Selon Frédéric Karpyta, le commerce équitable qui avait l’ambition de rendre le monde meilleur, est aujourd’hui en crise. Il constate qu’on n’a jamais vendu autant de produits « commerce équitable » en France : paquets de café ou de thé, mais aussi bananes, mangues, fruits secs, jeans, t-shirts, draps, couettes… Les consommateurs les découvrent aussi bien dans les rayons de leur supermarché que dans les boutiques de mode ou de décoration. Une majorité d’étiquettes porte un logo « Fairtrade / Max Havelaar », du nom d’une association internationale qui vient de fêter ses 20 ans en 2008, association considérée comme le promoteur du commerce équitable en France. Mais selon l’auteur, pour se développer et assurer des débouchés aux petits producteurs de café, de cacao ou de bananes, le commerce équitable a fait le choix de s’allier à la grande distribution et aux industriels de l’agroalimentaire. Avec le risque d’y perdre son âme, et de compromettre la situation de ceux-là même qu’il voulait aider. Frédéric Karpyta nous livre son enquête politiquement incorrecte illustrée avec de nombreux exemples et témoignages.
Arnaud Gonzague a publié sur le site de Terra Eco une critique de ce livre dont voici un extrait : « C’est un dilemme de vaudeville. D’un côté, il y a le personnage de la vieille fille rabourgie qui n’a jamais trouvé d’homme pour lui passer la bague au doigt. De l’autre, sa sœur qui est affublée d’un mari buveur, coureur et complètement idiot. Question : vaut-il mieux souffrir de la solitude comme la vieille fille, ou être mal accompagnée comme sa sœur ? C’est ce dilemme qui hante le commerce équitable en France. D’un côté, Artisans du Monde et leurs affidés ouvrent des boutiques dans leur coin, loin de la grande distribution, se condamnant à demeurer marginaux. De l’autre, Max Havelaar choisit de labelliser des produits qui iront occuper les gondoles des supermarchés pour toucher un plus large public. Ou Alter Eco qui est devenue la première marque française de commerce équitable vendue en supermarché Qui a raison ? A première vue, le second camp, qui, économiquement parlant, a déjà remporté la partie. Mais le débat n’est pas clos pour autant. Et le mérite du livre du journaliste Frédéric Karpyta est de le rouvrir en faisant œuvre de pédagogie et sans tomber dans les habituels écueils idéologiques – la lutte du bien contre le mal. Avec cette question fondamentale : lorsqu’il écoule de larges volumes de marchandises, le commerce équitable peut-il le rester ? » […] – L’auteur : Frédéric Karpyta est chef du service société du mensuel Ça m’intéresse. – Références : La Face cachée du commerce équitable de Arnaud Gonzague – Editeur : Bourin editeur – Date de publication : 17 avril 2009 – 280 pages – ISBN-13: 978-2849411209 – Prix public : 17 €