ont signé intuitu personae des tribunes et des lettres ouvertes ».
En fin de mois, cette pétition avait réuni plus de deux millions de signatures, signe d’un rejet massif des Français pour ce recul écologique.
En matière d’énergie aussi, le Parlement compte des dizaines de Duplomb, qui se sont révélés en juin en votant pour un moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque, heureusement rejeté en fin de compte. Ce jour-là, ils ont voté contre les experts de RTE et de l’Ademe, dont les analyses montrent l’importance déterminante de l’éolien et du solaire dans le futur mix français, contre les collectivités qui développent ces énergies, contre le monde agricole qu’ils prétendent par ailleurs défendre, contre les réseaux d’énergies citoyennes. Ils ont enfin voté contre toute rationalité économique et énergétique.
L’éolien est aujourd’hui en Europe la deuxième source pour la production d’électricité, derrière le nucléaire.
La capacité installée devrait pratiquement doubler dans les cinq ans, faisant de l’éolien la première des énergies électriques du Vieux Continent à la fin de cette décennie. Malgré une augmentation du prix des turbines d’environ 10 % depuis 2021, en raison du contexte international, l’éolien reste extrêmement compétitif et toujours bien moins cher que le nouveau nucléaire.
L’industrie éolienne européenne est la deuxième dans le monde, après celle de la Chine.
Elle emploie 370 000 personnes, principalement en Allemagne, en Espagne, en France et au Danemark. En 2030, le nombre d’emplois de la filière doit grimper à 936 000, d’après les projections de la Commission européenne. À la différence du photovoltaïque, l’écrasante majorité des éoliennes installées dans nos pays sont produites en Europe, même si certains composants essentiels proviennent du marché mondial.
Soutenir le développement de l’éolien est par conséquent à la fois un enjeu de défense de l’emploi, de souveraineté technologique et industrielle et de sécurité énergétique.
L’Europe a peu de pétrole et de gaz, mais elle a dans sa manche les atouts des renouvelables pour s’affranchir de sa dépendance aux pays producteurs d’hydrocarbures, qui lui sont pour la plupart hostiles, jusqu’à désormais les États-Unis de Trump. Il est sans doute temps de déposer une pétition sur le site de l’Assemblée pour que le débat public qui en découlerait permette de remettre ces vérités en place.

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Au sommaire :


- Appels d’offres éolien en mer : naviguer dans l’incertitude : Les annonces concernant les appels d’offres éolien en mer prennent du retard. Entre joutes parlementaires, reports successifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie et intégration de critères du Net Zero Industry Act, la filière tente de maintenir le cap.
- Les vertus de l’hybridation : En Espagne, les centrales hybrides, associant éolien et solaire, se développent depuis quelques années sous l’impulsion de développeurs tels qu’EDP. Avantageuses d’un point de vue économique, elles permettent également de rendre des services au réseau électrique souvent congestionné. Explications.
- Le retour des nuits noires en Allemagne : Les exploitants éoliens avaient en Allemagne jusqu’au 1er janvier pour équiper leurs éoliennes d’un balisage circonstancié, afin que leurs feux de position ne s’allument qu’à l’approche d’un aéronef. Un chantier inspirant.
- Il s’adresse aussi bien aux groupes énergétiques, aux industriels, aux fabricants, aux bureaux d’études, aux développeurs, aux artisans, aux collectivités territoriales, qu’aux étudiants se destinant à une activité dans ce secteur. ↩︎
- « L’adoption de la loi Duplomb constitue un moment de rupture démocratique inédit », Le Monde du 13 juillet 2025 ↩︎



