42 ans déjà que le rapport rédigé par 4 scientifiques à la demande du Club de Rome a été publié. Il était intitulé très clairement « Les limites à la croissance ». S’il est vite devenu un best-seller international, combien de décideurs et responsables ont pris en compte que leur recherche établissait les conséquences dramatiques sur le plan écologique d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini ? Pas suffisamment sans doute car la croissance est encore la pierre angulaire de tous les discours politiques et commerciaux … Alors ? Pour Jorgen Randers, l’un des co-auteurs de ce rapport interviewé récemment : « L’humanité est en voie de destruction« . C’est ce qu’il soutient dans son dernier ouvrage 2052 : A Global Forecast for the Next Forty Years (Prévisions mondiales pour les 40 prochaines années)
Depuis 40 ans l’humanité sait qu’elle privilégie un mode de production et de consommation non durable. Les sommets internationaux se succèdent dans l’indifférence générale du grand public et des principaux médias de masse au prétexte que la complexité et l’incertitude rendent difficile une information objective et indépendante. Les prévisions de 1972 étaient confirmées en 2002, l’effondrement des ressources naturelles disponibles entrainera l’effondrement de tous les services essentiels à la population : énergie, eau, alimentation, éducation, santé, … 10 ans après, l’actualisation de ses informations a été publiée en français. Depuis 9 ans, CDURABLE.info apporte sa part à la révolution de la durabilité prônée par le rapport Meadows : L’information est la clé de la transformationCela ne signifie pas obligatoirement plus d’information, de meilleurs statistiques, de plus grandes bases de données ni Internet même si chacun de ses éléments à un rôle à jouer. Cela signifie des informations pertinentes, convaincantes, triées sur le volet, importantes, opportunes et précises parvenant, grâce à de nouveaux modes de diffusion, à de nouveaux destinataires, transportant du contenu nouveau et proposant de nouvelles règles et de nouveaux objectifs (…)
Le monde selon Jørgen Randers
Interview de Jorgen Randers par Elizabeth Gasiorowski Denis pour ISO Focus Les limites à la croissance, rapport fracassant sur les changements climatiques, est l’un des best-seller de tous les temps au rayon des questions environnementales. Dans son dernier livre, 2052 : A Global Forecast for the Next Forty Years (Prévisions mondiales pour les 40 prochaines années), Randers soutient que l’humanité est en voie de destruction. ISO Focus s’est entretenu avec le professeur sur l’avenir de la planète. Vous dressez un tableau sombre de l’avenir à l’horizon 2052. Pourquoi ?Avec l’âge, je vois que pendant 40 années de ma vie j’ai travaillé pour le développement durable et que ça n’a servi à rien. Le monde est moins durable aujourd’hui qu’il y a 40 ans. J’ai donc décidé d’écrire ce livre avant que ce constat ne me rende fou. 2052 n’est rien d’autre que la préfiguration du type de monde que la société mondialisée qui est la nôtre va se choisir dans les 40 prochaines années.Comment voyez-vous 2052 ?
Dans les pays riches, la croissance économique sera très lente, avec chômage endémique, conflits sociaux, augmentation des inégalités – tous les problèmes qui se posent quand le niveau de croissance n’est pas suffisant. En même temps, on observera une aggravation constante des conditions climatiques, avec des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et violents (sécheresse, inondations, feux de forêts, élévation du niveau des mers, etc.). Ces phénomènes imprévisibles finiront par prendre une telle ampleur qu’ils en deviendront effrayants.Comment va-t-on réagir dans les 40 prochaines années ?
Je pense qu’on ne fera rien. C’est pourtant assez facile d’agir – nous savons parfaitement ce qu’il faut faire pour limiter le dérèglement climatique. Seulement, le problème, c’est que ça coûte plus cher d’intervenir que de ne rien faire. Par conséquent, les gens n’opteront pas pour ces solutions. Je trouve vraiment triste qu’à l’heure actuelle, la plupart des gens qui vivent dans les pays riches ne sont pas d’accord de sacrifier un peu d’argent pour financer les solutions qui permettraient de résoudre le problème dans son ensemble.Vous êtes en faveur d’une réglementation intelligente. Qu’entendez-vous par là ?
