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Après "la Troisième Révolution industrielle"

La nouvelle société du coût marginal zéro de Jeremy Rifkin

L’internet des objets, l'émergence des communaux collaboratifs, et l’éclipse du capitalisme

Sorti le 24 Septembre 2014 aux Editions Les Liens qui Libèrent du nouveau livre de Jeremy Rifkin, « LA NOUVELLE SOCIÉTÉ DU COÛT MARGINAL ZÉRO, L’internet des objets, l’émergence des communaux collaboratifs, et l’éclipse du capitalisme ». Jeremy Rifkin est un économiste, essayiste, conseiller politique et activiste américain, spécialiste de prospective économique et scientifique. Son travail est principalement centré sur l’impact des changements scientifiques et technologiques sur l’économie, le travail, la société et l’environnement. Influent sur les politiques publiques américaines et européennes, il l’est aussi sur l’opinion publique.

la Troisième Révolution industrielle est en marche en Nord Pas de Calais
la Troisième Révolution industrielle est en marche en Nord Pas de Calais

Vidéo : Jeremy Rifkin à la conférence d’ouverture du World Forum Lille 2012

La troisième révolution industrielle, son dernier ouvrage l’a amené à présenter un Master plan pour la région Nord-Pas-de-Calais. – Plus d’infos sur : www.latroisiemerevolutionindustrielleennordpasdecalais.fr

La nouvelle société du coût marginal zéro

Après le succès de La troisième révolution industrielle (plus de 40 000 exemplaires vendus), Jeremy Rifkin présente ici ce que sera la société collaborative de demain. Le prospectiviste de génie y dessine un nouveau paradigme favorisé par l’essor des nouvelles technologies : les communaux collaboratifs.
La nouvelle société du coût marginal zéro de Jeremy Rifkin
La nouvelle société du coût marginal zéro de Jeremy Rifkin
Les règles du grand jeu de l’économie mondiale sont en train de changer. Le capitalisme se meurt et un nouveau paradigme qui va tout bousculer est en train de s’installer : les communaux collaboratifs. C’est une nouvelle économie collaborative qui se développe où la valeur d’usage prime sur la propriété – déjà très implantés avec l’auto-partage, le crowfunding, les A.M.A.P., le couchsurfing, les producteurs contributifs, d’énergie verte ou même d’objets avec les imprimantes 3D – offrent un espace où des milliards de personnes s’engagent dans les aspects profondément sociaux de la vie. Un espace fait de millions (au sens littéral du terme) d’organisations autogérées qui créent le capital social de la société. Ce qui les rend plus pertinents aujourd’hui qu’à tout autre époque, c’est que le développement de l’internet des objets optimise comme jamais les valeurs et les principes qui animent cette forme d’autogestion institutionnalisée.
Jeremy Rifkin - © Jenny W­arburg
Jeremy Rifkin – © Jenny W­arburg
Sans même que nous en ayons conscience, l’internet des objets et déjà omniprésent dans notre quotidien. Il se matérialise par ces milliards de capteurs disposés sur les ressources naturelles, les chaînes de production, implantés dans les maisons, les bureaux et même les êtres humains, alimentant en Big Data un réseau mondial intégré, sorte de système nerveux planétaire. En parallèle, le capitalisme, miné par sa logique interne de productivité extrême, rend le coût marginal – qui est le coût de production d’une unité supplémentaire d’un bien ou d’un service – quasi nul. Si produire chacune de ces unités supplémentaires ne coûte rien, le produit devient donc quasiment gratuit et le profit, la sève qui fait vivre le capitalisme, se tarit. Avec l’émergence d’une vaste classe de « prossomateurs » – consommateurs devenus des producteurs contributifs – c’est pour Jeremy Rifkin, les premiers signes que l’ère capitaliste d’abondance dans laquelle nous vivons arrive à sa fin… Certes, rien n’est joué. Le capitalisme tente d’étouffer les communaux en multipliant les nouvelles barrières – en brevetant tout, du vivant à la manipulation des atomes. Le changement climatique menace. Ce livre est aussi un appel à l’action individuelle et collective. Jeremy Rifkin montre ici la force et la cohérence de sa pensée et dessine ce nouveau paradigme collaboratif qui mènera à une société intelligente et durable …

