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2 février 2012

Le tourisme durable à l’honneur de la Journée mondiale des zones humides 2012

Depuis 1997, le 2 février a été proclamé Journée mondiale des zones humides par l’Organisation des Nations-Unies. Cette journée célèbre la date anniversaire de la signature en 1971, dans la ville de Ramsar (Iran), de la convention sur les zones humides d’importance internationale. Ainsi, chaque 2 février, des manifestations sont organisées dans le monde entier afin de sensibiliser les utilisateurs des zones humides, ainsi que le grand public, à la nécessité de les protéger et, plus largement, à les amener à réfléchir sur la gestion des écosystèmes aquatiques. En 2012, le thème retenu est : « Le tourisme dans les zones humides : une expérience unique ». Plus d’une centaine de manifestations sont prévues sur le territoire national. L’occasion pour les professionnels du tourisme et pour les citoyens de s’informer, d’échanger les bonnes pratiques, d’initier ou de partager de nouvelles expériences… et plus largement de découvrir ces territoires hors du commun.

Le secrétariat de la convention de Ramsar [[Signée dans la ville de Ramsar (Iran) le 2 février 1971, la convention sur les zones humides d’importance internationale est entrée en vigueur en 1975. Au 15 janvier 2008, elle compte 154 Parties contractantes. La convention de Ramsar est le seul traité sur l’environnement de portée mondiale qui soit consacré à un écosystème particulier. Elle a pour mission « la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier ». Au 15 janvier 2008, les Parties avaient inscrit 1 650 zones humides (soit 149.6 millions d’hectares) sur la liste. Il n’est pas indispensable qu’un site Ramsar bénéficie d’un statut national d’aire protégée, à condition que ses caractéristiques écologiques soient maintenues, dans le cadre d’une gestion axée sur l’utilisation rationnelle. La convention de Ramsar collabore étroitement avec d’autres conventions et institutions du domaine de l’environnement. Ainsi, elle a un plan de travail conjoint avec la convention sur la diversité biologique et des protocoles de coopération ont été signés avec la convention de lutte contre la désertification, la convention sur les espèces migratrices et avec la convention du patrimoine mondial. La 9ème conférence des Parties de la convention de Ramsar s’est tenue en novembre 2005, à Kampala (Ouganda). Elle s’est conclue par l’adoption de 25 résolutions, dont une sur le lien entre zones humides et pêcheries dans les sites Ramsar, et d’un programme de travail pour 2006-2008. L’ensemble conforte l’ouverture de la convention à des thématiques plus larges que sa préoccupation initiale de conservation des habitats d’oiseaux d’eau. L’intérêt des zones humides en tant qu’écosystèmes favorables à la biodiversité, à la préservation des ressources en eaux et au bien-être des populations humaines, est ainsi de mieux en mieux reconnu. L’importance de la formation, des échanges de savoir faire et de l’évaluation des projets dans la préservation et la gestion durable des milieux humides est réaffirmée ainsi que la participation aux travaux d’autres grandes conventions, et notamment la Convention sur la Diversité Biologique. La conférence des Parties contractantes se réunit tous les trois ans. La 11e Session de la Conférence des Parties contractantes à la convention Ramsar (COP11) se tiendra à Bucarest en Roumanie du 6 au 13 juillet 2012.]] a décidé cette année de célébrer les apports du tourisme dans les zones humides. Avec leur beauté naturelle et leur biodiversité, les zones humides sont des lieux de tourisme par excellence explique RAMSAR dans une note que je vous invite à télécharger ici. « Le revenu issu du tourisme peut être significatif et soutenir des moyens d’existence aux plans local et national. Les zones humides fournissent d’autres « services » – eau, aliments, épuration de l’eau, maîtrise de l’érosion, etc. – qui sont tous utiles aux touristes et à l’infrastructure touristique. Pour les économies nationales et locales à l’intérieur et autour des zones humides le revenu généré par le tourisme peut être considérable : au Royaume-Uni, les Broads soutiennent l’équivalent de 3000 emplois à plein temps; plus de 1,6 million de personnes visitent chaque année le récif de la Grande-Barrière, générant un revenu de plus d’un milliard de dollars australiens. MAIS – un tourisme non durable peut être synonyme d’avantages à court terme et de pertes à long terme pour la santé des zones humides, mettant en péril les services écosystémiques et parfois les moyens d’existence locaux ». Tel est l’enjeu de cette journée. De nombreuses manifestations, en France et en outre-mer, vous feront aussi plus largement découvrir ces territoires hors du commun que sont les milieux humides. Agenda des manifestations Le programme rassemblé par les réseaux des quatre pôles-relais présente, un large panel d’évènements – découvertes « nature », expositions, ateliers, spectacles, séminaires, colloques… Trouvez l’ensemble des manifestations qui auront lieu dans votre région en cliquant ici.
Le tourisme durable à l'honneur de la Journée mondiale des zones humides 2012
Le tourisme durable à l’honneur de la Journée mondiale des zones humides 2012

