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2010, année internationale de la biodiversité

Humanité et Biodiversité, manifeste pour une nouvelle alliance

Le manifeste de la Ligue ROC et de son président Hubert Reeves

A quelques semaines de 2010, Année Internationale de la Biodiversité, la Ligue ROC tire le signal d’alarme et lance une véritable injonction à l’ensemble de la société pour que cette année marque un tournant historique vers l’action. A travers les regards croisés de spécialistes (scientifiques, sociologues, philosophes, juristes, experts, militants associatifs…), ce Manifeste aborde la biodiversité dans différents champs de la société (économie, santé, recherche …) et propose une véritable stratégie afin d’impliquer les citoyens mais également les représentants de la société civile dans les mesures indispensables à la sauvegarde de la biodiversité. En effet, depuis plus de 30 ans, la Ligue Roc mène une action de sensibilisation aux problématiques environnementales et depuis 2005, une campagne visant à intégrer les enjeux liés à la biodiversité dans l’ensemble des politiques publiques. Sous l’impulsion d’Hubert Reeves, son Président depuis 2001, la ligue ROC est déterminée à faire de 2010 une année charnière pour la protection de la biodiversité. Humanité et biodiversité : Manifeste pour une nouvelle alliance annonce un ensemble d’initiatives programmées tout au long de l’année à venir. Parmi les co-auteurs de l’ouvrage : Anne-Marie Ducroux (fondatrice de la société Au non du vivant), Gilles Pipien (spécialiste de l’environnement et du développement durable), Patrice Valantin (entrepreneur en génie écologique) et Jacques Weber (économiste et anthropologue).

Le manifeste Humanité et Biodiversité

A travers les regards croisés de spécialistes (scientifiques, sociologues, philosophes, juristes), ce Manifeste propose une véritable stratégie afin d’impliquer l’ensemble de la société, dans les mesures destinées à la sauvegarde de la biodiversité. En attendant la sortie du manifeste aux Editions Descartes & Cie (dès sa sortie en ligne sur CDURABLE.info), je vous propose d’en découvrir le résumé. Partie 1 : une société en mouvement
Humanité et Biodiversité, manifeste pour une nouvelle alliance
Humanité et Biodiversité, manifeste pour une nouvelle alliance
2005-2010 : regard sur une trajectoire par Christophe AUBEL, Anne-Marie DUCROUX, Hubert REEVES. En 2005 la Ligue ROC publiait un premier ouvrage « Pour la biodiversité : Manifeste pour une politique rénovée du Patrimoine Naturel ». L’analyse des étapes franchies depuis lors (Stratégie Nationale pour la Biodiversité, Grenelle de l’Environnement, montée en puissance du sujet à l’international, trame verte et Bleue) couplée à l’analyse du devenir des propositions du premier Manifeste, ouvrent ainsi un regard sur le cheminement politique parcouru pour les enjeux de la biodiversité, la place qu’elle a acquis dans la société et tout ce qu’il reste à accomplir. Cet article est complété par un focus sur la Charte de l’Environnement et la Biodiversité. – Biodiversité et Développement Durable : la recapitalisation écologique, un nouvel objectif politique par Bernard Chevassus-au-Louis, Anne-Marie DUCROUX. Le lien entre biodiversité et développement durable est souvent perçu dans une logique à court terme visant à trouver dans le vivant de nouvelles ressources pour de nouvelles productions. Au cours du XXème siècle, l’exploitation des ressources naturelles issues de la biodiversité actuelle et passée était fondée sur trois croyances dont on mesure aujourd’hui le caractère erroné : leur nature inépuisable, leur gratuité et celle de notre indépendance croissante vis-à-vis de ces ressources. Si l’on veut éviter à l’avenir de nouvelles désillusions, il conviendra de fonder l’utilisation de la biodiversité sur des principes différents, en reconnaissant en particulier notre connaissance très partielle et la nécessité de dispositifs progressifs d’apprentissage. Il conviendra également de ne pas rechercher de « remède miracle » mais la combinaison de solutions imparfaites et, enfin, d’adopter de nouvelles conceptions tant au niveau de l’innovation que des critères de performance. Le simple arrêt de l’érosion du capital écologique est un objectif politique trop limité, déjà dépassé : il est urgent