En 2015, le facteur carbone des principaux producteurs d’électricité européens a atteint son niveau le plus bas niveau depuis 2001, à 311 kg CO2/MWh. C’est ce que révèle l’étude « Carbon Factor » réalisée pour la 15ème année consécutive par le cabinet d’audit et de conseil PwC. Défini comme le rapport entre les émissions de CO2 générées et la production d’électricité correspondante, le facteur carbone des énergéticiens européens a été réduit de 1,1% en un an, en raison d’une baisse de la production d’électricité de 1,3% accompagnée d’une baisse de 2,4% des émissions de CO2 sur l’année 2015.
La diminution des émissions de CO2 s’explique, quant à elle, par 2 grands facteurs :
– 1. la baisse de la production d’électricité en Europe ;
– 2. la baisse de la part des sources non renouvelables fortement carbonées.
Cohérente avec la décarbonisation de l’économie européenne (-0,7% en 2015), la réduction du facteur carbone des 20 premiers producteurs d’électricité d’Europe est encore loin du niveau de décarbonisation mondial qu’il faudrait atteindre (-6,5% par an en moyenne jusqu’à 2100) pour limiter le réchauffement climatique à +2°C.
Durant l’année 2015 marquée par la tenue de la COP 21, les émissions de CO2 ont, elles aussi, connu une baisse de 2,4% par rapport à 2014, soit 15 Mt CO2. Le conglomérat allemand RWE demeure, depuis 2002, le premier énergéticien européen émetteur de CO2 avec 141 Mt CO2 en 2015, en hausse de 5 Mt CO2. Les émissions de RWE représentent ainsi, à elles seules, près de 23% des émissions totales des 20 entreprises du panel.
Le classement des 5 plus gros émetteurs de CO2 européens évoluent légèrement : si RWE, Vattenfall et Enel restent aux 3 premières places, EDF monte à la 4ème position et Engie à la 5ème, tandis que E.ON passe du rang de 4ème plus gros émetteur à celui de 6ème en un an.
Engie a légèrement augmenté ses émissions de CO2 en 2015 en raison d’une bonne production de ses centrales à charbon, mais aussi de l’arrêt provisoire de centrales nucléaires en Belgique.
Analysé chaque année depuis 2001 par les experts de PwC, le facteur carbone des énergéticiens européens a atteint en 2015 sa valeur la plus basse, s’inscrivant dans la continuité de la baisse observée depuis 2012. La moyenne européenne du facteur carbone s’établit, pour l’année 2015, à 311 kg CO2/MWh, contre 314 kg CO2/MWh en 2014, soit une baisse de 3 kgCO2/MWh. Cette baisse est à 75% due à l’amélioration du facteur carbone non renouvelable et à 25% à l’augmentation de la part d’énergie renouvelable dans la production du panel.
Sur l’année 2015, les évolutions du facteur carbone sont assez contrastées parmi les entreprises du panel : 4 sociétés, opérant dans le Sud de l’Europe (EDP, Iberdrola – Scottish Power, A2A, et Gas Natural Fenosa), voient leur facteur carbone augmenter entre 15 et 30% et 6 sociétés (Fortum, PVO, Dong, Scottish&Southern, Drax et E. ON), présentes dans le Nord et le Centre de l’Europe, ont un facteur carbone en baisse de 14 à 50%.
Les experts de PwC soulignent la contribution du Groupe EDF au maintien d’un facteur carbone européen relativement bas. En effet, sans EDF, le facteur carbone européen du panel serait plus élevé de 35%, passant à 420 kg CO2/MWh. Cela s’explique par le poids d’EDF dans le paysage énergétique européen puisque le groupe français produit un volume 3 fois supérieur à RWE et par l’importance considérable du nucléaire et de l’hydraulique dans son mix énergétique.
Les énergies renouvelables demeurent à un niveau stable dans le mix énergétique des producteurs d’électricité européens en 2015
L’analyse des 20 entreprises du panel de PwC révèle une légère baisse de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (-1,7%). Sur 5 ans, la production d’énergie renouvelable a pourtant connu une hausse de 21%.
Un an après la COP 21, les énergéticiens français restent parmi les premiers producteurs d’électricité en Europe et rejoignent le top 5 des plus gros émetteurs de CO2La production d’électricité des entreprises du panel évalué par PwC (20 entreprises) a connu une légère baisse de 26 TWh en 2015, soit -1,3% par rapport à l’année précédente. Une seule entreprise a réduit sa production d’au moins 10 TWh : E.ON (-19 TWh), tandis que RWE (+12 TWh) est la seule entreprise à avoir augmenté sa production de plus de 10 TWh. Depuis 2015, les énergéticiens français surperforment dans le classement des plus importants producteurs d’électricité en Europe. En effet, alors qu’EDF conserve sa place de leader loin devant tous les autres groupes, Engie vient de faire son entrée en se hissant à la 5ème place au même niveau qu’E.ON.
