Dans l'actualité :

Secrétaire au service d’une économie régénérative : réinventer les métiers pour transformer le monde

Et si les métiers dits “de l’ombre” devenaient des...

Un guide interactif et visuel pour plonger dans les nouveaux standards BCorp

Alors que la crise climatique s’aggrave et que les...

Le dividende territorial : un outil de la responsabilité territoriale des entreprises

Et si les entreprises redistribuaient une partie de leurs...

Climate Finance Day : les acteurs financiers appelés à agir contre la déforestation liée au soja.

Les centaines d’acteurs du secteur de la finance qui se réunissent aujourd’hui au Palais Brongniart de Paris à l’occasion de la tenue du Climate Finance Day (1) seront accueillis par des militants d’ONG venus les appeler à ne plus être complices des méfaits liés à la production de soja au Brésil. Dans une note exposant les impacts dévastateurs du secteur sur le climat et la biodiversité, celles-ci y exposent les mesures à adopter par les banques, assureurs et investisseurs pour contraindre les négociants à changer leurs pratiques et assurer du soja « zéro déforestation ». « Nous sommes ici pour alerter sur les impacts de la culture de soja, une des principales responsables de déforestation en Amérique du Sud. Tirée par la demande de viande et produits laitiers que nous consommons, sa production a plus que doublé en 10 ans. Cela a des conséquences dramatiques sur certains écosystèmes comme le Cerrado » déclare Klervi Le Guenic, chargée de campagne à Canopée Forêts Vivantes. Le Cerrado est aujourd’hui la frontière de l’expansion de la culture du soja et l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète. 50 % de sa superficie initiale a déjà été détruite. Sa disparition serait un désastre pour le climat et la biodiversité alors qu’il stocke l’équivalent de 13,7 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) et abrite 5% de la biodiversité mondiale. « La protection des forêts et de la biodiversité devient une préoccupation majeure des acteurs de la finance, du moins dans leurs discours. Dans les faits, leurs politiques pour prévenir les impacts liés à la déforestation et conversion d’écosystèmes naturels sont lacunaires quand elles ne sont pas tout simplement manquantes. Aujourd’hui, nous les appelons à dépasser les principes d’intention pour adopter des mesures concrètes et spécifiques à même de stopper la conversion d’écosystèmes naturels au Brésil » ajoute Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance. Comme le montre une note publiée aujourd’hui par Canopée Forêts Vivantes, Mighty Earth, Reclaim Finance et SumOfUs, les clés du problème se trouvent au niveau du respect d’engagements « zéro déforestation » par les négociants de soja et en particulier par 4 entreprises qui contrôlent 56% du commerce mondial du soja : les ABCD ou ADM (pour Archer Daniels Midland), Bunge, Cargill et Louis Dreyfus. 9 ONG ont écrit à 11 acteurs financiers français en septembre afin de les appeler à conditionner leurs services financiers aux négociants au respect de trois mesures (2), dont l’arrêt de la commercialisation de soja issu de sols convertis après le 1er janvier 2020.
« Cargill et Bunge sont deux des trois principales sociétés de soja qui détruisent les forêts et autres écosystèmes au Brésil. Sans conditionnement des services financiers à ces entreprises à une politique et une pratique de zéro déforestation, BNP Paribas, Crédit Agricole, BPCE et les autres institutions financières risquent d’être complices de cette destruction, et de se heurter à la loi ‘Devoir de vigilance’ » commente Etelle Higonnet, directrice de campagnes chez Mighty Earth.
« Seuls 5 acteurs financiers ont répondu à notre courrier et si certains se disent prêts à en faire plus sur le soja, aucun ne s’est engagé à couper ses services aux négociants qui poursuivent leurs pratiques destructrices. Les premières victimes du soja sont les populations locales et autochtones. Elles ne peuvent être parmi nous aujourd’hui en raison de la crise sanitaire mais nous sommes déterminés à leur apporter notre soutien international tant que ce sera nécessaire » conclut Leyla Larbi, chargée de campagnes à SumOfUs.

Aller plus loin

SOJA ET DÉFORESTATION : les acteurs financiers ne doivent plus être complicesTélécharger la note complète sur le site de Reclaim FinanceLire la lettre et les réponses des acteurs financiers français

Documents joints

A lire

Qui, pour parler au nom de la nature, intervenir dans le débat public et donner des leçons de démocratie ? 

À l'occasion de l'Assemblée générale 2025 de France Nature...

Pourquoi l’ESG dérange ? Anatomie d’un retournement stratégique

Porté par une vague de scepticisme venue d’outre-Atlantique, l’ESG...

Retraite : cette bascule émotionnelle dont personne ne parle (ou si peu)

On la présente comme une délivrance. Un aboutissement mérité...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Secrétaire au service d’une économie régénérative : réinventer les métiers pour transformer le monde

Et si les métiers dits “de l’ombre” devenaient des leviers de transformation écologique et sociale ? À l’heure où l’économie linéaire montre ses limites...

Un guide interactif et visuel pour plonger dans les nouveaux standards BCorp

Alors que la crise climatique s’aggrave et que les inégalités sociales se creusent, la nécessité d’un changement systémique s’impose. C’est pourquoi B Lab a...

Le dividende territorial : un outil de la responsabilité territoriale des entreprises

Et si les entreprises redistribuaient une partie de leurs bénéfices pour le bien commun de leur territoire d’ancrage ? C’est ce que propose Eric...