L’écopsychologie est un champ de recherche apparu dans les années 1990, qui fait l’hypothèse d’une intelligence écologique supérieure, ancrée dans les fondements inconscients de la psyché. Le fond de l’âme, ce ne serait pas tant la sexualité ou la volonté de puissance – mais la nature elle-même. Détruire la nature, ce serait donc aussi détruire nos âmes. Pourquoi les Modernes sont fous (et comment nous guérir). « Écopsychologie : le soin de l’âme et de la Terre » est un livre fondateur pour penser d’un même geste la guérison de l’âme et de la Terre
Cette idée, qui bouleverse les conceptions modernes, est cependant immémoriale dans la plupart des sociétés humaines, notamment amérindiennes. À partir d’une perspective occidentale, ce recueil propose donc une réflexion collective et polyphonique sur les liens entre l’âme et la Terre. Mobilisant notamment l’écoféminisme et l’anthropologie, l’écopsychologie esquisse une nouvelle définition de la santé, qui articule vie intérieure et vie terrestre. Depuis sa création il y a 15 ans, Wildproject défend l’idée que la crise écologique n’est pas seulement un problème technique, mais un enjeu philosophique et culturel.« Plus profondément encore, nous comprenons aujourd’hui queComment les Modernes ont-ils pu imaginer qu’ils vivaient dans un monde sans âme ? De quelle maladie de l’âme faut-il souffrir pour déclarer la guerre à la nature ? Comment guérir de cette folie ? Pourquoi les Modernes sont fous, et pourquoi on ne peut guérir la Terre sans guérir nos âmes. Une anthologie pionnière (1995) qui a apporté de nouvelles perspectives aux pensées de l’écologie et a révolutionné la psychologie moderne. Parmi les contribut·rices à ce volume figurent des psychothérapeutes, des penseu·ses et des militant·es. Destiné à toutes celles et ceux qui se préoccupent de comprendre autrement la névrose, ce livre offre une initiation aux champs d’études et de pratiques thérapeutiques de l’écopsychologie.la crise écologique est indissociable du mal-être intérieur des Modernes. Et la question n’est pas celle de l’“éco-anxiété”
(l’angoisse causée par la crise)mais l’inverse : c’est-à-dire la névrose structurelle de sociétés à ce point coupées de la Terre qu’elles en sont venues à orchestrer sa destruction
.»
« L’écopsychologie offre une dimension puissante au mouvement écologiste, en suggérant qu’en vivant en meilleure harmonie avec le monde naturel, non seulement nous aiderons à sauver notre planète, mais améliorerons aussi notre santé mentale et serons des êtres humains plus épanouis. » Jane Goodall, primatologue
« Il est remarquable qu’en dépit de sa signification pour le bien-être humain, la relation de l’esprit au monde naturel ait été largement ignorée par la science. Les contributeurs de ce volume explorent le territoire non cartographié qui se trouve devant nous: j’espère qu’ils seront bientôt plus nombreux.» E. O. Wilson, biologiste
Extrait Écopsychologie : le soin de l’âme et de la Terre
« Avec ce livre, l’écopsychologie prend son envol et devient une école de pensée. À partir des intuitions de Theodore Roszak, cette école va mobiliser des savoirs et des savoir-faire issus de tous les domaines de la connaissance et de l’action, de l’écologie à l’éducation, de la psychologie au travail social, du féminisme au dialogue des cultures, des spiritualités et des civilisations. Le programme radical de l’écopsychologie repose sur le principe qu’il ne peut y avoir de changement écologique véritable sans une métamorphose de l’âme, et, dans une dialectique pleine de créativité et d’humilité, qu’il ne peut y avoir de transformation personnelle sans une révolution sociale et la guérison de la Terre, malade de la civilisation capitaliste occidentale. » Mohammed Taleb, écrivain
SOMMAIRE
- Prologue de James Hillman, Une psyché aux dimensions de la Terre
- Theodore Roszak, Quand Psyche rencontre Gaia
- Paul Shepard, Nature et folie
- Chellis Glendinning, La technologie, le traumatisme et le sauvage
- Mary Gomes et Allen Kanner, Le viol des jeunes filles du puit
- Leslie Gray, Shamanisme et écopsychologie
- Joanna Macy, Travailler sur le désespoir écologique
- Betty Roszak, L’esprit de la déesse
- David Abram, L’écologie de la magie
- Jeannette Armstrong, Gardiens de la Terre
Les édit·rices
Theodore Roszak (1933-2011) est un historien et écrivain états-unien. Il a popularisé la notion de « contre-culture » en 1969 dans Naissance d’une contre-culture (La Lenteur, 2021) et la notion d’« écopsychologie » dans La Voix de la Terre paru en 1992 (à paraître chez Wildproject). Mary Gomes est professeure de psychologie à Sonoma State University (Californie), où elle enseigne l’écopsychologie depuis plus de 25 ans. Allen Kanner, psychologue, est l’auteur de nombreux articles à l’intersection de questions psychologiques, politiques et sociales, centrées sur les alternatives au capitalisme. Mary Gomes et Allen Kanner vivent ensemble, sur les terres ancestrales, non cédées, du peuple Ohlone (Berkeley, Californie).