«Notre média, votre média, va s’arrêter le 30 mars prochain. L’aventure fut belle. Nous devons y mettre fin avec une profonde tristesse. Mais sans regrets.»
A nos lectrices, à nos lecteurs, à nos soutiens, à nos ami.e.s, Ces quelques lignes sont probablement les plus difficiles qu’il nous ait été donné d’écrire. Mot d’adieu ou d’au revoir, qui sait ? Nous prenons en tout cas acte d’une sévère réalité : malgré six semaines d’intenses tractations avec plusieurs candidats à la reprise de l’entreprise Terra Economica SAS, celles-ci n’ont pas abouti. Malgré d’innombrables retournements de situation au cours de ces longues années, nous n’avons pu inverser la tendance. Tristesse. A contrecœur, nous devons mettre un terme à l’aventure Terra eco, sous sa forme actuelle. Fini, le journal électronique ; adieu, le magazine mensuel papier. Nous n’avons aucun regret. En douze années d’enquêtes, reportages, portraits, interviews, brèves… nous vous avons permis de rencontrer de belles personnes, avons assisté à l’éclosion de bonnes et belles idées. Nous avons également relaté quelques batailles qui nous semblaient essentielles et qui font régulièrement l’actualité : dérèglement climatique, dérèglements politiques, dérèglements financiers, enjeux alimentaires, questions de santé et d’environnement, risque nucléaire, aéroports et tutti quanti. Face à nous, avec nous parfois, nous vous avons trouvé.e.s, vous qui formez la vaillante communauté des lectrices et lecteurs de Terra eco. Mais la loi du marché est d’airain : cette communauté n’est, malgré tout, pas assez nombreuse. Au moment de baisser le rideau, soyez toutes et tous remercié.e.s pour votre soutien : lecteurs, journalistes, salariés, partenaires et tous simplement ami.e.s… Vous nous avez aidés à faire imaginer une parcelle du journalisme citoyen, de la presse indépendante. Nous sommes convaincus que les idées de justice économique, sociale et écologique que nous avons portées à notre manière – avec d’autres – continueront de se frayer un chemin dans notre société malade de l’individualisme. L’expérience nous a aussi appris combien les idées nouvelles, portées par des acteurs du changement inventifs et énergiques, restent fragiles. Continuons à les cultiver et à en prendre soin, ne les laissons pas filer entre nos doigts. Terra eco fut un peu à cette image : l’espoir et le capital sympathie que nous portions sont demeurés indissociables de l’âpreté économique de notre projet. Il faut savoir s’arrêter. Du fond du cœur, merci. Et à bientôt. Walter Bouvais, directeur de la publication, et David Solon, directeur de la rédaction, sont cofondateurs de l’entreprise Terra Economica SAS, éditrice de Terraeco.net et du magazine papier Terra eco. Post scriptum : n’hésitez pas à nous livrer vos témoignages et souvenirs de Terra eco dans le forum ci-dessous.– Le Manifeste de la rédaction