Paru dans Nature du 20 juillet 2006, 19 experts de 13 pays, parmi lesquels l’américain Robert Watson, ancien directeur du Giec et conseiller scientifique au département de l’environnement de la Banque mondiale, et le français Robert Barbault, directeur du département biodiversité au Muséum d’histoire naturelle, estimant que la planète est au bord d’une crise majeure, lancent un appel pour l’institution d’une organisation internationale de la biodiversité sur le modèle du GIEC déjà existant qui fédère les recherches sur le changement climatique.
Le maintient de la biodiversité est une condition sine qua non pour un projet de développement durable, comme garantie de ressources naturelles diversifiées, de viabilité des écosystèmes sur le long terme et comme garantie de conservation des facultés d’adaptation des milieux naturels au changement.
En premier lieu, cette institution permettrait d’optimiser les recherches sur la biodiversité. Ce point est urgent puisque comme l’indiquent les scientifiques dans cet appel près de 12% de toutes les espèces d’oiseaux, 23% des mammifères et 32% des amphibiens sont, entre autres, sont menacées de disparition. De plus le réchauffement climatique pourrait accroître de 15 à 37% les chiffres de l’extinction prématurée des espèces existantes au cours des 50 prochaines années, alors que le nombre des espèces encore inconnues est estimé bien plus important que le nombre d’espèces répertoriées. Rappelons aussi l’utilité de cette diversité en termes pharmaceutiques, industriels ou agricoles par exemple.
En second lieu, cette institution améliorerait la visibilité des recherches et de leurs résultats pour la sensibilisation du grand public comme pour le conseil pour les organisations décisionnaires en fournissant une expertise régulière et globale. Ce travail a pour but d’optimiser les programmes de protection existant et de faire pression en faveur de la biodiversité en vertus de l’urgence de la situation.