de se doter d’une nouvelle mission de « recapitalisation écologique ». Ne peut-on imaginer des politiques ambitieuses vis-à-vis du capital naturel, à concevoir non pas en termes de « substitution » avec les autres capitaux « économique et humain » mais en synergie avec eux et visant non seulement à le conserver mais à le redévelopper ? – Les formes d’appropriation de la nature par Maurice WYNTZ. Quelles formes les relations concrètes et quotidiennes à la nature prennent-elles ? L’analyse porte sur deux acteurs : le monde agricole et le promeneur urbain. L’un agit concrètement sur plus de 50 % du territoire national selon une logique de filière productive quasi monopolistique, c’est-à-dire peu mise en débat. L’autre évolue dans un paysage mythifié et distancié peu en rapport avec la réalité naturelle et agricole. Les deux développent des formes d’appropriation symboliquement différentes, voire contradictoires, sur les mêmes espaces. Le constat actuel montre la double déconnexion du monde urbain avec le monde agricole, et des deux univers avec la nature. Redonner collectivement une place aux dynamiques naturelles, au vivant spontané, suppose donc un double mouvement de reconnexion entre la nature et la société humaine dans ses composantes urbaine et agricole. Deux pistes nous semblent essentielles : le débat autour de la fonction de l’agriculteur et l’inscription des pratiques agricoles dans un processus de décision collective. Partie 2 : subordonner l’économie au vivantLes valeurs de la biodiversité, poursuivre les avancées majeures du rapport. par Bernard Chevassus-au-Louis – Gilles Pipien, Jacques Weber. Depuis que certains économistes ont donné des éléments de chiffrage des services écologiques, la question de la valorisation monétaire de la biodiversité est en débat. Le groupe, présidé par Bernard Chevassus-au-Louis, constate que le marché ne peut pas faire émerger de valeur monétaire pour certains biens communs, dont la biodiversité, et qu’il appartient donc à la puissance publique d’intervenir, et de fixer cette valeur. Il fait une analyse détaillée, inégalée, des dispositifs et concepts en termes de valeur monétaire de la biodiversité, puis propose une méthode et des valeurs de référence à utiliser dans le cadre de décisions publiques. Mais le groupe a évoqué une autre voie d’intervention publique visant à faire émerger une valeur monétaire pour des éléments de biodiversité, afin de faire apparaître un prix à sa destruction. Deux méthodes sont possibles, et combinables : la fiscalité et la mise en place de quotas négociables. – Droit de la propriété immobilière et biodiversité par Patrick Hubert. La protection des paysages et d’une certaine forme d’environnement rural est passée, en France, par une confiscation non indemnisée, des propriétaires ruraux, des droits de construire. Il est surprenant que l’attribution de tels droits dans le cadre de l’évolution des plans d’urbanisme continue de s’opérer gratuitement. Cette conjonction, fruit d’un cadre juridique très confus, a produit des effets redoutables, en incitant ces mêmes propriétaires à favoriser politiquement la constructibilité d’un nombre toujours accru de parcelles et à résister autant que possible aux contraintes supplémentaires que l’on cherche à leur imposer pour des raisons de protection de l’environnement. L’article avance trois propositions majeures pour remédier à cette situation : – vendre au lieu de donner les droits de construire à nouveau; – indemniser, grâce à ces recettes, les propriétaires des zones soumises à des contraintes écologiques particulièrement fortes ; – donner aux propriétaires la liberté, la sécurité juridique et les incitations, notamment fiscales, pour qu’ils se lancent dans des projets de gestion favorables à la biodiversité. – Le plein et le vide, urbanisme et politique agricole : deux politiques pour utiliser nos espaces par Gilles Pipien. Les espaces bâtis ou urbains occupent près de 5% de notre territoire national ; les aires agricoles et forestières environ 92%. Ces deux mondes, l’urbain (le « plein ») et le rural, ou non-urbain (le « vide ») sont soumis à un arsenal juridique et administratif, mais avec deux objectifs radicalement différents. Comment faire dialoguer ces deux mondes, ce plein et ce vide, en faveur de la biodiversité, et plus