Danielle Nierenberg est chercheur senior à l’Institut Worldwatch, une organisation environnementale basée à Washington, DC. Elle voyage actuellement à travers l’Afrique subsaharienne évaluant des solutions durables pour l’environnement dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Cette étude aboutira avec la sortie de L’état du monde 2011 : Des innovations qui nourrissent la planète. A suivre sur CDURABLE.info … chaque semaine une nouvelle initiative pour nourrir la Planète.
Cette semaine Danielle Nierenberg nous écrit de Seattle, en Afrique de l’Ouest, pour partager avec nous une innovation qui pourrait non seulement économiser du temps et augmenter les rendements, mais aussi prévenir l’érosion des sols, la perte de nutriments et la dégradation des terres agricoles en Afrique sub-saharienne. C’est une pratique connue sous le nom de culture sans labour. L’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) des Nations Unies, en partenariat avec le Réseau Africain pour la Conservation du travail du sol, développe des outils pour aider les agriculteurs à mettre en œuvre cette pratique respectueuse de l’environnement «moins c’est mieux».Culture sans labour
En agriculture, parfois moins c’est mieux, surtout au niveau de la qualité de la terre. Les monocultures – comme le mais et le soja – dépendent beaucoup des tracteurs qui labourent la terre. Et bien que ces pratiques ont augmenté les récoltes pendant les derniers 60 ans, elles ont aussi beaucoup endommagé la terre. Labourer trop peut conduire à la sécheresse et l’érosion, ce qui provoque la perte des nutriments essentiels de la terre. Zéro-labourage, d’autre part, aide à retenir l’humidité, évite l’érosion et préserve les nutriments. Le sol est couvert par les restes de plantes qui viennent de la dernière récolte et par les additifs organiques comme le fumier. Les semences sont plantées dans la terre non labourée, dans les trous ou les fossés étroits. En Argentine, selon le livre de l’IFPRI, Millions Fed : Proven Successes, l’absence de labour dans la culture de soja a apporté une augmentation de 4.7 milliards de dollars depuis 1991. En plus, entre 1993 et 1999, la culture sans labour a ammené la création de 200,000 nouveaux emplois agricoles. Dans les Plaines Indo-Gangique de l’Inde du nord-ouest, la culture du riz a augmenté grâce au développement de la culture sans labour. Dans les années 1990, une perceuse a été développée et distribuée à bas prix pour créer des trous dans la terre non labourée. Grâce à son petit prix et accessibilité, cette technologie est fortement utilisée dans la région. Aujourd’hui, le zéro labour ou le labourage réduit au minimum concerne un cinquième de la culture du blé ici. Selon Millions Fed, des études démontrent que les fermiers peuvent augmenter leurs revenus de $97/hectare de terre, grâce a une production améliorée, la réduction du temps et du coût de préparation de la terre. Selon une étude menée en 2004 par la FAO et les fermiers de l’IFAD en Tanzanie, les outils construits spécialement pour l’agriculture sans labour a économisé 75 % du temps de travail, utilisé pour déblayer la terre et préparer les champs. D’ailleurs en Afrique de l’est, la FAO et le African Conservation Tillage Network aident à implémenter un projet triennal de conservation des pratiques de culture agricole, en faisant participer 4,000 fermiers au Kenya et en Tanzanie. Dans ce projet, les fermiers africains sont connectés avec les fermiers au Brésil pour qu’ils puissent profiter des connaissances de ceux qui étaient déjà aidés par cette méthode agricole, appelée ‘moins, c’est mieux.‘ – Plus de photos dans la Galerie de Nourrir la Planète – Plus de vidéos de Nourrir la PlanèteInnovations qui nourrissent la Planète à suivre sur CDURABLE.info
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