Si la transition écologique implique l’émergence d’un ensemble d’écogestes à l’échelle individuelle, elle suppose surtout une approche plus structurelle et collective, capable de créer les conditions favorisant des changements profonds de nos modes de vie. Ce dossier de l’Ademe propose quelques repères sur cette approche « modes de vie », en développement dans les études de prospective comme dans les politiques publiques locales, dont celle de la Métropole de Lyon.
Comprendre les modes de vie : Cinq situations du quotidien
La notion de « modes de vie » émerge comme un moyen d’appréhender la complexité des pratiques du quotidien et d’expliquer la difficulté à changer radicalement de comportements par rapport à la crise écologique en cours. Plus qu’une somme de comportements, un mode de vie est un ensemble de pratiques imbriquées. On ne peut pas comprendre un comportement, par exemple le fait de produire des déchets, sans intégrer d’autres éléments du contexte dans lequel chaque individu évolue : l’organisation de la société, les normes sociales, les dispositifs physiques et les infrastructures à sa disposition, son organisation du quotidien, ses conditions physiques, socioéconomiques et culturelles, etc. Mais comment peut-on incarner la notion de modes de vie dans des situations du quotidien ? Comment l’acteur public peut-il utiliser cette grille d’analyse pour accompagner ses usagers vers des pratiques plus soutenables ? Ce document propose cinq entrées thématiques du quotidien : habiter, se déplacer, travailler, rencontrer et consommer. Chacune illustre l’intérêt de chausser les lunettes des « modes de vie » pour interroger la soutenabilité de nos pratiques et le rôle de nos politiques publiques. Plus qu’une recension exhaustive du sujet, ces fiches doivent être comprises comme une entrée en matière, une incitation à s’intéresser aux modes de vie par des pratiques du quotidien reliées entre elles. Comprendre les modes de vie : Cinq situations du quotidienAgir sur les modes de vie : une nouvelle grille d’analyse
La notion de « modes de vie » émerge comme une entrée pertinente pour appréhender autrement l’ampleur des changements à opérer pour réussir la transition écologique. Mais quel est son apport par rapport à une approche centrée sur les « changements de comportement » ? Existe-t-il des outils pour objectiver l’action des pouvoirs publics en faveur de modes de vie soutenables ? S’il importe de continuer à agir à l’échelle de comportements individuels pour accélérer la transition écologique, la notion de modes de vie permet de prendre de la hauteur sur l’imbrication des comportements au quotidien, qui explique la difficulté à changer certaines pratiques sociales. Elle met aussi en lumière l’intérêt de penser la diversité des parcours de vie et des pratiques du quotidien, pour mieux accompagner le changement. En ce sens, quatre catégories d’action sont mises en avant comme des leviers potentiels pour agir sur les modes de vie, ou du moins les influencer : l’organisation de la société, l’environnement physique et matériel, les normes culturelles et sociales et l’échelle individuelle. Chacune de ces catégories est illustrée par des actions engagées par la Métropole de Lyon, avant de conclure sur des pistes de travail que les collectivités pourraient engager si elles entendent agir sur les modes de vie. Agir sur les modes de vie : une nouvelle grille d’analyseLes « modes de vie » dans la prospective Transition(s) 2050
«Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat » est une prospective qui peint quatre chemins cohérents et contrastés pour atteindre la neutralité carbone en France en 2050. Ils visent à articuler les dimensions technico-économiques avec des réflexions sur les transformations de la société qu’elles supposent ou qu’elles suscitent. Le rapport Transition(s) 2050, première étape de cet exercice, a été publié en novembre 2021. Chaque secteur y est détaillé, à savoir ceux qui relèvent de la consommation, du système productif, de l’offre d’énergie, des ressources et des puits de carbone. Il est complété par des feuilletons qui apportent un éclairage supplémentaire, en particulier sur les impacts induits. C’est l’objet du présent ouvrage qui rend compte de la confrontation des scénarios directement à la perception de 31 citoyens, avec leurs aspirations individuelles et collectives, en les projetant dans les quatre sociétés scénarisées. transitions2050-synthese.pdf L’ensemble de ces publications est le résultat d’un travail de deux ans mené par l’ADEME en interaction avec des partenaires extérieurs afin d’éclairer les décisions à prendre dans les années à venir. Car le but n’est pas de proposer un projet politique, ni «la» bonne trajectoire mais de rassembler des éléments de connaissances techniques, économiques et environnementales afin de faire prendre conscience des implications des choix sociétaux et techniques qu’entraîneront les chemins qui seront choisis.Infographies des 4 scénarios de Prospective ADEME – exercice Transition(s) 2050
- 4 scénarios, 5 problématiques et 9 enseignements
- Le scénario 1 : Génération frugale
- Le scénario 2 : Coopérations territoriales
- Le scénario 3 : Technologies vertes
- Le scénario 4 : Pari réparateur
- La société en 2050 via les 4 scénarios ADEME
Comprendre l’intérêt d’une approche « modes de vie » dans les politiques publiques locales
Des outils pour transformer les modes de vie en Pays de la Loire
En Pays de la Loire, des outils pour changer les modes de vie se sont progressivement mis en place autour d’une formation et de l’accompagnement de projets pilotes. Zoom sur cette action coopérative.Pour une meilleure intégration des dimensions sociales et des modes de vie dans les exercices de prospective environnementale
La dimension sociale du changement demeure un point faible des prospectives énergie-climat qui nourrissent les stratégies de transition. Aujourd’hui, la montée à l’agenda politique de ces questions est une opportunité pour intégrer plus largement l’analyse du social à la fabrique des prospectives énergie-climat. Si beaucoup reste à faire, de nombreuses expériences existent et peuvent d’ores et déjà être valorisées pour imaginer et mettre en œuvre des approches concrètes de prospectives plus riches. C’est dans cette perspective que cette Étude réunit une diversité de ces expériences à travers 12 contributions de praticiens qui ont été confrontés à ces questions. Pour une meilleure intégration des dimensions sociales et des modes de vie dans les exercices de prospective environnementale- https://www.iddri.org/
Lettre Stratégie n°68 – Novembre 2023