Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), 52,1 % des 3 742 fruits et légumes analysés en 2007 contenaient des résidus de pesticides, contre 44,4 % en 2006. Dans 7,6 % des cas, ces doses dépassaient les limites maximales réglementaires. Les poivrons, les tomates, les laitues, les fraises, les mandarines et les raisins sont les plus concernés.
Les données présentées dans ce rapport sont celles du programme mené en 2007 sur « 5 412 échantillons de fruits et légumes frais ou transformés, de produits destinés à l’alimentation infantile, de produits destinés à l’alimentation animale, de céréales et de produits végétaux biologiques mis sur le marché français », selon la DGCCRF.
« S’agissant des résultats du plan de surveillance des fruits et légumes (3 742 échantillons), 47,9 % des échantillons ne contiennent pas de résidus de pesticides », déclare la DGCCRF. Dans la plupart des cas, les traces relevées sont « inférieures à la limite maximale résiduelle (LMR) » [[Chaque fruit, légume ou céréale a son LMR fixée au niveau communautaire, mais, pour certains produits, la France avait fixé ses propres LMR. Le règlement 396/2005, qui propose des limites maximales harmonisées pour toutes les denrées alimentaires et se substitue aux réglementations nationales, est entré en application le 1er septembre 2008. Les dispositions communautaires permettent généralement des niveaux de LMR plus élevés. Le dépassement des Limites Maximales en Résidus relevé par la DGCCRF dans son bilan pour les fruits et légumes ne concernerait donc que 3,8 % des produits en ne considérant que les LMR communautaires, au lieu des 7,6% annoncés. Le MDRGF s’était en effet opposé au règlement qui harmonise les pratiques européennes.]] : 92,4 % des fruits et légumes analysés respectent donc la réglementation. Mais, le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) souligne que les LMR ont été dépassées dans 7,6 % des cas au lieu de 6% en 2006 (chiffres publiés en 2008).
« Parmi les légumes, 58,7 % ne contiennent pas de résidus et en moyenne 7,2 % sont non conformes. Quant aux fruits, 29,7 % ne contiennent pas de résidus et en moyenne 8,5 % sont non conformes », fait savoir la DGCCRF. Les dépassements concerneraient essentiellement les poivrons et piments, les tomates, les poireaux, les laitues, les épinards, les fraises, les mandarines et les raisins. Les céréales et les produits céréaliers présentent 8,2 % de non conformité sur 282 échantillons. Même l’agriculture biologique n’est pas épargnée par la présence de résidus : sur 256 échantillons contrôlés, 3,1 % n’étaient pas conformes.
«Les chiffres de contamination de la DGCCRF montrent clairement une augmentation, parfois forte, de la contamination des fruits, légumes et céréales par les résidus de pesticides avec une nette augmentation des dépassements de LMR également. » déclare François Veillerette, président du MDRGF dans une interview au quotidien METRO. « Ce constat nous montre que notre agriculture dépend toujours trop de l’utilisation massive de pesticides, dont on sait qu’ils sont souvent dangereux pour l’homme et son environnement. Il faut donc tout mettre en oeuvre pour inverser cette logique, notamment en accélérant le plan de réduction de 50% de l’usage des pesticides décidé dans le cadre du Grenelle et en amplifiant fortement le soutien à la production biologique dans notre pays», conclue-t-il.
« Aucune non conformité n’a été décelée sur les produits transformés, les produits d’alimentation pour animaux, les produits d’alimentation infantile, les thés, infusions, café et les épices », selon la DGCCRF. « Et dire qu’il faut manger cinq fruits et légumes chaque jour pour préserver sa santé ! », souligne avec ironie MARTINE BETTI-CUSSO dans Le Figaro magazine.