L’Institut de recherche norvégienne SINTEF, et l’Université des Sciences et Technologies de Trondheim (NTNU), en coopération avec la société norvégienne Statkraft et en parallèle avec Wetsus, le centre de recherche néerlandais sur les technologies aquatiques durables, ont mis au point un dispositif qui génère de l’électricité en mélangeant de l’eau de rivière et de l’eau de mer.
Ce nouveau procédé repose sur un phénomène naturel : lorsqu’un fleuve se jette dans la mer, une grande quantité d’énergie est libérée en raison de la différence de concentration en sel.
Norvégiens et néerlandais travaillent sur 2 méthodes différentes : la première est basée sur l’osmose, la seconde sur l’électrodialyse inversée. Les 2 méthodes mettent en pratique l’utilisation de membranes constituées d’un matériau utilisé pour la séparation chimique.
Dans le projet néerlandais, la séparation se fait grâce à des membranes utilisant du courant électrique, comme dans une pile à eau.
Le dispositif Norvégien applique une pression pour forcer le passage de l’eau douce vers l’eau salée à travers les membranes. Le mélange pressurisé d’eau douce et d’eau salée s’écoule hors du module, dans une turbine qui produit de l’électricité.
Les 2 technologiques devront encore être améliorées avant de trouver des applications commerciales. Le coût est l’un des obstacles principaux : la production d’énergie à partir d’un mélange d’eau douce et d’eau de mer reste beaucoup plus chère que l’éolien ou le solaire.
Le plus grand challenge est de trouver des membranes efficaces, assez robustes pour augmenter la production d’énergie tout en diminuant le coût.
D’après Rolf Jarle Aaberg, le chef du projet norvégien, l’énergie produite par l’eau sera prête à défier sérieusement d’autres technologies d’énergies renouvelables entre 2010 et 2015. En Norvège, le potentiel de cette technologie est estimé à 10% des besoins annuel en énergie. Aux Pays-Bas, le Rhin pourrait fournir 3000 mégawatts- l’équivalent de cinq grandes usines à charbon.