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Greenpeace dénonce le pillage des profondeurs marines par Intermarché

Samedi 25 juin, dans plus de 40 villes de France et d’Espagne, les deux principaux pays européens qui pêchent dans les grandes profondeurs, les militants bénévoles de Greenpeace se sont mobilisés pour dénoncer les dégâts de la pêche de grands fonds, emblématique de la mauvaise gestion des pêches européenne. En France, les militants de Greenpeace se sont rendus dans 22 Intermarché, enseigne qui possède la plus grande flotte de chalutage profond en France.

Les militants de Greenpeace, dans 22 Intermarché, ont signalé, grâce à des autocollants, les principales espèces de grands fonds (flétan, grenadier, et bien d’autres) comme étant des « espèces en danger ». Des lettres ont également été remises aux directeurs et gérants des magasins. Intermarché, principal responsable du crime des grands fonds Les océans sont en train de mourir, tout particulièrement en Europe. 7 espèces sur 10 sur les étals des poissonneries sont surexploitées ou au bord de la surexploitation. Si on ne veut pas d’un océan vide d’ici 35 ans, l’Union européenne doit radicalement changer la Politique commune des pêches qui régit les flottilles européennes. Le chalutage profond est emblématique de ces mauvaises pratiques : trop industrielles, elles menacent des espèces qui se reproduisent très tardivement, et sont donc particulièrement vulnérables à la pêche. Par exemple, l’Empereur a quasiment disparu en 20 ans de pêche industrielle dans l’Atlantique Nord-Est. Phil Weaver, scientifique impliqué dans le projet de recherche Hermione, affirme que le nombre de poissons a fortement diminué en Atlantique Nord-Est depuis que le chalutage profond y est pratiqué. Ses conclusions parlent d’elles-mêmes : de 25000 poissons/km 2 avant la pêche profonde, dans les années 80, on est passé à 7225 poissons/km2 aujourd’hui soit près de 3,5 fois moins. De plus, le chalutage profond entraîne des rejets en mer d’animaux morts (30 à 40% du contenu des filets, mais parfois bien plus, est rejeté mort à la mer) et détruisent le fond des océans en arrachant les organismes qui s’implantent sur les fonds : coraux, éponges, etc. Intermarché possède la plus importante flotte de chalutage profond en France Intermarché capture 60% des prises françaises en termes de pêche profonde. Si cela ne représente que 8 bateaux, la technique de pêche est particulièrement destructrice. Les chaluts sont des filets coniques, dont l’ouverture peut être aussi large qu’un terrain de football, tirés par des bateaux au dessus du plancher océanique, raflant tout sur leur passage. C’est un scandale qui doit stopper. Une activité qui survit sous perfusion des fonds de l’Union européenne L’Union européenne a entamé un processus de réforme de la Politique commune des pêches européenne, qui régule les pratiques de nos flottes dans et hors des eaux communautaires. Dans le cadre de cette réforme, Greenpeace demande que l’UE cesse de subventionner les techniques destructrices comme le chalutage profond. La flotte d’Intermarché a notamment survécu malgré sa mauvaise santé économique grâce à 9,7 millions d’Euros de fonds publics, payés par le contribuable français et européen, entre 1996 et 2008. Intermarché a par la suite, en 2008, injecté 20,4 millions d’Euros dans sa flotte pour la maintenir à flot. Le chalutage profond est enfin une pêche très gourmande en carburant : 7000 litres de fioul par jour minimum pour les chalutiers de 40m. Etant donné l’augmentation inévitable du prix du carburant, cette pêche est vouée à coûter de plus en plus cher et à devenir toujours plus déficitaire… Les demandes de Greenpeace pour une nouvelle politique commune des pêches européenne (PCP) Plus que n’importe quelle autre enseigne, Intermarché a une grande responsabilité dans la gestion des pêches, puisque le groupe a sa propre flotte. Greenpeace demande à Intermarché de mettre fin à son activité de chalutage profond. Les fonds investis dans la flotte d’Intermarché devraient financer une évolution du modèle de la flotte vers des méthodes plus durables, n’entraînant ni la surpêche, ni la destruction des fonds. Au niveau européen, et plus largement, le chalutage profond est l’emblème des mauvaises pratiques de pêche, autorisées par les lois européennes. Aujourd’hui 72% des stocks de poissons en Europe sont surexploités. Le processus de réforme de la PCP a commencé et devrait aboutir en 2012. Greenpeace demande une réforme ambitieuse, permettant de protéger nos océans. Pour cela, Greenpeace estime que les quatre mesures suivantes sont prioritaires :
  • Réduire la surcapacité de pêche et mettre fin aux pratiques destructrices comme le chalutage profond,
  • Créer un réseau de réserves marines couvrant 40% de la surface des océans au niveau mondial, dont une partie en mer du Nord et en Méditerranée,
  • Respecter les avis scientifiques pour fixer les quotas de pêche,
  • Garantir la transparence dans le processus de décision et la collecte des données ainsi que la traçabilité des produits de la mer depuis leurs lieux de prise jusqu’aux étals de vente.
Pour Greenpeace, la réforme de la PCP en cours est la dernière chance pour mettre en oeuvre une politique en faveur d’une pêche durable et éviter que nos océans soient vides d’ici 35 ans.
  • Greenpeace a réalisé un focus sur l’activité chalutage profond d’Intermarché que vous pouvez télécharger en cliquant ici.

 

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David Naulinhttps://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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