Le concept d’agriculture régénératrice est populaire et trouve un écho auprès d’une grande diversité d’acteurs de l’agro-industrie. Cependant, passer de principes bien connus aux pratiques suppose de tenir compte des situations (sol, climat) afin de définir une trajectoire pour combiner de manière cohérente sur le temps long l’accroissement de la biodiversité dans les cultures, les sols et les paysages, et l’utilisation de plus en plus parcimonieuse d’intrants d’origine fossile. Alors comment faire de l’agriculture régénératrice une démarche pour massifier la transition vers l’agroécologie ? Éléments de réponse avec Olivier Husson (CIRAD), Jean-Pierre-Sarthou (AgroToulouse), Olivier Théron et Michel Duru (INRAE) pour la revue Agronomie, Environnement & Sociétés

Auteurs : Olivier Husson (CIRAD1), Jean-Pierre-Sarthou (AgroToulouse2), Olivier Théron et Michel Duru (INRAE3) est une revue éditée par l’AFA depuis 2010
Résumé
L’agroécologie repose en premier lieu sur la promotion de la biodiversité dans les agroécosystèmes pour faire face à de multiples défis. Massifier son développement est cependant difficile car passer des principes aux pratiques suppose de tenir compte des spécificités des situations (sol, climat, histoire culturale) et de définir une trajectoire pour combiner de manière cohérente sur le temps long l’accroissement de la biodiversité dans les cultures, les sols et les paysages, et l’utilisation de plus en plus parcimonieuse d’intrants d’origine fossile.

Flèches rouges : effets négatifs des pratiques sur la biodiversité
Flèches bleues : relations positives entre biodiversité intentionnelle et associée
Flèches vertes : effets de la biodiversité sur la fourniture de services écosystémiques
Flèches grises : relations entre biodiversité et services via la MO
En pointillé, flèches dont le lien n’est pas encore pleinement démontré
Le concept de régénération des écosystèmes cultivés permet de définir cette trajectoire de développement des services écosystémiques et de réduction progressive des intrants, et ainsi de trouver un écho auprès d’une grande diversité d’acteurs.
Après avoir rappelé les processus écologiques sous-jacents à la fourniture de services écosystémiques pouvant remplacer des intrants, nous formulons les bases d’une stratégie de régénération des agroécosystèmes dégradés et/ou simplifiés, ou reposant sur une utilisation d’intrants excessive non compatible avec les objectifs des politiques publiques.

Pour ces cas de figures, elle repose, après diagnostic précis de l’agroécosystème, sur le remplacement progressif des apports directs (carburants) et indirects (engrais et pesticides de synthèse) en énergie fossile, par l’énergie de la photosynthèse, directement et indirectement, ainsi que sur des interventions humaines favorables à la biodiversité fonctionnelle bénéfique.
Revue AE&S 15-1
Nouveaux systèmes alimentaires territoriaux : quels impacts pour l’agronomie et les agronomes ?
L’agriculture régénératrice, une démarche pour massifier la transition vers l’agroécologie
L’Association Française d’Agronomie (AFA) a mobilisé les recherches les plus récentes sur la diversification végétale et la santé des sols pour définir des trajectoires de régénération. Accrochez-vous, ce papier est riche en informations !
L’Association Française d’Agronomie (AFA)
AE&S est une revue semestrielle à comité de lecture et en accès libre destinée à alimenter les débats sur des thèmes clefs pour l’agriculture et l’agronomie. AE&S publie différents types d’articles (scientifiques sur des états des connaissances, des lieux, des études de cas, etc.) mais aussi des contributions plus en prise avec un contexte immédiat (débats, entretiens, témoignages, points de vue, controverses) ainsi que des actualités sur la discipline agronomique.