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Le jour où l’eau reviendra. La capitale inondée : une catastrophe à venir

... et 100 ans après la grande crue de 1910

Dans quelques jours débute la 3ème édition du salon PREVIRISQ. Ce rendez-vous européen de la prévention des inondations et de l’aménagement durable des villes est plus que jamais d’actualité. Après quelques décennies marquées par des crues de faible ampleur, nous assistons depuis quelques années à une recrudescence des crues importantes (Charente-Maritime, Var, Gard, Vaucluse …) qui pose la question de leur prévision et des mesures préventives à prendre. Le risque d’inondation concerne aujourd’hui plus 5 millions de personnes en France mais ce sont déjà plus d’un demi-million d’européens qui ont été sinistrés au cours de ces dix dernières années. « Force est de constater que la meilleure façon de gérer le risque d’inondations est autant à chercher dans une politique de gestion intégrée de l’eau que dans une politique d’aménagement du territoire » précise Pascal POPELIN, président des Grands lacs de Seine, en charge de l’organisation de PREVIRISQ. Cet élu interviendra dans le cadre de ce salon notamment avec une présentation du contexte des risques d’inondations en Ile de France. Sans catastrophisme, il s’inquiète dans son dernier livre de la relative insouciance avec laquelle est abordée la probabilité d’une nouvelle crue massive de la Seine…

Le jour où l’eau reviendra

Dans ce livre Pascal Popelin imagine les rues de Paris transformées en canaux vénitiens. Des quartiers entiers baignant dans une eau limoneuse et glaciale. Extinction des feux. Plus de métro ou de RER, plus de communication téléphonique, plus de mail. Pire qu’une grande grève, la crue paralysera l’activité en profondeur et le coût économique d’un tel phénomène sera considérable. Les 100 ans de la grande crue de 1910 sont l’occasion de faire le point sur les conséquences de cette catastrophe à venir. Ce type de crue est de fréquence centennale. Elle va se reproduire, les experts sont formels. L’état d’urgence peut être déclaré à tout moment, mais personne ne peut en prédire la date exacte. En revanche, nous pouvons tenter de limiter les dégâts. Quelles actions les pouvoirs publics mènent-ils pour atténuer les risques ? Comment s’y préparer ? Le tout est de sauver ce qui peut l’être. Plans de prévention, projets audacieux des politiques et des ingénieurs : les initiatives ne manquent pas. Pascal Popelin est président des Grands lacs de Seine, réalisation qui figure parmi les plus spectaculaires. Au nombre de 4 (sur l’Aube, l’Yonne, la Marne et la Seine), ils permettent, en abaissant la ligne d’eau, d’atténuer l’effet d’une crue dans la capitale sans pouvoir cependant l’empêcher. Mais, la fonction « réservoir » des lacs garantit aussi la ressource en eau dans l’agglomération parisienne l’été. De plus, les équilibres écologiques sont préservés (le lac du Der accueille plus de 160 espèces d’oiseaux), et les activités de loisirs se développent (exploitation touristique et sportive des plans d’eau du lac Amance). Entre archives, anecdotes historiques, simulations et plans de prévention, Pascal Popelin, nous propose une plongée au coeur d’une capitale inondée, avec un texte documenté et aussi haletant qu’un récit d’anticipation. Bref, une lecture indispensable pour tous nos amis parisiens… – Références : Le jour où l’eau reviendra de Pascal Popelin – Editeur : Jean-Claude Gawsewitch – 220 pages – ISBN13 : 978-2-35013-191-7 – Prix public : 17,90 € – Achetez « Le jour où l’eau reviendra » chez notre partenaire Amazon.fr en cliquant ici Vidéo : Le 12-13 de France 3 Ile-de-France recevait en janvier dernier Pascal Popelin

PREVIRISQ 2010 : le rendez-vous européen de la prévention des inondations et l’aménagement durable des villes

PREVIRISQ 2010
PREVIRISQ 2010
Du 21 au 23 septembre 2010 au Parc Floral de Paris, près de 7 000 visiteurs sont attendus lors de cette troisième édition et tous les publics y trouveront une information riche et documentée. Entre des débats de qualité avec des intervenants de haut niveau, 100 exposants et des événements grand public PREVIRISQ va permettre aux professionnels de la prévention des inondations, aux élus, aux entreprises et aux particuliers d’obtenir des réponses précises et concrètes à leurs questions. Le salon est un forum d’échange, durant lequel un cycle de conférences et d’ateliers de haut niveau sera organisé, avec pour fil conducteur les stratégies développées par les territoires et les métropoles d’Europe face au risque d’inondation : protection, prévention, prévision et résilience. – Téléchargez le programme de PREVIRISQ 2010 en cliquant ici. – Plus d’informations sur le salon sur www.previrisq2010.com

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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1 COMMENTAIRE

  1. Le parc de logements franciliens face au risque de crue centennale

    435 000 logements exposés aux conséquences d’une inondation par débordement en Île-de-France dont près de 120 000 seraient inondés

    L’IAU îdF publie aujourd’hui la Note Rapide n° 634 « Exposition du parc de logements franciliens en zone inondable ».