globalement dans le sens d’un développement durable ? L’urbain est géré localement par les collectivités territoriales, en application du droit de l’urbanisme, avec des règles précises encadrant les constructions. Le non urbain est géré par l’Etat et l’Union européenne, selon des règlements nationaux, dans un but économique, en liaison directe privilégiée, exclusive, avec les professions agricole et forestière. Dès lors, comment obtenir une vision globale de l’aménagement de notre territoire ? La conception puis la mise en oeuvre de la « trame verte et bleue » est une opportunité pour abattre les frontières, pour dépasser les logiques. Mais ne faut-il pas très vite redonner aux acteurs locaux la maîtrise de la gestion de l’ensemble de leur territoire, en transformant par exemple les PLU en « PLAGE », Plans Locaux d’Aménagement et de Gestion de l’Espace ? – Des instruments économiques en faveur de la biodiversité par Gilles Pipien et Jacques Weber. La question de la prise en compte de la biodiversité et de ses services écologiques par les acteurs économiques est importante dans notre société fondée essentiellement sur le marché. Pour qu’un marché soit régulateur encore faut-il qu’il soit lui-même régulé. C’est dans ce cadre qu’il paraît urgent et légitime de proposer des dispositifs permettant de mettre en lumière une valorisation monétaire en faveur de la biodiversité. Deux dispositifs, qui peuvent être complémentaires, sont proposés : – Une approche fiscale avec une taxe additionnelle à la TFB s’imposant donc aux propriétaires immobiliers (« taxe au béton ») couplée avec une prime à la TFNB, en faveur des collectivités territoriales et propriétaires fonciers (voire des exploitants) de terrains en zones naturelles (par exemple relevant de la « trame verte et bleue ») ; – Une utilisation d’instruments de marché, avec la création de quotas transférables, individuels ou collectifs, de droits à bâtir. En n’oubliant pas que la nature individuelle ou collective des droits n’est pas sans effet sur la durabilité d’une approche par des instruments de marché. – La biodiversité, un nouveau défi pour les entreprises – Emmanuel Delannoy. Les entreprises considèrent souvent la biodiversité comme une contrainte (à travers des mesures de protections réglementaires ou la mobilisation des associations), et au mieux comme une entité externe sur laquelle elles avaient des impacts, qu’il fallait tant bien que mal minimiser. C’est dire si la relation entre les entreprises et la biodiversité n’a pas toujours été un long fleuve tranquille… Or, des travaux récents mettent en évidence un fort lien de dépendance des industries vis-à-vis des services écologiques issus de la biodiversité. Cette dernière devient, de fait, un nouvel enjeu stratégique pour les entreprises. Ce nouveau défi, encore complexe à appréhender, ne devrait pas être vu comme une contrainte supplémentaire, mais plutôt comme une source d’inspiration, d’innovations et d’opportunités. Cet article est accompagné des interviews de Laurent Piermont, PDG de CDC-Biodiversité (projet de dispositif de compensation), de Patrice Valantin, directeur de l’entreprise Dervenn (initiative privée de création de fonds d’intervention pour le patrimoine naturel), de Jacques Richard, professeur à l’Université de Paris-Dauphine (quels instruments comptables pour la Biodiversité ?), ainsi que d’un focus « Emploi et Biodiversité ». Partie 3 : de la connaissance à l’intégration de la biodiversitéPolitique de recherche et suivi de la biodiversité par Pierre Jouventin. En dépit de son ancienneté dans le débat public et de son rôle social aujourd’hui évident, l’écologie a bénéficié, depuis un siècle et demi, de moyens de recherche bien inférieurs à ceux qui furent attribués à la physique nucléaire, à la biologie moléculaire ou à l’astronautique. Du fait de la nouveauté du domaine de recherche et du désintéressement des pouvoirs publics, les connaissances en biodiversité sont très lacunaires alors que la sixième vague d’extinction d’espèces a déjà commencé, celle-ci directement imputable à l’activité humaine. Comment définir la biodiversité, la mesurer, évaluer son importance pour l’homme, suivre son évolution dans le temps, la préserver quand des observatoires à long terme de l’environnement commencent tout juste à être mis en place ?
