« Parler d’écologie, c’est bien. Être écouté, c’est mieux« . Dans un monde saturé d’informations et de débats clivants ou polarisés, il ne suffit plus de dire les bonnes choses, il faut les dire de la bonne manière. C’est ce que nous apprend le guide « Mieux parler d’écologie : ce que nous dit la recherche », élaboré par Parlons Climat.
Quelques enseignements clés de ce guide :
Comment mieux parler d’écologie ?
- 1️⃣ Connaître les valeurs de son audience pour mieux se faire entendre : nous percevons les messages à travers le filtre de nos valeurs et opinions. Par exemple, des campagnes réussies au Royaume-Uni ont su mobiliser des publics conservateurs en valorisant la protection des paysages, un sujet en résonance avec leurs préoccupations.
- 2️⃣ Simplifier le vocabulaire pour maximiser l’impact : utiliser un jargon technique ou militant peut décourager une partie de l’audience. Un discours clair, simple et accessible suscite bien davantage l’intérêt et l’engagement.
- 3️⃣ Jouer sur les émotions sans sombrer dans les extrêmes : un discours exclusivement alarmiste peut engendrer un sentiment d’impuissance, tandis qu’un message trop positif risque de minimiser l’urgence. Trouver un équilibre entre gravité et espoir est essentiel pour inciter à l’action.
- 4️⃣ Faire parler des figures identifiables : l’incarnation du message par des personnes qui résonnent avec les publics ciblés est un puissant moteur d’engagement. Par exemple, un pêcheur témoignant des impacts du changement climatique sur son quotidien pourra toucher un public réticent de manière bien plus efficace qu’un énoncé généraliste.
- 5️⃣ Le lien avec la santé, un levier sous-estimé : aux États-Unis, établir une corrélation entre la qualité de l’air et la santé personnelle a permis de sensibiliser des publics souvent hésitants face aux enjeux climatiques. Plus un message touche à ce qui nous est proche, plus il a de chances de marquer les esprits.
Ce guide s’appuie sur des recherches rigoureuses, tirées de publications récentes dans des revues reconnues comme Nature, Environmental Communication Journal ou encore Journal of Environmental Psychology. Il combine sciences humaines, études d’opinion et expériences de terrain pour fournir des recommandations adaptées au contexte français.
Merci à l’équipe de Parlons Climat, Lucas Francou Damesin, Amélie Deloffre Julie Reux et Damien Cahen pour ce travail exemplaire qui combine rigueur scientifique et action concrète. Ce document est une ressource incontournable pour toutes les organisations, acteurs publics ou privés, engagés dans la transition écologique.
Merci à Pierre-Henry Dodart pour sa synthèse.
5 conseils pour parler d’écologie aux chrétiens
Environnement et crise climatique :
l’opinion des Français au-delà des clichés
Une étude inédite sur le rapport des Français au climat qui s’appuie sur la segmentation par familles de valeurs de Destin Commun. Des recommandations stratégiques accompagne l’analyse.
Une opportunité s’offre à nous d’engager la société pour une mobilisation puissante en faveur de la lutte contre le changement climatique. Mais pour la saisir, encore faut-il comprendre le rapport de la société française et des groupes qui la composent à la question climatique.
C’est ce que ce programme a souhaité faire dans une étude fondée sur un sondage inédit, mené du 14 au 25 mars 2022 auprès de 4 000 personnes.
Recommandations pour parler climat selon les publics visés
Parlons Climat a regroupé la population française en six familles, sur la base de leurs valeurs et de leur vision du monde. L’analyse des fondements moraux (équité, autorité, loyauté, bienveillance, pureté…), des appartenances de groupes et des orientations psychologiques permet d’appréhender l’opinion de la société française en tenant compte des différents systèmes de valeurs, et d’identifier les lignes de divisions mais aussi de consensus.
Les Militants désabusés
Engagés, avides de changement et politiquement très à gauche, les militants désabusés sont la famille la plus mobilisée sur les enjeux climatiques.
Les Stabilisateurs
Très empathiques, engagés socialement, les Stabilisateurs sont une famille plus âgée que la moyenne, pour qui le climat est un sujet important.
Les Libéraux optimistes
Optimistes avant tout, les Libéraux optimistes sont conscients de l’enjeu climatique mais ne croient pas à la nécessité d’un bouleversement du système.
Les Attentistes
Famille la plus déconnectée de la vie collective, les Attentistes sont très éloignés de la politique, tout comme de la question climatique.
Les Laissés Pour Compte
Les Laissés Pour Compte se perçoivent comme victimes du système actuel. Si le climat est important pour cette famille, le pouvoir d’achat l’est encore plus.
Les Identitaires
Cette famille veut défendre la France et son identité. Par rapport à l’insécurité ou l’immigration, protéger notre environnement est un enjeu secondaire.
Cette approche est particulièrement pertinente dans la perspective de campagnes de conviction ou de mobilisation, puisqu’elle prend en compte les personnes telles qu’elles sont, avec leurs croyances et systèmes de valeurs propres.
A propos de Parlons Climat
Parlons Climat est une organisation d’intérêt public dont l’objectif est d’engager de nouveaux publics dans la lutte contre le changement climatique. Elle étudie où en sont les différents segments de la population française sur le sujet et aide des émetteurs (actuels et nouveaux) à toucher et convaincre ces nouvelles audiences.