Les captures de chrysomèles, ce coléoptère parasite du maïs, se multiplient dans les régions Alsace, Bourgogne et Rhône-Alpes. Tandis que les producteurs de maïs réclament des OGM, des cas de chrysomèles résistantes aux maïs Bt (OGM) viennent d’être détectés aux Etats-Unis. Face à ce fléau, FNE prône la rotation des cultures.
L’insecte s’installe dans nos campagnes
La rotation des cultures est la solution préconisée depuis longtemps par les agronomes contre ce ravageur du maïs. En décembre 2010, les services de l’État ont modélisé l’évolution des populations de chrysomèles sur le maïs en France en comparant plusieurs scénarios de rotation, allant du maïs un an sur deux, à cinq ans sur six. Cette modélisation conclut à l’explosion de la chrysomèle dès lors qu’on cultive du maïs plus de deux années consécutives sur trois.
Pour Pierre Guy, qui suit le dossier pour FNE : « Les arrêtés préfectoraux laissent le choix aux agriculteurs entre la rotation et les traitements chimiques sur les larves : ils sont en contradiction avec les bases de l’agronomie. Dans les zones de confinement, où la chrysomèle peut être considérée comme installée, seule une rotation un an sur six a été acceptée, ce qui est nettement insuffisant. »
Aujourd’hui, les zones où les captures de chrysomèles explosent sont justement celles où la rotation imposée est la plus faible.
Les OGM, une fausse piste
Face à la multiplication du nombre de captures, l’Association Générale des Producteurs de Maïs (AGPM) prône le recours aux OGM. Or une récente étude de l’Université d’Etat de l’Iowa montre l’apparition de premiers cas de chrysomèles résistantes à la toxine produite par le maïs Bt. Ceci confirme la nécessaire mise en place de zones refuges pour limiter le développement de telles résistances, en totale contradiction avec la volonté d’éradication du parasite.
« Les options génétique et chimique sont aujourd’hui impossibles et inacceptables, notamment si la France veut respecter le plan Ecophyto 2018 qu’elle s’est elle-même fixée », estime Jean-Claude Bévillard, Vice-Président de FNE en charge des questions agricoles. « Il n’y a donc pas d’autre solution que de mettre en place et d’amplifier les rotations culturales nécessaires dans les zones atteintes par la chrysomèle. » ajoute-t-il.
France Nature Environnement demande donc aux producteurs de maïs et à l’industrie agroalimentaire de faire preuve de réalisme et de responsabilité, en optant dès aujourd’hui pour les solutions agronomiques qui s’imposent dans les régions touchées.