Ligue Roc - Tous droits réservés
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Arrêter en priorité les dégradations irréversibles par Philippe Lévêque. Les stratégies de protection de la biodiversité sont encore trop souvent induites par les bénéfices attendus ou les oppositions des acteurs socio-économiques. L’ampleur de la crise de la biodiversité appelle l’intégration de critères rationnels, en particulier la réversibilité des dégradations. En tout premier lieu, il faut mettre un terme aux dégradations irréversibles pour lesquelles les possibilités de restauration sont faibles ou nulles ; cette priorité permettra ensuite de hiérarchiser les actions à entreprendre sur le terrain. D’autant que ce type de dégradations concerne notamment les écosystèmes spécialisés, souvent les plus riches en diversité spécifique, et qui sont porteurs de fonctions irremplaçables en termes de production d’aménités. Le strict contrôle des dégradations irréversibles doit aussi constituer la limite absolue dans le développement de la compensation écologique. – Biodiversité et changement climatique : un changement peut en cacher un autre par Bernard Chevassus-au-Louis et Jacques Trouvilliez. La question du changement climatique est souvent posée en termes d’impact direct sur les communautés d’êtres vivants. Or il est très probable que ces changements auront surtout un impact indirect sur la biodiversité : d’une part en modulant à la hausse l’effet des autres facteurs aujourd’hui responsables de l’érosion de la biodiversité, et d’autre part en induisant des stratégies d’adaptation des activités humaines elles-mêmes susceptibles de produire des externalités négatives sur la biodiversité. Quelles sont les capacités d’adaptation de la biodiversité, et quelles sont celles de l’homme pour faciliter ou limiter ces évolutions ? En tout état de cause, il sera indispensable de considérer les humains et leurs stratégies d’adaptation comme partie intégrante de la biodiversité. – Biodiversité, changement climatique et paysage par Yves Luginbuhl. La démarche paysagère permet d’aborder sous forme d’interactions la compréhension des processus de transformations des écosystèmes et par là, l’érosion de la biodiversité et celle des processus sociaux. C’est sous cet angle qu’il faut envisager les risques liés aux conséquences du changement climatique sur la biodiversité mais également sur le bien-être social. Le raisonnement consiste à mesurer les changements des paysages en termes d’interactions et d’ajustements, en considérant que toute modification intervenant sur la nature interagit avec la société et inversement. Il s’agit donc pour l’avenir d’approfondir les relations entre paysage et biodiversité, mais également de développer la prospective sur le changement climatique à travers des scénarios paysagers et les connaissances des représentations de la biodiversité et de leurs évolutions. Et en retour il convient d’évaluer leurs conséquences sur les paysages. Mais il est alors nécessaire de diffuser et d’échanger les connaissances savantes et profanes, tout en diffusant les savoirs scientifiques dans un langage plus accessible. La préservation de la biodiversité passe par une action réflexive et démocratique sur les paysages, et conjugue échelle globale et locale en considérant que biodiversité et paysage sont au coeur de projets d’aménagement envisagés comme des expérimentations de l’avenir. – La biodiversité dans la santé par Serge Morand. La biodiversité est davantage qu’un réservoir de médicaments : sa richesse et sa qualité sont aussi facteurs de santé et de qualité de vie. Les changements planétaires en cours sont accompagnés de l’émergence ou de la réémergence de nombreuses maladies infectieuses. Parasites et agents pathogènes, constituent une part importante de la biodiversité. Ceux-ci sont vus comme des dangers ou des nuisances pour les humains et leurs productions animales et végétales. Cependant, de nombreux parasites participent aussi à la régulation des populations et espèces animales ou végétales dites nuisibles pour l’agriculture. Des travaux récents montrent que les parasites sont des éléments indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes. Par sa richesse, la biodiversité assure également des services pour la santé en régulant la dynamique et l’impact de nombreux parasites et en réduisant les risques d’émergence. Pour tout cela, les sciences de la biodiversité doivent être intégrées dans la gestion et la prévention des risques et des crises sanitaires. – Agriculture et biodiversité, quels grands enjeux pour demain ? par Xavier Le Roux. Par son emprise sur le territoire et la transformation des milieux naturels qu’elle opère, l’agriculture entretient des liens étroits avec la biodiversité. Or dans les cinquante dernières années, l’intensification des pratiques agricoles a porté atteinte à cette biodiversité. La notion de « gestion de la Biodiversité » s’intéresse non seulement à la biodiversité remarquable, illustrée par des espèces emblématiques (l’ours, le loup) mais surtout à la biodiversité ordinaire (abeilles, vers de terre…) qui contribue au bon fonctionnement des écosystèmes à travers des « services », comme la pollinisation ou la fertilité des sols. La valorisation des services rendus par la biodiversité à l’agriculture et les synergies nées de ce processus sont au coeur des enjeux d’aujourd’hui pour faire face aux défis de demain. – Appliquer (enfin) la démarche étude d’impact par Philippe Lévêque. Inspiré des principes du développement durable