À l’initiative du Président de la République française, une conférence pour une gouvernance écologique mondiale se tiendra à Paris les 2 et 3 février 2007. « Chacun sait qu’une activité humaine non maîtrisée est en train de provoquer une sorte de lent suicide collectif. Seul le rassemblement des nations autour d’engagements consentis en commun permettra de prévenir un désastre. Créons l’Organisation des Nations unies pour l’environnement, conscience écologique du monde, lieu privilégié de notre action commune pour les générations futures. La France accueillera l’année prochaine, dans une conférence internationale, tous ceux qui veulent faire progresser ce projet capital pour l’avenir de la planète ». Extrait de l’allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République française à l’Assemblée générale des Nations unies – New York, 19 septembre 2006.
La conférence « Citoyens de la Terre » aura pour ambition de créer une mobilisation internationale autour de trois objectifs : – faire prendre conscience de l’urgence de la situation en dressant un constat commun des menaces qui pèsent sur l’environnement et mettent en danger les grands équilibres écologiques de notre planète. – déterminer les actions prioritaires pour lutter contre ces menaces afin de répondre aux enjeux écologiques mondiaux de notre temps et des générations à venir. – agir, au niveau international, pour créer une Organisation des Nations unies pour l’environnement (ONUE) en vue de renforcer la gouvernance mondiale environnementale. Dans un esprit de citoyenneté écologique mondiale, la conférence de Paris réunira des ministres, des scientifiques, des chefs d’entreprises, des ONG et des personnalités venant de plus de soixante pays du monde entier, engagés personnellement pour porter une vision de l’environnement et décidés à agir ensemble.PROGRAMME :
VENDREDI 2 FEVRIER 2007 11h00 Au Palais de l’Elysée. Ouverture officielle de la conférence par M. Jacques CHIRAC, Président de la République française 11h15 Allocutions de diverses personnalités politiques et scientifiques 12h00 Réception au Palais de l’Elysée 13h00 Au quai d’Orsay, Hôtel du Ministre des Affaires Etrangères. Déjeuner co-présidé par M. Douste-Blazy, Ministre des Affaires étrangères et Mme Olin, Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable. 15h30 Au CCI (Centre de Conférences Internationales) de l’avenue Kléber. à 18h30 Les délégués se répartissent entre six ateliers selon les thématiques suivantes : • ATELIER N° 1 : Lutter contre le dérèglement climatique • ATELIER N° 2 : Agir ensemble pour sauvegarder la biodiversité • ATELIER N° 3 : Combattre les pollutions et préserver la santé • ATELIER N° 4 : Faire de l’eau un enjeu partagé • ATELIER N° 5 : Changer les mentalités, les modes de production et de consommation • ATELIER N° 6 : Renforcer la gouvernance internationale de l’environnement Une pause est prévue à 17h00. SAMEDI 3 FEVRIER 2007 09h30 Au Palais de l’Elysée. Présentation des travaux des six ateliers par leurs présidents respectifs. 11h00 Clôture des travaux par le Président de la République français. Lancement de l’appel de Paris. Le maire de Bordeaux a été nommé par le chef de l’Etat à la présidence du comité d’honneur de la conférence, il s’est exprimé dans le cadre d’une tribune dans Le Figaro du 16 janvier 2007. En voici un extrait.« Nous sommes tous des citoyens de la Terre », par Alain Juppé
« Il existe aujourd’hui 500 accords internationaux relatifs à l’environnement ; la plupart sont moins connus que le célèbre protocole de Kyoto. Il existe aussi 18 agences, programmes ou institutions internationales qui ont compétence en la matière, dont le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). On imagine facilement les défauts du système : prolifération des instruments, fragmentation des centres de décision, concurrence entre les institutions, absence de politique internationale cohérente, faiblesses structurelles du PNUE, qui n’a aucune capacité normative et peu de capacité opérationnelle – sans oublier le coût des défauts. D’où la proposition avancée par Jacques Chirac et formalisée par l’Union européenne de créer une organisation chef de file, associant tous les acteurs d’une politique globale de l’environnement et s’inspirant des meilleures pratiques internationales existantes. Il appartiendra à la prochaine conférence de Paris d’en préciser les contours. Je voudrais seulement évoquer ici quelques-unes des objections qui pourraient lui être faites. Certaines viendront des pays développés, et principalement des États-Unis d’Amérique, dont on connaît la méfiance envers le système onusien, toujours soupçonné de lourdeur et d’inefficacité. Nous devrons être vigilants sur les performances de la nouvelle organisation et prendre, en amont, toutes précautions pour la doter de règles de fonctionnement exigeantes. D’autres critiques seront formulées par les pays émergents, qui redoutent de voir leur croissance freinée par l’édiction de normes ou de contraintes que n’ont pas connues, au moment de leur révolution industrielle, les vieilles nations industrialisées. Il faut prendre en compte cette crainte, mais nous devons aussi nous employer à convaincre ces pays que, s’ils refusent de s’associer au sauvetage de notre planète commune, ils n’échapperont pas à la catastrophe annoncée. Notre survie est leur survie. Les pays pauvres, enfin, nous interpelleront, à raison, sur ce qu’ils peuvent attendre d’une telle initiative. Sera-t-elle un luxe de pays riches ? Aggravera-t-elle les inégalités à travers la planète ? Ces interrogations sont légi¬times et nous devrons y répondre en nous engageant à intégrer pleinement l’environnement dans les politiques de développement et de lutte contre la pauvreté, c’est-à-dire à aider, financièrement mais aussi grâce à un soutien technologique, les pays en développement à participer à notre révolution écologique. Sans doute ont-ils, eux aussi, beaucoup à nous apprendre sur le respect de la nature et de la vie… » Lire la tribune complète d’Alain Juppé