LETTRE OUVERTE À MME NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET

Madame la Ministre, Nous célèbrerons le 2 février prochain la « Journée mondiale des Zones Humides. Comme vous le savez, le collectif « Les Amis de la Sélune », qui compte aujourd’hui plus de 50 organisations membres, attend, avec le soutien de nombreuses grandes organisations de conservation de la nature, que vous saisissiez l’opportunité de cet évènement pour montrer ce que la France peut faire et sait faire pour la conservation de ces milieux naturels : la reconquête écologique de la Sélune, petit fleuve côtier qui se jette dans la Baie du Mont-Saint-Michel, plus importante zone humide salée d’Europe, sera, si vous en décidez ainsi, le premier projet européen de restauration de la continuité écologique d’un cours d’eau sur la totalité de son linéaire. Cette décision, votre décision, constitue pour notre pays un enjeu international, cette rivière étant située à côté du deuxième site le plus visité en France, classée au « Patrimoine mondial de l’UNESCO ». Notre pays montre depuis des siècles sur ce territoire son talent, son avant-gardisme et sa créativité, en particulier ces dernières années, dans le cadre du programme « Grands sites », pour redonner au Mont son insularité : la France va-t-elle s’arrêter en si bon chemin ? L’effacement des barrages obsolètes de Vezins et La Roche-qui-Boit aura un impact positif sur l’équilibre dynamique de l’écosystème de la Baie, avec un fleuve qui aura retrouvé ses fonctionnalités hydrologiques et biologiques et qui de ce fait permettra d’apporter à celle-ci des eaux et sédiments de bonne qualité. Cet effacement est également nécessaire au retour dans le complexe Sée-Sélune d’une population abondante de saumons atlantiques, population qui présente un intérêt génétique et patrimonial particulièrement important pour cette région de la façade atlantique. De nombreuses autres espèces de poissons migrateurs seront aussi bénéficiaires de ce démantèlement. Ainsi, bien évidemment, que les hommes et les femmes de cette vallée, pour une bonne partie favorable aux effacements, qui pourront en tirer une grande fierté lorsque la promotion de ce territoire restauré éclairera d’un jour nouveau l’intérêt et la beauté de cet arrière-pays, aujourd’hui largement oublié des principaux itinéraires touristiques. L’exploitation hydro-électrique de la Sélune, aujourd’hui fonctionnant sous le régime insatisfaisant des délais glissants, n’est pas un enjeu majeur de production d’électricité renouvelable. EDF continue d’exploiter le site, depuis 1991, en infraction avec un arrêté de 1986 l’obligeant à rétablir la libre circulation des poissons migrateurs. Elle poursuit cette exploitation depuis 2007, année de fin de concession des barrages. L’entreprise a dans ce contexte été mise en demeure en 2010 par jugement de la Cour Administrative d’Appel de Nantes de garantir le franchissement des poissons migrateurs d’ici à la fin 2013, un délai intenable et pour des coûts prohibitifs, sans garantie de résultat. EDF ne s’oppose en l’occurrence ni à la fin de la production hydro-électrique des deux barrages, ni à l’annonce de leur effacement faite le 13 novembre 2009 par votre prédécesseur, Madame Chantal Jouanno. Les alternatives de production d’énergie renouvelable existent, notamment suite à l’annonce du futur parc éolien en mer à Courseulles-sur-Mer en Basse-Normandie. D’autres alternatives en matières d’énergies renouvelables existent localement. Elles sont créatrices d’emplois, durables et non délocalisables. La reconquête écologique de la vallée de la Sélune génèrera une activité économique, directe et indirecte, liée aux chantiers de démantèlement et de restauration du lit du cours d’eau, activité qui sera largement supérieure à celle de la base de loisirs de la Mazure, au bord de la retenue du barrage de Vezins. Une activité économique à plus long terme dépendra des volontés politiques locales. Il existe de fortes potentialités de conversion vers le tourisme de nature, en particulier le tourisme de pêche au saumon, sur un modèle de gestion innovant à trouver s’inspirant par exemple de ce qui se passe dans les pays anglo-saxons, pour valoriser cette pêche exceptionnelle. Les sports de nature, en général, peuvent capter une partie de la clientèle de la Baie et du Mont. Nous vous demandons, Madame la Ministre, d’agir maintenant. Nous attendons depuis maintenant deux ans des éléments économiques et de prospective qui ne sont toujours pas disponibles pour trouver les alternatives concernant notamment la vingtaine d’emplois de la base nautique de la Mazure. Nous attirons en particulier votre attention sur le fait que continuer à ne rien faire risque de coûter très cher à la France avec des sanctions financières de la Commission européenne pour non-respect de ses obligations vis-à-vis de la continuité écologique. Ces obligations relèvent d’une part de la Directive Cadre sur l’Eau, et d’autre part du Règlement européen sur l’anguille numéro 1100/2007, la Sélune étant classée en Zone d’Action Prioritaire pour le rétablissement de la transparence migratoire dans le Plan de Gestion Anguille Français adopté par la Commission. Le non-respect des engagements de la France serait en totale contradiction avec les objectifs de la Trame Verte et Bleue dont vous avez installé le Comité national le 18 octobre dernier. Il vous appartient donc, Madame la Ministre, d’envoyer un signal conforme aux engagements de la France en Europe et dans le Monde. Nous attendons une décision rapide de votre part qui permettra également de mettre fin à un climat local propice à certaines dérives. Nous vous demandons de veiller à ce qu’Adolphe Colrat, Préfet de la Manche, conformément à sa dernière déclaration publique, soit en mesure de signer l’arrêté de fin de concession des barrages à l’occasion de la Journée mondiale des Zones Humides, le 2 février prochain. Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre haute considération. Signataires Pour le collectif « Les Amis de la Sélune » [[AAPPMA de l’Elorn (Finistère) – AAPPMA de Pont-Croix (Finistère) – AAPPMA de Pontrieux-la Roche Derrien (Côtes-d’Armor)- ANPER TOS – Association Bretonne pour la Pêche à la Mouche – Association Internationale de Défense du Saumon Atlantique – Club des Saumoniers – Comité National de la Pêche Professionnelle en Eau Douce – Eau et Rivières de Bretagne – European Rivers Network – Fédération de la Manche pour la Pêche et les 24 AAPPMA suivantes : La Truite Cherbourgeoise ; La Truite la Scye; La Mouche de Saire ; Les Pêcheurs de la Sinope ; Le Gardon Saint-Sauveurais ; Les Pêcheurs de la Douve ; Le Gardon Chef du Pontais ; La Flottante Carentanaise ; Les Pêcheurs de Lessay ; Les Pêcheurs de Périers (St-Sauveur Lendelin) ; La Gaule Marignaise ; La Truite de l’Anneraie ; Les Pêcheurs à la ligne du Pays Saint-Lois ; Les Pêcheurs de Cerisy-la-Forêt ; Les Pêcheurs de Condé-sur-Vire ; La Gaule Torignaise ; Les Amis de la Vire ; Le Bassin de la Sienne ; Amicale des Pêcheurs à la ligne de l’Avranchin ; La Truite de la Sée ; Le Gardon de Pontorson ; La Truite du Beuvron ; La Ducéenne ; La Gaule Mortainaise – Federation of Irish Salmon and Sea Trout Anglers – Fédération Française des Moniteurs Guides de Pêche – Fédération Nationale pour la Pêche en France – Fondation GoodPlanet – Fondation pour la Nature et l’Homme – Humus, fonds pour la biodiversité – L’Hydroscope – Ligue pour la Protection des Oiseaux – Manche Nature – Mayenne Nature Environnement – North Atlantic Salmon Fund – SOS Loire Vivante – Sustainable Eel Group – Union Régionale des Fédérations de Bretagne – Basse-Normandie – Pays de la Loire pour la Pêche et la Protection du milieu aquatique – Vét’Eau Pêche-WWF-France. Adresse postale : Collectif des Amis de la Sélune – c/o HUMUS, Fonds pour la biodiversité, 86 Rue de Lille – 75007 Paris.]] Serge Orru, Directeur général WWF France – Cécile Ostria, Directrice générale Fondation pour la Nature et l’Homme – Orri Vigfússon, Président NASF

