Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, dépassant toutes de plus d’un degré les températures de l’ère préindustrielle, selon le rapport d’une agence onusienne publié ce jeudi à Genève.


Le scénario de l’influence refroidissante de La Niña en janvier-mars 2023
« Des vagues de chaleur record ont été observées en Chine, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud. La sécheresse qui perdure dans la Corne de l’Afrique menace de provoquer une catastrophe humanitaire », a déclaré dans un communiqué, Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM.En dépit de l’influence refroidissante du phénomène climatique La Niña, l’année 2022 est « environ 1,2 degré » plus chaude que la période 1850-1900, avant que la révolution industrielle ne produise ses effets sur le climat, affirme l’agence onusienne. Par ailleurs, la mise à jour de l’OMM sur El Niño/La Niña indique qu’il y a environ 60% de chances que La Niña persiste pendant la période janvier-mars 2023, et qu’elle devrait être suivie de conditions ENSO neutres (ni El Niño ni La Niña). Plus globalement, la température moyenne sur dix ans pour la période 2013-2022 est supérieure de 1,14 [1,02 à 1,27] °C à la référence préindustrielle de 1850-1900. Ce chiffre est à comparer aux 1,09 °C enregistrés entre 2011 et 2020, selon les estimations du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et indique que le réchauffement à long terme se poursuit.
Catastrophes climatiques dramatiques

Le rapport final sur l’état du climat sera publié en avril 2023
De plus, la fin de l’année 2022 a été marquée par de violentes tempêtes ont touché de vastes régions d’Amérique du Nord. « Il est nécessaire d’améliorer la préparation à de tels événements extrêmes et de veiller à ce que nous atteignions l’objectif des Nations unies en matière d’alertes précoces pour tous dans les cinq prochaines années », a souligné le chef de l’OMM, relevant que seule la moitié des 193 membres disposent d’un système d’alerte précoce approprié. L’Accord de Paris, conclu en 2015 sous l’égide de l’ONU, vise à limiter le réchauffement bien en dessous de 2 degrés Celsius, si possible 1,5 degré. Pour y parvenir, les pays du globe doivent toutefois tenir leurs objectifs de réduction des gaz à effets de serre. Or selon l’agence onusienne basée à Genève, chaque décennie a été plus chaude que la précédente, depuis les années 1980. « Cette tendance devrait se poursuivre ». A noter que les chiffres des températures seront intégrés dans le rapport final de l’OMM sur l’état du climat en 2022, qui sera publié en avril 2023, à l’occasion de la Journée de la Terre.