Dans l’édition du 25/05/07 de Libération, la rubrique « Rebonds » donne la parole à Véronique GALLAIS présidente d’Action Consommation, Stéphen KERCKHOVE délégué général d’Agir pour l’environnement, François VEILLERETTE président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures.
L’écologie a l’occasion de sortir de la marginalité mais nous ne devons pas faire allégeance.
La récente conversion du président de la République aux enjeux écologiques peut surprendre et nous interroger. Alors que la campagne électorale qui vient de se clore par l’élection de Nicolas Sarkozy n’avait pas fait apparaître l’attrait du nouveau chef de l’Etat pour ces questions essentielles à l’avenir de l’humanité, nous constatons qu’il y a aujourd’hui une véritable opportunité de sortir l’environnement des ornières de la marginalité.
Ni défiance ni allégeance. A quelques semaines d’élections législatives qui porteront une nouvelle majorité au pouvoir pour les cinq prochaines années, nous espérons que ce soudain intérêt affiché du nouveau président de la République ne soit pas exclusivement dicté par une volonté d’envoyer un signal médiatique au peuple de l’écologie. Jacques Chirac nous a habitués aux propos grandiloquents qui cachaient mal son inaction. Chat échaudé craignant l’eau froide, nous ne pouvons que nous méfier de l’intérêt réel ou supposé du nouveau locataire de l’Elysée.
Sans récuser l’intérêt du futur Grenelle de l’environnement, n’aurait-il pas fallu temporiser et attendre quelques semaines, après les élections législatives, afin d’éviter l’écueil d’une instrumentalisation par trop facile à mettre en scène ? Avoir l’honneur d’être reçus par les plus hauts représentants de l’Etat est une chose, avoir le devoir de garder à l’esprit la responsabilité qui est la nôtre en est une autre. A cet égard, certaines ONG présentes auraient sans nul doute dû faire preuve d’un peu plus de retenue dans les satisfecit qu’elles ont décernés au nouveau converti de l’Elysée.