« L’année écoulée a été marquée par la complexité croissante des crises que notre monde traverse : la pauvreté, les inégalités, la faim et la hausse du chômage ; l’incertitude des perspectives économiques mondiales ; l’aggravation de l’urgence climatique ; les conflits, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie. Systématiquement, ce sont les personnes et les populations les plus pauvres et les plus vulnérables qui sont les plus durement touchées.« . Ainsi commence l’introduction du dernier rapport annuel du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui appelle à une vision globale pour répondre à la triple crise planétaire : changements climatiques, pollution et perte de biodiversité. « Alors que nous aurions besoin, plus que jamais, d’unité et de solidarité » pour « bâtir ensemble un avenir meilleur ». Extraits
Ce rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur l’état du monde en 2023 constate qu’une triple crise planétaire menace toutes les formes de vie et que ses effets touchent les pauvres dans une mesure disproportionnée. « Les droits humains sont mis à mal, d’autant plus que les écarts économiques et sociaux se creusent et que les effets de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) perdurent. Les femmes et les jeunes continuent d’être tenus à l’écart des espaces économiques, civiques et sociaux, ce qui prive des sociétés entières de leurs contributions et de leurs idées. Le rétrécissement de l’espace civique, la propagation rapide de la mésinformation et de la désinformation et la montée des discours haineux et de la misogynie nous éloignent les uns des autres, alors que nous aurions besoin, plus que jamais, d’unité et de solidarité. Sur le plan géopolitique, la méfiance et les rivalités ont atteint un degré sans précédent depuis plusieurs décennies. Les divisions sont de plus en plus profondes au sein des pays aussi bien que dans la communauté mondiale. Des pays et des régions entières se tournent le dos et laissent dépérir cette entreprise urgente et vitale : bâtir ensemble un avenir meilleur. Dans le même temps, l’humanité peine encore à trouver un équilibre entre les grandes promesses des innovations technologiques telles que l’intelligence artificielle et les médias sociaux, et la nécessité de faire face aux menaces qui pèsent manifestement sur les droits des personnes à la sécurité et à la vie privée.Les besoins ne sont jamais aussi grands que dans les situations d’urgence. (…) La paix est le cœur battant de l’Organisation des Nations Unies. Nos équipes se sont servies d’un large éventail d’outils pour prévenir, atténuer, gérer et résoudre des conflits, tout en protégeant les personnes touchées. (…) En Ukraine, l’Organisation a maintenu sa présence et fourni une aide à quelque 16 millions de personnes dans le cadre de son plan de réponse humanitaire. (…) Nous continuerons d’œuvrer en faveur d’une paix juste et durable, conformément à la Charte des Nations Unies. Nous collaborons avec des organisations régionales, notamment l’Union africaine, pour jeter les fondations de la paix dans des pays où le conflit dure depuis trop longtemps. En 2022, nous avons continué de rallier les pays autour de la nécessité urgente de mettre fin à la menace des armes de destruction massive en organisant des réunions importantes dans le cadre du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, ainsi que la Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction. (…) Nos équipes de pays ont travaillé sans relâche tout au long de l’année pour aider les États à bâtir des économies, des sociétés et des systèmes plus forts et plus égalitaires qui répondent aux besoins de leurs populations. Et pourtant, à mi-parcours de la période d’exécution du Programme 2030, la réalisation des objectifs de développement durable est au point mort et recule même dans certains cas. Les pays en développement font les frais d’un système financier mondial dysfonctionnel et injuste, qui les prive des moyens de financement et des mesures d’allègement de la dette dont ils ont besoin pour faire des investissements dans les énergies renouvelables, la protection sociale et la couverture sanitaire universelles, un enseignement de qualité, des systèmes alimentaires durables, les infrastructures et la transformation numérique.« Les femmes et les hommes des Nations Unies sont déterminés à faire face aux crises en cascade du temps présent et à engager l’humanité sur la voie de la paix, de la stabilité et de la prospérité. »
Sommet sur l’ambition climatique 2023 : mettre la barre haut pour une COP 28 réussie Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, organise le 20 septembre le Sommet sur l’ambition climatique en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Au cours d’une année charnière pour le bilan de l’action climatique, cet événement vise à fixer des repères mondiaux pour informer les engagements et stimuler la mise en œuvre par les pays, les entreprises et les institutions financières internationales. Un billet de Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Iddri, qui répond à deux questions : À quoi peut-on s’attendre ? Pourquoi est-ce important ?
