Les coulisses d’un produit ou l’énergie grise.
Par Alexandra Douros pour NiceFurure.com
Lorsque l’on pense au mot énergie, la première image qui nous vient en tête est une couleur lumineuse, vive et énergique. Alors qu’est-ce que cette énergie grise dont on commence à parler, quel est ce petit théâtre et quels en sont les acteurs ?
En tant que consom’acteurs, nous comprenons en général les enjeux qui entourent l’achat d’un produit et son recyclage. Mais quelles sont les coulisses de cette mise en scène ? La vie de l’objet ne commence pas à l’achat du produit, tout comme le spectacle ne se fait pas au moment où l’on voit les acteurs sur scène.
Le cycle de vie d’un produit passe par plusieurs étapes qui sont précisément : l’extraction du minerai, le transport, l’usinage, l’emballage, le stockage, la distribution pour enfin arriver au moment phare du spectacle : le passage à la caisse avec l’achat de l’objet convoité. Toutes ces étapes ont besoin d’énergie et c’est cette énergie que l’on nomme communément énergie grise ou cachée. Pourquoi cachée ? Parce qu’elle n’est pas visible, qu’on ne la prend généralement pas en compte. Pourtant des moyens pour la quantifier de manière précise existent à travers la mise en place d’études complètes que l’on appelle écobilans. C’est un moyen d’orienter nos choix dans une direction plus saine et moins coûteuse pour la Terre qu’occuperont plus tard nos enfants et dont nous sommes responsables, que nous le voulions ou pas. Le problème est que ces écobilans n’ont été réalisés que pour quelques produits. Alors, à quand un label présentant l’écobilan de chaque produit ?
L’énergie grise représente globalement les 2/3 de l’énergie totale que nous consommons ! Bilan curieux pour une énergie que nous ne soupçonnions même pas.
Voici quelques exemples* :
– «Avec l’énergie grise contenue dans une paire de chaussures techno, on pourrait porter à ébullition 918 litres de l’eau, c’est-à-dire préparer 1 litre de café chaque matin pendant 2 ans et demi. »
– « Avec l’énergie grise contenue dans un réfrigérateur vous pourriez faire en avion un aller-, retour Genève-Paris. »
Étonnant non ? Alors comment remédier à ça ?
Comment combattre ou plutôt limiter la consommation de cet impact sous-jacent qui précède l’achat de chaque produit et auquel peu de personnes pensent ?
Il existe de nombreux moyens d’économiser cette énergie grise, en voici quelques principes de base :
– Le recyclage a ses avantages et conserver, transformer, échanger, ressusciter un vieil objet est l’une des solutions. Chaque objet a droit à une deuxième chance, une deuxième vie et c’est une économie importante d’énergie grise.
– Eviter les produits venant de loin. Leur énergie cachée ou grise due au transport est importante, ainsi pourquoi ne pas consommer des produits locaux ? C’est tellement plus simple et frais. Choisir la qualité, miser sur la durabilité est non seulement un avantage économique mais de plus écologique.
– Eviter les emballages sophistiqués immanquablement même s’ils sont plus attractifs. Ils finissent à la poubelle et consomment de l’énergie grise abusivement et inutilement.
– Utiliser du papier recyclé chaque fois que vous en avez la possibilité. Aujourd’hui sa qualité avoisine celle d’un papier normal et puis un brouillon, par exemple, reste un brouillon.
– L’énergie grise a un coût écologique et est un coup pour l’écologie. En étant plus conscients des impacts cachés de notre consommation, en choisissant la qualité plutôt que la quantité.
Pour aller plus loin :
Une étude de consommation et de ses impacts liés aux écobilans vient de paraître à l’OFEV sous le titre suivant: « Consommation respectueuse de l’environnement. Décisions et acteurs clés, modèles de consommation ». Très complète, n’hésitez pas à la consulter, elle fourmille de détails et conseils pertinents !
La Fondation de la Communauté d’Intérêts Suisse pour la diminution des déchets et de la Ligue pour la propreté en Suisse a publié une brochure passionante sur l’énergie grise dont sont issus les exemples de cet article: « A l’affût de l’énergie grise, Analyse de notre quotidien ».
Si vous avez une petite influence sur l’entreprise qui vous emploie, n’hésitez pas à consultez également l’article suivante: « Avis aux entreprises responsables, vous n’avez plus d’excuses aujourd’hui pour dire que vous ne saviez pas! »