Pour en savoir plus sur les zones humides

– Depuis plus de 40 ans la convention de Ramsar oeuvre pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Découvrez-la en images :
CARTE DES ZONES HUMIDES D'IMPORTANCE MAJEURE
CARTE DES ZONES HUMIDES D’IMPORTANCE MAJEURE
Site portail « Les zones humides en France ». Ce site a pour objet de faciliter l’accès aux données disponibles sur internet dans le domaine des zones humides. Il est essentiellement centré sur les zones humides françaises (métropolitaines uniquement) et le contexte institutionnel et juridique français. Il propose également des liens vers des références internationales (acteurs, textes…). – Le site du Pôle Relais zones humides intérieures des Parcs Naturels Régionaux. Ce site vous présente les activités et le contenu du réseau des acteurs intervenant sur les zones humides intérieures. Il est axé sur les régions d’étangs, les lacs et réservoirs, les plans d’eau ponctuels, les marais et les zones humides de création récente et sur leurs problématiques actuelles, notamment dans le contexte institutionnel et juridique français. Il vous facilite l’accès aux données disponibles sur Internet dans le domaine des zones humides (liens et références internationaux, nationaux, locaux, thématiques, …). – L’évolution des zones humides d’importance majeure entre 1990 et 2000. Une synthèse de la lettre de l’IFEN 4 Pages (n° 122) – Décembre 2007. Entre 1990 et 2000, la superficie des milieux naturels dans les zones humides d’importance majeure s’est majoritairement stabilisée après une diminution au cours des décennies précédentes. Pendant la même période, les dégradations subies sont globalement moindres que dans le passé, mais elles demeurent élevées et des actions de conservation et de restauration d’habitats se développent. Les prairies humides, les tourbières et les landes humides régressent et sont davantage perturbées que les milieux salés et les vasières qui apparaissent en meilleur état. L’expansion d’espèces envahissantes touche la quasitotalité des zones étudiées.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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