Epuisement des matières premières, surproduction, perte de créativité, environnement et conditions de vie mis en cause pour le simple profit, tout cela ne relève plus depuis un certain temps d’un discours militant mais d’une prise de conscience globale.
S’il aura fallut des décennies à la classe politique pour en comprendre les enjeux, il ne fait nul doute que le mouvement est irréversible et va s’accélérer. Si dans certains domaines, la machine est lancée (parfois très -trop- doucement) – Energies fossiles (travaux sur les bio carburants, le solaire et l’éolien) – Recyclage des matériaux (composants automobiles, emballages, …) – Diminution de la pollution automobile dans les centres urbains – Prise en compte des ressources en eau potable – Développement des transports en commun peu polluantsCette machine a un nom : Le développement durable
« le développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de » besoins « , et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » Définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le Rapport Brundtland Si l’on s’en tient aux nombreuses déclarations qui pullulent dans les media, seuls nos dirigeants seraient en mesure de prendre en compte tous les problèmes au nom des citoyens. C’est vrai qu’on note, de temps en temps, des annonces de financement de nouveaux secteurs technologiques plus respectueux de l’avenir de la planète et de ses habitants mais, dans l’ensemble, rien de bien fondamental. Pourtant, on s’aperçoit que les citoyens cherchent de plus en plus à peser sur l’avenir et pas seulement en donnant des mandats électoraux. Les nouveaux modèles économiques mis en avant par la mondialisation ont mis à mal les repères et donnent souvent une « prime » à la délocalisation dans des pays ne respectant pas les droits des salariés définis par le BIT Mais comment peser sur des choix économiques et stratégiques aux antipodes de l’éthique et de l’avenir de notre vieux monde ? Si les groupements de défense des consommateurs comme Public Citizen (le mouvement créé par Ralph NADER ) aux Etats-Unis ont pu peser sur les entreprises, on a malheureusement constaté avec le temps des dérives consuméristes et un effet limité sur les pratiques et habitudes de production. La suite logique consistait donc pour les citoyens consommateurs à s’intéresser à l’utilisation et à la destination de l’argent qu’ils confient au système bancaire. En effet, quelle meilleure façon d’agir que de refuser que son épargne permette à des prédateurs économiques de s’exonérer des règles d’éthique ?Premiers pas de l’investissement socialement responsable en France
Le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) a lancé en 1983, le premier fonds commun de placement de partage « Faim et développement » Dans le même temps, naissait le premier fonds commun de placement éthique « Nouvelle stratégie 50 », à l’instigation de Soeur Nicole Reille. Son objet était de proposer aux investisseurs, particuliers ou institutionnels, des placements boursiers « respectueux de la place de l’homme » 1997 : Création de la première agence de notation sociale et environnementale française, AreSe (devenue VIGEO ) 2001 : Création de l’EuroSIF et lancement de Novethic , le premier portail Grand Public sur la responsabilité sociale et l’ISR Ainsi, grâce à la présence de ces agences de notation, il est possible de « donner un sens » à son épargne et de privilégier des critères de développement durable, environnementaux, sociaux, de gouvernement d’entreprise ou de droits de l’homme, … Si la quasi totalité des établissements bancaires ont ajouté à leur gamme des fonds socialement responsables, la communication qu’ils en font auprès du grand public reste limitée. Sur le Web, il n’y a guère que sur le site J’épargne Utile (dont les Unités de Compte sont exclusivement issues de fonds ISR) on l’ont fait preuve de pédagogie et de spécialisation. Il n’en reste pas moins que : « Selon une étude publiée par Eurosif en 2006, l’encours total des fonds disponibles sur le marché français serait de 8,2 milliards d’euros fin 2005 contre 30,5 milliards d’euros au Royaume-Uni, leader en Europe » Alors, les français seraient-ils moins concernés par la responsabilité sociale et le développement durable ? A mon avis c’est une question de … très peu de temps.