À peine le prix Nobel de la paix vient-il d’être décerné à des travaux sur le réchauffement climatique qu’une nouvelle étude suggère une inquiétante accélération de l’augmentation de la quantité de dioxyde de carbone (CO2) contenu dans l’atmosphère.
Proceedings of the National Academy of Sciences Les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 35% entre 1990 et 2006, selon un rythme bien plus rapide que prévu, affirme une équipe de chercheurs dirigée par le docteur Josep Canadell, de l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth en Australie, dans un article publié mardi dans la revue américaine « Comptes-rendus de l’Académie nationale des Sciences » (Proceedings of the National Academy of Sciences).
Ces scientifiques attribuent le niveau élevé de dioxyde de carbone atmosphérique à l’utilisation croissante d’énergies fossiles par le secteur industriel d’une part, ainsi qu’à la diminution de la capacité absorbante des océans et des continents en CO2 d’autre part [[Les océans sont l’un des deux grands « puits » à même d’emprisonner du carbone, avec les milieux végétalisés. Une étude menée sur dix ans par des scientifiques de l’université d’East Anglia, en Grande-Bretagne, montre que l’absorption de C02 par l’Atlantique Nord a diminué de moitié entre le milieu des années 1990 et la période 2002-2005.]]. La croissance des émissions de carbone est passée de 1,3% par an entre 1990 et 1999 à 3,3% entre 2000 et 2006.
« Nous savons désormais qu’en plus de l’accroissement de la population mondiale et de sa richesse, une part importante de l’augmentation du CO2 atmosphérique est due au ralentissement » de la capacité de la nature à absorber cet élément, a déclaré le Dr Canadell, directeur du « Global Carbon Project » au centre de recherche.
Pour Kevin Trenberth, du département d’analyse climatologique du Centre national de recherche sur l’atmosphère de Boulder (Colorado), « cet article met le doigt sur un problème majeur, dont le public doit être informé: les concentrations en CO2 augmentent bien plus rapidement que nous ne l’avions prévu et ce, malgré le protocole de Kyoto, pourtant sensé les maintenir à un certain niveau dans les pays occidentaux ».
Le directeur adjoint du Centre de prévisions environnementales à l’université Rutgers (New Jersey) Alan Robock estime de son côté que « le plus impressionnant » est « la réduction du réservoir de CO2 océanique », à savoir la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone, et donc à le supprimer de l’atmosphère.
Les scientifiques ont attribué cette moindre capacité d’absorption à une modification de la direction des vents, mais pour Alan Robock, c’est le réchauffement des océans qui pourrait être à l’origine du phénomène. « Un Coca tiède a moins de bulles qu’un Coca frais », remarque-t-il.
« Finalement, les spécialistes qui critiquaient les modèles utilisés pour prévoir l’évolution des climats avaient raison : ils sont mauvais », a estimé Alan Robock. « On s’est trompé, le climat change encore plus vite qu’ils ne l’envisageaient. En fait, l’océan Arctique fond bien plus vite que les modèles ne l’avaient anticipé, et le niveau de l’eau monte plus rapidement que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui fait référence en la matière), ne l’avait annoncé ».
Kevin Trenberth souligne toutefois que le dioxyde de carbone, principal mais pas unique responsable du réchauffement climatique, n’est pas le seul élément à prendre en compte -les émissions de méthane ont diminué, si bien que le volume total des gaz à effet de serre (GES) n’augmente pas aussi vite que le seul CO2. Par ailleurs, ajoute-t-il, d’autres sources de pollution ont tendance à ralentir.
La question est désormais de voir si cette accélération durera dans le temps. « La théorie suggère une intensification (du phénomène), mais les signes ne sont pas flagrants », estime Kevin Trenberth.
L’étude a été conduite sur une période assez courte, relève de son côté Alan Robock, « mais ses résultats semblent très raisonnables, et une grande partie de l’article considère une période de temps plus longue ».
Sources : Associated Press – CSIRO – Proceedings of the National Academy of Sciences
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