Je ne suis pas partisan du libéralisme économique. Je ne crois pas que l’économie de marché puisse résoudre les problèmes de fond. Je suis pour un État fort et une réglementation intelligente. L’ISO joue à mon avis un rôle très important et très utile. Le fait qu’il existe des normes et une organisation comme l’ISO donne effectivement un peu d’espoir, car c’est le signe que nos sociétés démocratiques sont capables de prendre des décisions dans un esprit d’égalité et d’équité.– Source : ISO Focus
- N° JUILLET – AOUT 2014
Le magazine ISOfocus Publié en anglais et en français, six fois par an, ISOfocus est votre porte d’accès à l’actualité des Normes internationales. Que vous soyez une multinationale aux prises avec des décisions majeures ou une petite entreprise à la recherche d’idées, l’ISOfocus entend donner des éclairages d’ensemble utiles à la planification stratégique mais aussi les petites précisions qui peuvent faire toute la différence.
Conférence de Jørgen Randers
Dans le cadre du Master en normalisation, réglementation sociale et développement – Université de Genève-ISO, Jørgen Randers a donné une conférence fascinante qui a été suivie par 670 personnes à Genève et un grand nombre d’internautes. Revoir la conférence.Un transfert de 1 à 2 % de la main-d’œuvre et du capital global vers l’économie propre suffirait à réduire nos émissions de CO2 à des taux admissibles pour la durabilité de la planète. Et pourtant cette réallocation a peu de chances de se produire, en raison du fonctionnement à court terme des sociétés démocratiques et capitalistes.C’est l’un des constats émis par Jørgen Randers dans son dernier ouvrage 2052, A Global Forecast, dont il s’est fait l’écho, le 18 février 2014 à Uni Dufour, à l’occasion de la leçon d’ouverture du semestre. Version française
Remarque concernant l’interprétation: l’interprétation simultanée a pour objet de faciliter la communication et ne constitue pas un compte rendu officiel. Seule la version originale fait foi. L’interprétation simultanée peut comporter des omissions ou des imprécisions imputables aux conditions dans lesquelles l’enregistrement a été effectué; en aucun cas la responsabilité des interprètes ne peut être engagée.
Spécialiste du développement durable, professeur de stratégie climatique à la BI Norwegian Business School, Jørgen Randers s’est fait connaître en 1972 en co-signant ce qui allait devenir un best-seller mondial: Les limites de la croissance. Il y attirait l’attention sur la surcharge imposée aux capacités physiques de la planète ainsi que sur les crises environnementales et sociétales qui ne manqueraient pas d’en découler.
Quarante ans plus tard, Jørgen Randers remet l’ouvrage sur le feu. Intégrant les résultats des études des plus grands spécialistes mondiaux du développement durable, il formule un certain nombre de prévisions sur l’état de la planète dans 40 ans. Dressant un sombre tableau, il propose de changer de paradigme et souligne quelques raisons d’espérer dans la capacité à privilégier les solutions locales et dans la force de proposition de millions d’individus agissant en réseau.
2052, l’odyssée du durable, une prévision pour les prochaines quarante années
Conférence de Jørgen Randers
UNI DUFOUR, Auditoire Jean-Piaget (sous-sol)
MARDI 18 FÉVRIER 2014
Conférence en anglais avec interprétation simultanée en français – Source : Université de Genève
Que faire selon Dennis L. Meadows
Que faire pour sauver la planète ? L’économiste américain Dennis L. Meadows, père du mouvement pour un développement durable, parle maintenant de « développement résilient » … (Allemagne, 2010, 11mn) ARTEEffondrement ou Décroissance ?
La décroissance volontaire, une des conditions pour peut-être éviter la catastrophe ? Proposition de décroissance économique. Yves-Marie Abraham est professeur agrégé au Département de la gestion à HEC Montréal, avec une expertise dans la théorie des organisations, l’anthropologie économique et la décroissance économique. Co-auteur du livre “Décroissance versus développement durable”, Yves-Marie a créé et donne la seule classe de deuxième cycle sur la décroissance, au Canada. Son cours attire des étudiants de tous les coins, pour penser et débattre sur l’avenir de la société. (TEDxHECMontreal)