La révolution collaborative

LesEchos.fr
LesEchos.fr
Après avoir prédit la fin du travail et la troisième révolution industrielle, le prospectiviste Jeremy Rifkin annonce rien de moins que le déclin du capitalisme, éclipsé par l’Internet des objets et l’économie solidaire. Quel est le point commun entre l’Internet des objets, les énergies renouvelables, les logiciels libres, l’économie sociale et solidaire, l’intelligence artificielle et les imprimantes 3D ? Pour l’essayiste américain Jeremy Rifkin, tous ces phénomènes convergent pour transformer en profondeur l’économie mondiale telle que nous la connaissons. Ils préfigurent même une société où le capitalisme sera éclipsé par les mouvements collaboratifs et la production à petite échelle. Publié la semaine dernière aux Etats-Unis, « The Zero Marginal Cost Society » reprend des thèmes déjà abordés dans plusieurs livres qui ont rendu Rifkin célèbre, notamment « La Fin du travail » (La Découverte, 1995) et « La Troisième Révolution industrielle » (Les Liens qui Libèrent, 2011). Mais ce nouvel essai réactualise ses prédictions passées à la lumière des dernières tendances technologiques et sociétales. Le point de départ est l’idée que les nouvelles technologies, en réduisant quasiment à néant les frais de stockage et de distribution, mettent à mal le modèle capitaliste. Né avec la révolution industrielle, le capitalisme est synonyme d’investissements massifs, qui sont ensuite rémunérés grâce aux gains procurés par les économies d’échelle. Pour Rifkin, en réduisant quasiment à néant le coût marginal (c’est-à-dire le coût de production d’une unité supplémentaire), Internet change complètement la donne. Le premier exemple qu’il donne est celui de la communication : « Un tiers de l’humanité publie déjà ses propres informations avec des téléphones ou des ordinateurs relativement bon marché, et peut l’échanger sous forme de vidéo, de son et de texte à un coût marginal proche de zéro. » Après avoir bouleversé les médias, Internet s’apprête à faire de même dans tous les secteurs. L’éducation se transforme déjà grâce aux Mooc, ces cours en ligne donnant accès à des professeurs de haut niveau pour un coût quasi nul. Le « crowdfunding » (financement participatif) et le microcrédit court-circuitent les acteurs traditionnels de la banque et de la finance. Même l’énergie, secteur capitalistique par excellence, va devoir s’adapter à un modèle où chaque individu peut devenir « prosumer », c’est à dire à la fois producteur et consommateur, grâce aux énergies renouvelables et aux réseaux intelligents – une thèse déjà au coeur du précédent livre de Rifkin et qui a fait de lui un prosélyte très recherché de la transition énergétique, sollicité notamment par la Commission européenne ou la région Nord – Pas-de-Calais. Un monde sans travail « The Zero Marginal Cost Society » va encore plus loin, en prophétisant que les objets eux-mêmes finiront par avoir un coût marginal quasi nul et que leur production sera, en tout cas partiellement, assurée à l’échelle locale grâce aux progrès de l’impression 3D. Dotés de capteurs et connectés à Internet, les objets seront également plus durables, et pourront efficacement être mis en commun. Car la vision technologique du livre s’accompagne d’un volet sociétal tout aussi important aux yeux de son auteur : l’émergence d’une économie du partage. Né avec le logiciel libre, le mouvement collaboratif est en train de se répandre dans tous les domaines au même rythme que la révolution numérique : puisque la production ne coûte presque plus rien, l’échange va se généraliser et devenir une valeur primordiale pour la « génération du millénaire ». Ce qui permet à Rifkin d’associer dans un même mouvement l’essor de l’économie sociale et solidaire et le succès des services de partage comme Airbnb ou Uber – oubliant au passage que, loin de menacer le capitalisme, ce dernier a vite été racheté par l’une de ses émanations les plus puissantes, Google. Cette révolution collaborative ira de pair avec une autre obsession de Jeremy Rifkin : le remplacement des travailleurs par les machines. L’intelligence artificielle et la robotique vont entraîner un tel essor de la productivité que les usines, les magasins et les bureaux auront besoin de moins en moins de bras et de cerveaux. Vingt ans après la parution de « La Fin du travail », qui fut très critiquée à l’époque, le prospectiviste se réjouirait presque de constater que l’histoire semble lui donner raison, même si cela se traduit par une montée inexorable du chômage. Pour lui, ce n’est de toute façon pas un drame, car le nouveau modèle de collaboration libre permettra aux humains de continuer à s’épanouir en dehors du monde du travail actuel, par exemple dans le bénévolat et la solidarité. On ressort de ce copieux – et souvent passionnant – voyage dans le futur avec un sentiment mitigé. D’un côté, Jeremy Rifkin se laisse parfois emporter par sa vision d’un monde où l’abondance permettra à l’homme de tourner le dos au matérialisme et n’hésite pas à user de raccourcis que les économistes orthodoxes ne manqueront pas de lui reprocher. De l’autre, il a le mérite de parler des technologies sans tomber dans le scientisme, et n’oublie jamais les enjeux éthiques et sociaux. Surtout, il possède un réel talent pour décrypter des tendances émergentes, les mélanger et leur donner du sens en construisant un futur possible et, même par certains aspects, stimulant. – Source : www.lesechos.fr

 




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