Comment inciter les Français à améliorer la performance énergétique de leurs logements ? L’État a d’abord créé un avantage fiscal (un crédit d’impôt) pour les encourager à faire des travaux d’isolation, ou à acheter panneaux solaires et autres chaudières basse consommation. Aujourd’hui, il explore une autre piste : contraindre les banques à consentir pour ces investissements des crédits à des taux plus faibles.
En transformant le Codevi en Livret de développement durable, et en relevant son plafond de 4 600 à 6 000 euros, il a en effet imposé aux établissements bancaires d’utiliser 2 % des ressources ainsi collectées pour financer des crédits dédiés aux travaux d’économies d’énergie. Une aubaine pour les clients ? Les banques décident quand même librement des conditions tarifaires de ces nouveaux crédits. L’État ne leur impose pas de pratiquer un taux particulier. Selon qu’elles auront ou non des difficultés à « épuiser » l’enveloppe de 2 % dont elles disposent, elles seront donc plus ou moins enclines à faire un effort sur les taux pratiqués. Ces dernières semaines, ont ainsi fleuri le Prêt économies d’énergie du Crédit agricole, le Crédinergie du groupe Arkéa, Energibio chez BNP Paribas, Écureuil crédit développement durable à la Caisse d’épargne, ou l’offre de prêt « développement durable » de la Société générale. D’autres, comme LCL, attendront la rentrée. Des taux attractifs Verdict ? Les conditions offertes sont plutôt sympathiques. Le prêt Crédinergie (25 000 euros maximum) au Groupe Arkéa s’affiche à 3,97 % par exemple, contre environ 6,90 % pour un prêt consommation et autour de 4,80 % sur sept ans pour un prêt travaux. BNP Paribas, elle, propose 3,95 % (sur 21 500 euros maximum) et fait cadeau des frais de dossier jusqu’au 2 juin. Résultat ? Un prêt Energibio de 10 000 euros sur quatre ans revient à 812 euros, alors qu’un prêt classique identique dans la même banque coûte 1 432 euros, dont 100 euros de frais de dossier ! Mais d’autres établissements sont plus chers : la Caisse d’épargne Île-de-France Paris propose 7,15 % à 7,50 % (comme pour ses prêts consommation), mais offre aussi les frais de dossier. Attention, pour profiter de ces crédits, l’emprunteur doit présenter les justificatifs des travaux. Les banques n’accordent en effet en général ces crédits que pour les travaux éligibles au crédit d’impôt « développement durable », et qui sont strictement définis. Eux seuls sont en effet imputés sur l’enveloppe des 2 %. Mais cela n’empêche pas en plus certaines banques d’en faire plus. La Caisse d’épargne, par exemple, accorde aussi son crédit développement durable pour l’achat de voitures propres ou peu polluantes. En complément : – Un crédit imbattable pour vos travaux – Prêts écologiques : un nouveau comparatif