et de la méthode de l’Agenda 21, le dispositif de l’étude d’impact se fonde sur une démarche logique et résolument moderne. Son efficacité reste cependant très en retrait par rapport à ses potentialités. En premier lieu, en raison d’un caractère hybride, la mixité juridique et scientifique de l’étude d’impact aboutit à des contradictions et à une complexification alors que la démarche demande à s’inscrire dans la clarté. De même, l’absence de prise en compte sérieuse des impacts en phase de programmation nuit grandement à son efficacité. Leur intégration en bout de processus décisionnel, notamment via l’enquête publique, place le débat dans une logique binaire opposant les « pour » et les « contre », alors qu’il faudrait l’inscire dans une recherche de solutions optimisées. – Le génie écologique, un nouveau métier par Patrice Valentin. La reconquête de la biodiversité sur l’ensemble du territoire français demande des compétences à tous les niveaux de la chaîne d’intervention, de l’ingénieur à l’ouvrier. Il est donc nécessaire de développer une nouvelle filière professionnelle, artisans de la biodiversité et gestionnaire de vie. Le génie écologique doit se structurer et monter en puissance pour répondre aux enjeux écologiques de la prochaine décennie. – Nouvelle gouvernance : l’art et la manière par Anne-Marie DUCROUX. Tous les enjeux relatifs à la biodiversité appellent la mise en place d’apprentissages, de tables rondes, de nouvelles pratiques et règles de la délibération comme de la représentation ainsi que de nouvelles relations entre les différents acteurs. Ces élements sont indispensables afin de préparer collectivement des réponses inédites. C’est l’un des grands bouleversements démocratiques des formes de nouvelle gouvernance : appréhender les réalités non plus par les généralités et le fait majoritaire, mais par l’écoute de singularités, la recherche volontaire de pluralité, d’accords possibles entre tous les présents. Cette innovation, par sa nature plus humaine et sociale, est souvent mal repérée politiquement mais fortement attendue des acteurs et citoyens. Pour gouverner, l’art et la manière sont de plus en plus profondément indissociables… Plus qu’un simple outil, c’est un objectif stratégique, tant pour les enjeux du développement durable, de la biodiversité en particulier, que pour ceux du renouvellement de l’exercice politique.

La feuille de route de la Ligue ROC

Consulter le site de la Ligue ROC
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A quelques semaines du Sommet de Copenhague et à l’aube d’une année décisive pour la planète, la Ligue ROC est déterminée à peser de tout son poids pour que 2010 marque réellement l’entrée dans une nouvelle ère, pour que la prise de conscience devienne action, pour que l’engagement pour la biodiversité soit simplement, et intégralement, appréhendé comme indispensable à la survie des humains. Pour sensibiliser et proposer, la Ligue ROC présente aujourd’hui « Humanité et biodiversité, manifeste pour une nouvelle alliance ». Elle réalise également un film à destination des élus. Mais cet effort de sensibilisation n’aura de sens que si, dans le même temps, les dossiers de fond progressent. C’est pour cette raison que la Ligue ROC défendra notamment les axes stratégiques suivants : – La création du « GIEC de la Biodiversité ». Ce « GIEB » devra être une véritable interface entre sciences et société pour enrichir et mieux partager les connaissances, et pour scénariser les possibles futurs suivant les décisions prises. La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité devrait devenir sa « déclinaison » française. – La mise en place d’une ambitieuse Stratégie Nationale pour la Biodiversité (post 2010), qui adoptera une approche interministérielle afin d’intégrer la biodiversité à tous les échelons des politiques sectorielles. Cette SNB sera dotée d’un dispositif pour assurer le suivi des actions engagées. Celui-ci devra prévoir notamment la participation de toutes les parties prenantes aux travaux des comités de pilotage. La SNB devra, enfin, comporter un plan d’action « éducation à la nature ». – L’intégration de la biodiversité dans la conception et l’entretien des aménagements et infrastructures et la mise en place d’une meilleure et réelle prise en compte des espèces. – La réalisation à l’horizon 2015, dans toutes les communes de France, d’un premier « Atlas des enjeux biodiversité » intégrant inventaires, diagnostic des continuités écologiques, éléments sur les liens entre activités humaines et biodiversité. Ce grand programme doit être lancé dès 2010. – La « trame verte et bleue » doit être conçue comme l’une des ossatures de l’aménagement du territoire, mais également comme un outil de mobilisation des acteurs. – La création d’une « ADEME de la biodiversité » qui pourra notamment conseiller et aider collectivités et acteurs privés à mettre en place des plans d’action et initier des partenariats avec les associations. – La mise en oeuvre d’une fiscalité favorable à la biodiversité, mais également la création d’outils économiques permettant de financer l’action et de mettre un terme aux pratiques néfastes à la biodiversité (dans le domaine foncier notamment). Autant de pistes déterminantes pour changer la donne… Il est vital de nous approprier cette évidence : l’humanité fait partie de la biodiversité. Préserver la biodiversité est notre chance pour aujourd’hui et pour demain.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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