Dans l'actualité :

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...

La sobriété énergétique : un savoir-être, un savoir-faire et un savoir-vivre. Une chronique du département énergie de L’Institut Paris Region – AREC

Afin de sortir des idées reçues et de mieux se familiariser avec ce qu’induisent réellement des comportements plus sobres, l’AREC, département énergie de L’Institut Paris Region, propose une série de Chroniques de la sobriété énergétique. adobestock_224420318car.jpg La sobriété doit faire face à de nombreuses idées reçues. Elle est injustement décriée par certains qui l’associent à la privation, à la précarité, à la décroissance et au renoncement. C’est tout au contraire un mode de pensée, un mode de faire et un mode de vivre innovant, intelligent, social et juste, pour peu qu’on s’y intéresse vraiment. Les actions de sobriété énergétique sont des actions qui réduisent la demande en énergie, mais qui ne visent pas à diminuer le service rendu (se chauffer, se déplacer, se vêtir, se nourrir, etc.). La sobriété nécessite de nous interroger sur nos besoins et de mettre en œuvre des changements, tant au niveau collectif qu’individuel, de comportement, de mode de vie et d’organisation. La sobriété ne demande pas à ceux qui n’ont rien ou qui ont moins de faire tous les efforts mais plutôt à la collectivité dans son ensemble et à ceux qui consomment le plus de s’interroger et de modifier les conditions d’aménagement de l’espace public, de sensibiliser, de former, de donner l’exemple. Or, l’effort collectif de sobriété n’a pas été fait depuis de longues années : on construit des bâtiments neufs plutôt que l’on rénove, on propose des modèles de voitures de plus en plus lourds, des équipements ménagers et numériques de plus en plus nombreux et plus volumineux, on aménage l’espace public pour la voiture plutôt que pour les transports en commun, la marche ou le vélo, on éclaire des bureaux et des commerces toute la nuit, on multiplie les écrans publicitaires et mobiliers urbains lumineux, on construit des équipements à destination unique au lieu de les concevoir pour plusieurs usages et pour servir à plusieurs moments de la journée, on propose des biens (vêtements, chaussures, vélos, électroménagers, numérique, etc.) qui sont fabriqués et transportés depuis l’autre bout de la planète. Alors, au lieu de déconsidérer la sobriété, on ferait bien de s’attaquer à l’ »ébriété ». Car il ne s’agit pas de demander au citoyen de prendre moins ou d’arrêter la voiture, de couper son chauffage et plus particulièrement aux plus précaires ! Il s’agit plutôt pour la collectivité, pour les entreprises et pour les citoyens qui consomment le plus d’énergie et de ressources de montrer l’exemple. On peut piocher un ensemble de mesures de sobriété collective dans différents scénarios et dans de nombreuses actions déjà à l’œuvre sur le terrain.

L’État et les organisations, entreprises et collectivités doivent donner l’élan et créer les conditions nécessaires au développement de la sobriété.

Sur la route, l’Agence Internationale de l’Énergie propose un plan en 10 points avec plusieurs mesures de sobriété : baisser la vitesse de 10km/h, inciter au télétravail jusqu’à 3 jours par semaine, créer des dimanches sans voiture, baisser le prix des transports publics et inciter à la marche et au vélo, augmenter l’autopartage, développer l’écoconduite, privilégier le train au lieu de l’avion, éviter les déplacements professionnels quand il existe des alternatives.

L’éclairage nocturne

Selon l’arrêté du 27 décembre 2018, il existe des plages obligatoires d’extinction mais qui ne sont pas respectées dans de nombreux endroits. Or, le maire dispose d’un pouvoir de police pour faire respecter la règlementation et cela concerne l’éclairage des bâtiments, des zones d’activités économiques (en lien avec les intercommunalités), bailleurs. À titre d’exemple, les commerces et bureaux doivent être éteints une heure après la fin d’occupation des locaux et peuvent être allumés une heure avant la reprise d’activités. Les vitrines des commerces doivent être éteintes à une heure du matin ou une heure après la fin d’activités et peuvent reprendre à sept heures. Les collectivités doivent être vigilantes sur l’éclairage public et sur leur patrimoine dont l’éclairage nocturne est également soumis à des règles. En plus d’économiser l’énergie, ces mesures ont de nombreux bénéfices sur le respect des cycles de sommeil et donc la santé et sur la biodiversité.

Collectivités et entreprises peuvent être à la fois exemplaires et pédagogues

La collectivité a aussi des moyens d’actions sur son patrimoine en concevant des espaces à la fois multifonctionnels, mutualisés, polyvalents et évolutifs ou en développant des stratégies qui privilégient la rénovation des bâtiments existants plutôt que le neuf. Sur son territoire, elle peut développer les pistes cyclables, zones piétonnes et transports en commun. Elle peut créer des espaces de coworking ou des tiers-lieux. Elle doit sensibiliser les citoyens en soutenant les démarches comme DECLICS mises en œuvre par les agences locales de l’énergie et du climat ou d’autres structures qui proposent des défis énergie positive, zéro déchets ou alimentation pour apprendre à économiser. Les entreprises doivent favoriser les initiatives écologiques de leurs salariés en soutenant les démarches des transféreurs, ces individus qui mettent en œuvre sur leur lieu de travail des pratiques environnementales dont ils sont familiers à leur domicile et qui incitent leurs collègues à modifier leurs pratiques. Elles ont la possibilité de développer le télétravail. Elles peuvent aussi proposer des formations ou des sensibilisations à la sobriété. La sobriété se heurte à des imaginaires négatifs. Elle est pourtant à la portée de chacun et de tous, elle fait appel à l’intelligence individuelle et collective ce qui la rend encore plus innovante et plus satisfaisante. Pour vivre la sobriété sans contrainte, chacun individu et chaque organisation doit penser à ce qui est important, à ce à quoi on est prêt à renoncer et à ce à quoi on ne renoncera pas. Activer la sobriété permettra d’économiser de l’énergie, de réduire les dépenses, de diminuer les nuisances et d’améliorer notre bien-être. À nous d’inventer de nouveaux imaginaires.

Approfondir

capture_d_e_cran_2022-09-08_a_11.44_05.png

 

A lire

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...

Une Initiative mondiale pour l’intégrité de l’information sur le changement climatique

Au G20 2024 à Rio de Janeiro, le gouvernement...

L’avenir de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est-il en danger ?

Dans un contexte économique incertain, où les entreprises jonglent...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Immobilier régénératif : méthode et stratégie pour passer à l’action

Face aux grands défis environnementaux, sociaux et sociétaux et...

Le télétravail : un levier pour lutter contre le dérèglement climatique ?

France Stratégie et l'Inspection générale de l'environnement et du...

Manger flexitarien, végétarien ou végétalien sauvera-t’il notre avenir, biodiversité et climat ?

La consommation de viande est le principal poste d'émissions...

Livre Blanc de la construction durable en Outre-mer

Pour répondre à l’urgence des enjeux liés aux spécificités...

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse du GIEC est sans équivoque : le réchauffement de la température moyenne mondiale s’accélère et...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de forêts, retrait-gonflement des argiles…, le changement climatique impacte déjà notre quotidien, notre environnement et nos...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans, parti découvrir l’art de faire communauté. Tous les mois, il nous partage des pépites pour...