Les 10 et 11 juin 2009 à Jérusalem, le 7ème Forum du Développement Durable a tenu une session consacrée aux problèmes d’énergie et d’eau en Israël et au Proche-Orient.
Des débats animés, entre experts israéliens et français, ont mis en évidence que le modèle de développement agricole, industriel et technologique qui avait assuré la croissance remarquable d’Israël depuis sa création atteignait certaines limites, notamment dans la gestion de l’environnement, et devait être revu.
Ceci est particulièrement visible dans le domaine de l’eau où, malgré une technologie et une gestion très avancée, le drainage de toutes les ressources possibles conduit à la disparition de la mer Morte et à la pollution des nappes phréatiques par l’eau de mer.
Les techniques modernes de dessalement permettent aujourd’hui la production de masse d’eau douce à un prix raisonnable et la tentation est grande d’utiliser cette technologie de manière extensive sans remise en cause du modèle de consommation actuel. De plus, cette approche permettait d’alimenter la Jordanie et les Territoires Palestiniens, où le besoin d’eau est vital, et de réduire ainsi les tensions régionales.
La mise en œuvre de cette vision pourrait cependant être freinée à l’extérieur par la volonté de deux partenaires de résoudre leur propre problème de manière autonome et à l’intérieur par la montée du souci environnemental dans la société israélienne.
La bande côtière méditerranéenne présente une concentration industrielle intense et l’ajout de grandes installations de dessalement qui rejettent saumures et produits chimiques, risque d’entrainer de fortes oppositions. Ces installations seront accompagnées de nouveaux moyens de production électriques qui utilisent des combustibles fossiles et dons émettrices de gaz à effet de serre, alors qu’Israël présente un niveau élevé d’émissions, équivalent à celui de la Russie.
Devant ce constat, le Forum Mondial du Développement Durable souhaite que la problématique environnementale soit intégrée dans les investissements d’infrastructure de la région. Ces investissements sont nécessaires à la paix et pour que celle-ci soit durable, les populations, nombreuses sur de petits territoires, doivent pouvoir y vivre en harmonie avec leur environnement.