Au-delà des activités professionnelles, l’économie sociale et solidaire fait de la transition écologique une question essentielle qui va au-delà de l’acte de production. C’est le cas plus particulièrement des structures coopératives que les auteurs ont analysées. La prise en compte des questions environnementales transforme les métiers, les gestes, mais surtout l’organisation. À partir du cas de deux coopératives aux domaines d’activités très différents, ce nouveau Céreq Bref fait ressortir une relation significative entre les démarches d’écologisation, une conception partagée de la gouvernance et de l’organisation, et la revalorisation du sens du travail.
# L’économie sociale et solidaire : un terreau pour l’écologisation
- L’économie sociale et solidaire (ESS) se caractérise par l’attachement à des principes d’organisation du travail participative, de lucrativité limitée et d’utilité sociale de l’activité.
- De précédentes études du Céreq ont montré que les associations et coopératives de l’ESS peuvent fonctionner comme « leviers » d’une écologisation des métiers et du monde économique.
- L’inscription dans ce secteur dépend autant du statut juridique de la structure (association, fondation, société coopérative ou organisme mutualiste) que de la nature de l’activité, ce qui en fait un secteur rassemblant des entreprises de différents champs professionnels.
# Une écologisation soutenue par la démocratisation du travail
- La dynamique d’écologisation des activités est indissociable d’un processus de démocratisation de l’organisation du travail, passant par la participation aux décisions, le partage et la mutualisation des tâches.
- La dynamique d’écologisation du travail est liée à la recherche d’une pérennisation du projet coopératif, à partir de ses valeurs centrales.
- La dynamique passe aussi par une forme de régulation du travail par délibérations se voulant distincte de celle des organisations managériales et hiérarchiques.
# Des organisations favorisant davantage l’autonomie
- La mutualisation des compétences (comme la comptabilité, la rédaction de projets) est mise en œuvre lors de temps réguliers de formation (formelle ou informelle), de façon à ce que chaque salarié devienne « un couteau suisse » et que le collectif réponde à la variabilité de la demande.
- Pour l’activité industrielle, le développement d’une marque bio entraîne l’usage de machines dédiées, dont les tâches et gestes associés sont jugés plus « reposants » et moins incommodants.
- La dynamique d’écologisation du travail peut aussi être soutenue par l’objectif économique de gagner des parts de marché pour une marque bio.
# L’écologisation des activités : revalorisation du sens au travail
- L’élargissement des tâches et l’intégration des dimensions environnementales contribuent à donner aux salariés une perception plus riche et socialement utile de leur métier.
- Les employés considèrent leur travail comme lié à l’environnement, tant par les valeurs que par l’attention portée aux aspects concrets du processus de production.
Des coopératives pour l’écologie : un travail d’organisation ?
- Par Liza Baghioni et Fred Séchaud – Céreq Bref n° 447, 2023, 4p.
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