Face à la crise financière mondiale, nous avons proposé un plan de relance des objectifs de développement durable afin d’accélérer la réalisation des objectifs en mobilisant de nouveaux investissements d’un montant de 500 milliards de dollars. Ce plan est axé sur trois domaines d’action où des résultats pourraient être obtenus dans le cadre de l’architecture financière internationale qui est en place aujourd’hui :
- remédier au problème des dettes onéreuses et du surendettement croissant ;
- accroître massivement les financements à long terme abordables ;
- développer les fonds pour imprévus pour les pays qui en ont besoin.
« À mi-parcours de l’échéance de 2030, nous devons sauver les objectifs de développement durable. Il nous faut une mobilisation générale et un grand élan d’initiative, de financement et de solidarité – pour l’humanité et pour la planète. »
Développement Durable
Dans un contexte où la population mondiale a atteint 8 milliards d’habitants en 2022, la réalisation des objectifs de développement durable est au point mort. Elle a même reculé en ce qui concerne la pauvreté, l’emploi, la santé et l’éducation ainsi que dans d’autres domaines. La triple crise planétaire – les changements climatiques, l’appauvrissement des ressources naturelles et de la biodiversité, et la pollution et les déchets – menace toutes les formes de vie, et ses effets touchent les pauvres dans une mesure disproportionnée. La pandémie de COVID-19 et les crises alimentaire et énergétique mondiales, aggravées par la guerre en Ukraine, ont également entravé la réalisation des objectifs. Ce sont avant tout les femmes et les autres groupes vulnérables qui en font les frais : le nombre de femmes vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté de 15 millions – une hausse stupéfiante. Les liens complexes qui existent entre la croissance démographique, les fractures qui séparent les zones urbaines des zones rurales, la pauvreté et les changements climatiques font ressortir combien il est urgent de renouveler notre engagement en faveur d’une vision globale du développement durable. 1,9 milliard de dollars Développement durable« Nous devons nous concentrer à la fois sur les crises qui secouent le monde d’aujourd’hui et sur la mise en place à l’ONU d’un système qui permette de prévenir efficacement celles qui menacent notre avenir collectif. » Guy Ryder – Secrétaire général adjoint aux politiques
Zoom sur Notre Programme commun
Notre Programme commun expose la façon dont le Secrétaire général conçoit l’avenir de la coopération internationale et contient des recommandations concrètes devant permettre de relever les défis actuels et futurs et de donner un coup d’accélérateur à l’action en faveur des objectifs de développement durable. Notre Programme commun – AgendaDépenses dans les domaines prioritaires en 2022
Infographie indiquant la répartition des dépenses entre les 8 domaines prioritaires Le diagramme ci-dessus donne une vue d’ensemble, à titre indicatif, des dépenses que l’ONU a consacrées à ses huit grandes priorités en 2022. Totalisant quelque 14,8 milliards de dollars, les dépenses sont en légère augmentation par rapport à 2021. Le diagramme permet également de se représenter la part des dépenses consacrées aux entités du Secrétariat dans l’enveloppe totale d’environ 56 milliards de dollars du système des Nations Unies dans son ensemble (institutions spécialisées, fonds et programmes compris). L’Assemblée générale a approuvé la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, qui portera la voix des jeunes au sein même des instances multilatérales de décision. (…) L’année écoulée a été marquée par un certain nombre d’avancées dans la lutte contre la triple crise planétaire que constituent les changements climatiques, la pollution et la perte de biodiversité. On peut citer :- l’adoption d’un cadre mondial de la biodiversité,
- la décision prise à la vingt-septième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Charm el-Cheikh (Égypte), sur la création d’un fonds destiné à remédier aux pertes et préjudices dus aux changements climatiques,
- l’ouverture de négociations en vue de l’élaboration d’un instrument mondial juridiquement contraignant sur la pollution plastique
- et la reconnaissance par l’Assemblée générale du droit à un environnement propre, sain et durable.