    Si le système des ouvrages de protections développé par la ville de Paris peut théoriquement protéger d’une inondation par débordement jusqu’au niveau de la crue de 1910, le reste de l’agglomération centrale apparait beaucoup plus vulnérable. Val-de-Marne et Hauts-de-Seine sont les territoires les plus sensibles.

    8% du parc francilien de logements exposés aux inondations

    – Près de 435 000 logements (environ 8 %) sont potentiellement exposés aux inondations par débordement, situés dans les lits majeurs de la Seine (81 %) et de la Marne (15%).

    – Près de 850 000 personnes sont concernées. 82% de logements d’habitat collectif et 77 000 résidences individuelles. 78 % des logements potentiellement exposés sont en petite couronne : le Val de Marne est en tête (+ de 123 000 logements en zone inondable), suivi de Paris (107 700) et des Hauts-de-Seine (94 450). En grande couronne, la Seine-et-Marne et l’Essonne (+ de 36 000), sont les plus concernés.

    Le niveau de montée des eaux et la durée de la crue : variables essentielles de la vulnérabilité

    Au-delà du nombre, c’est aussi l’exposition aux hauteurs d’eaux qui permet d’apprécier la vulnérabilité du parc.

    Plus de 48 % des logements en zone inondable (205 000) sont exposés à des niveaux forts (entre 1 et 2 mètres), à très forts (< 2 mètres) pour une inondation d’occurrence centennale. Par ailleurs, une crue centennale se caractériserait par plusieurs semaines d’inondations sur les secteurs les plus exposés. Pour nombre d’éléments de construction, plus de 3 jours d’immersion occasionne une probabilité de dommages de 100 %. Le coût d’une crue centennale : entre 17 et 20 milliards d’euros

    Le coût d’une inondation majeure en Ile-de-France est aujourd’hui estimé entre 17 et 20 milliards d’euros pour les dommages directs, pour moitié imputé à l’habitat. A l’échelle d’une agglomération de 10 millions d’habitants, la multiplication des enjeux complique considérablement une gestion de crise.

    Pourtant une construction en zone inondable en progression constante

    Depuis le début des années 1980, plus de 100 000 logements ont été construits en zone inondable en Ile-de-France, à 85 % dans de l’habitat collectif.

    Quelques pistes d’actions : sensibiliser bailleurs sociaux et populations

    Si les constructions réalisées au cours de la dernière décennie sont moins vulnérables à une crue majeure, le parc existant est globalement inadapté au passage d’une crue. Certaines actions peuvent limiter les coûts pour les propriétaires privés ou la collectivité.

    La mobilisation des grands bailleurs sociaux : au moins 20 % des logements appartient au parc HLM ; dans plusieurs communes de la proche couronne ce taux dépasse les 40 %. L’importance des enjeux, mais aussi la fragilité des populations concernées pourraient justifier l’intervention des bailleurs sociaux.

    A l’échelle individuelle : connaître sa situation en zone à risques devrait permettre d’anticiper les conséquences d’une inondation majeure et il s’agit d’un phénomène lent. Cette culture du risque fait défaut, constat partagé par les acteurs de la gestion des risques en Ile-de-France, et devrait constituer l’un des principaux axes d’actions.

    Rappel méthodologique : un croisement nouveau de données à la parcelle

    Alors que doit s’engager l’élaboration des stratégies locales à l’échelle des « territoires à risques importants » (TRI), l’exploitation des fichiers fonciers du ministère des Finances fournit de nombreuses informations descriptives localisées à la parcelle sur la propriété bâtie et non bâtie. Le croisement de ces données disponibles pour toutes les surfaces cadastrées – soit 95 % de l’Île-de-France – avec la cartographie des zones inondables, permet de tirer de nombreux enseignements sur l’exposition et la vulnérabilité du parc de logements franciliens aux risques d’inondations.