« Le contexte économique européen n’est plus, contrairement aux années passées, la justification première de cette baisse de la production européenne puisque le PIB de l’UE a augmenté de 1,4% en 2015. En revanche, le progrès technique et les évolutions des habitudes de consommation ont très certainement contribué à cette baisse de la production, même s’il est difficile d’évaluer précisément l’impact de ce phénomène sur la baisse de la production », souligne Olivier Muller, directeur au sein du département Développement Durable de PwC
« La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique des 20 premiers énergéticiens européens est restée stable sur l’année 2015, passant de 21,9% en 2014, à 21,8% en 2015. Cependant, elle suit une tendance haussière depuis 2011, progressant de 5% par an entre 2011 et 2015. Nous observons donc que l’Europe est sur la bonne voie pour tenir l’objectif de 27% d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie en 2030 » se réjouit Olivier Muller.Le mix énergétique des 20 entreprises du panel présente toujours de fortes disparités. Derrière Statkraft et Verbund, dont le mix énergétique renouvelable à plus de 90% est rendu possible par des conditions de production favorables à l’hydroélectricité en Scandinavie et dans les Alpes, 7 autres entreprises ont réussi à constituer un mix énergétique avec plus de 33% de renouvelable : Dong, Fortum, Drax, EDP, Iberdrola, A2A et Scottish&Southern. Les experts de PwC soulignent que les entreprises contribuant le plus à la production d’électricité à partir de sources renouvelables en Europe ne sont pas nécessairement celles dont le mix énergétique comporte le plus de renouvelable : EDF est ainsi cette année le 1er producteur d’énergie renouvelable d’Europe alors que le groupe fait partie des 3 entreprises dont la part du renouvelable est inférieur à 10% et qu’il a par ailleurs diminué sa production d’électricité renouvelable en 2015. De plus, l’analyse de l’évolution du mix énergétique des 20 entreprises du panel montre que l’énergie hydraulique reste, de loin, la principale source d’énergie renouvelable utilisée par les énergéticiens européens. Elle représente en effet 16% de leur mix énergétique. La production d’hydroélectricité a, quant à elle, fortement baissé en 2015 (-7%). Avec 296 TWh, l’hydraulique demeure la 3ème source d’électricité du panel après le nucléaire et le charbon, mais devant le gaz. Statkraft et EDF produisent à eux seuls près d’un tiers de l’hydroélectricité du panel. De manière générale, et ce malgré des disparités régionales, l’année 2015 a été une année peu favorable à la production hydroélectrique, en particulier en Espagne et au Portugal, avec de faibles précipitations. L’éolien demeure la 2ème source d’énergie renouvelable du panel et représente 3,1% de la production totale. Il occupe plus de 10% du mix énergétique européen de trois entreprises, qui ont la particularité d’être fortement implantées autour de la mer du Nord : Dong (45% du mix), Iberdrola (via sa filiale Scottish Power) (20%) et Scottish & Southern (19%). Concernant les énergies fossiles, 2015 a été marquée par la baisse de la part du charbon dans le mix énergétique du panel (-1 point à 24%), poursuivant ainsi la diminution observée en 2014. La baisse de 23 TWh de l’électricité produite à partir de charbon et lignite par les électriciens européens est ainsi une explication à la baisse des émissions et à l’amélioration du facteur carbone européen. La baisse de la production de charbon s’est accompagnée d’une reprise de la production de gaz naturel (+15 TWh), qui représente 13% du mix énergétique du panel. Enfin, la production d’électricité d’origine nucléaire est toujours la première source d’énergie électrique en Europe (40% du mix du panel). La baisse de production en Allemagne (E.ON, Vattenfall : – 12 TWh) et en République Tchèque (CEZ : -3.5 TWh) est compensée par la hausse de la production d’EDF en France (+5 TWh). Méthodologie L’objectif de cette étude est d’identifier, de consolider, d’homogénéiser et de présenter une information complète sur les émissions de CO2 des principaux producteurs d’énergie européens, mais aussi d’analyser les principales variations entre les années 2001 et 2015. La majorité des données publiées sont directement accessibles à partir du site Internet des entreprises analysées ou dans leur rapport annuel et/ou leur rapport Environnement/Développement durable. Si certaines données peuvent être approximatives, PwC estime que la marge d’erreur ne dépasse pas 10% sur les émissions de gaz à effet de serre directes. PwC ne fournit ni commentaire ni opinion sur les prix de l’énergie ou sur l’impact du CO2 sur l’évaluation des sociétés étudiées.
Etude PwC Changement climatique et Électricité – Facteur carbone européen : Comparaison des émissions de CO 2 des principaux électriciens européens
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