L’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère, à l’origine du réchauffement climatique en cours, se situe « au-delà du pire scénario » esquissé en 2007 par les scientifiques du monde entier, expliquent des climatologues à la veille du sommet de Copenhague. L’Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam, en Allemagne, a rendu public hier un document de 64 pages représentant une synthèse des travaux scientifiques sur le changement climatique parus depuis le 4ème rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec, 2007), assorti d’un appel à agir. Pour les auteurs, « la température moyenne de l’air devrait se réchauffer entre 2 et 7 degrés en 2100 par rapport à la période pré-industrielle ». Ils estiment également que l’augmentation de 40% des émissions de CO2 entre 1990 et 2008, rend plus difficile à atteindre l’objectif fixé en juillet par plusieurs dirigeants de pays développés et émergents de limiter à 2 degrés le réchauffement global. « Chaque année de retard dans l’action augmente les chances que le réchauffement dépasse 2°C », avertissent-ils. Selon une autre étude récente du Global Carbon Project (GCP), les émissions mondiales de CO2 liées à l’utilisation d’énergies fossiles ont bondi de 29% entre 2000 et 2008. Elles ont atteint 8,7 milliards de tonnes en 2008, un nouveau record absolu après une hausse de 2% par rapport à 2007.
Un dernier appel avant CopenhagueTélécharger le rapport Selon Hans Joachim Schellnhuber, directeur de l’institut de Potsdam et membre du Giec, le rapport est un « dernier appel des scientifiques à l’intention des négociateurs sur le climat de 192 pays qui doivent prendre le train de la protection climatique à Copenhague », du 7 au 18 décembre. « Ils doivent connaître la vérité sans détours sur le réchauffement global et les risques sans précédent qu’il implique », souligne Hans Joachim Schellnhuber.
A l’attention de ceux qui douteraient encore de l’origine humaine du réchauffement, le document de Potsdam rappelle que durant le dernier quart de siècle, les températures moyennes ont augmenté de 0,19 degré par décennie, ce qui correspond parfaitement aux prévisions calculées sur la base des émissions de gaz à effet de serre.
Une conclusion qui se veut une réponse sans ambiguité aux contestations des « climato-sceptiques », une mouvance se référant à certains travaux de scientifiques critiques, pour dénoncer les « dogmes de la nouvelle religion du climat », dont le Giec serait le temple. Cette mouvance aux contours incertains s’est récemment beaucoup activée et estime détenir la preuve des manipulations conduisant à la thèse du réchauffement d’origine humaine, après que des courriels volés dans un serveur d’un centre de recherches aient été dévoilés sur internet.
Les effets alarmants du changement climatique
L’un des effets les plus alarmants du changement à venir concerne la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, que ce soit au niveau des températures (canicules) ou des précipitations (sécheresses, inondations).
Un autre concerne l’élévation du niveau des mers. « La montée actuelle du niveau des mers », de 3,4 mm par an durant les 15 dernières années, « est supérieure de 80% aux prévisions passées du Giec », selon les climatologues.
Au lieu d’une fourchette comprise entre 18 et 59 cm d’augmentation, les experts estiment désormais que si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites, la fonte des calottes glaciaires provoquera une montée des eaux comprise entre un et deux mètres d’ici la fin du siècle.
La fonte de la banquise arctique, de 40% plus rapide que ce que le Giec avait prévu, signifie que les océans absorberont davantage la chaleur du Soleil, ce qui en retour accélèrera la fonte des glaces maritimes.
Dommages irréversibles
Dès lors, si des mesures efficaces ne sont pas mises en place, plusieurs écosystèmes subiront des dommages irréversibles, souligne le rapport.
La déforestation et des sécheresses plus sévères en Amazonie pourraient ainsi, en quelques décennies, transformer la plus grande forêt tropicale du monde en savane. Ce poumon de la planète deviendrait alors émetteur net de CO2, accélérant à son tour le réchauffement.
C’est du reste la raison pour laquelle la communauté scientifique s’accorde sur la nécessité de maintenir le réchauffement sous la barre des deux degrés. Ils avouent ne pas être en mesure de prévoir les conséquences d’un réchauffement supérieur, et craignent un « emballement climatique » au delà de ce plafond. « On se rend compte qu’au-dessus de 1,5° C, les phénomènes extrêmes comme inondations et vagues de chaleur, entre autres, se multiplient », signale le vice-président du Giec : « On mesure déjà ce qu’une élévation de sept dixièmes de degré au cours du XXe siècle a entraîné, y compris sur la disparition de certaines espèces ! »
Pour limiter le réchauffement à 2 degrés, il faut que les émissions cessent d’augmenter entre 2015 et 2020 et diminuent ensuite rapidement.
« Une société mondiale ‘décarbonée’ – avec zéro émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre durables – doit être atteinte bien avant la fin du siècle », espèrent les climatologues. C’est le message qu’ils veulent délivrer aux négociateurs de Copenhague. « Je suis confiant qu’un accord précis sera trouvé à Copenhague et qu’il sera un pas important dans la lutte contre le réchauffement, estime Jean-Pascal van Ypersele dans LA CROIX, mais on sait à l’avance qu’il sera insuffisant. » Sans attendre les prochains rapports du Giec à l’horizon 2013 et 2014, « la pression va se faire plus forte sur les dirigeants pour aller plus loin car le climat sera de plus en plus perturbé. »« Il va aussi nous obliger à revoir nos modes de vie. »
– Pour en savoir plus sur le rapport, consultez le site The Copenhagen Diagnosis – Télécharger le résumé du rapport en français
– Consulter le site du Potsdam Institute for Climate Impact Research
– Lire sur le site de LA CROIX : Les scientifiques enregistrent une dégradation plus forte du climat
Sources de l’article : La Croix – AFP – The Copenhagen Diagnosis
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